À la frontière entre le Brésil et le Pérou, dans la vallée du Javari, vivent environ 3 000 Indiens, répartis en plusieurs groupes : les Kanamariles, les Marubo, les Matis, les Korubo, par exemple. Certains autres ne sont mêmes pas connus car ils refusent tout contact. Ces hommes et ces femmes ne viennent pas de l’âge de pierre. Ils vivent juste différemment. Ils entretiennent avec la nature un rapport particulier. Elle leur apporte les vivres et les médicaments dont ils ont besoin et en retour, ils la préservent et la protègent. À l’opposé d’autres civilisations qui, pour se développer, la détruisent pour faire place à des champs et à des villes.
Là, au cœur de la forêt amazonienne, on cultive du manioc, des bananes ou des papayes, loin, très loin, du monde « extérieur ». Ce ne sont pas les seuls. Dans près de 70 pays, des peuples indigènes, comme on les appelle, vivent en harmonie avec la nature. Chasseurs-cueilleurs pour la plupart, nomades ou sédentaires, ils rassemblent plus de 370 millions de personnes dans le monde.
La plupart des indigènes ont vu leurs modes de vie traditionnels profondément remis en cause par un progrès que l’on a voulu leur imposer. Soutenus par des ONG, quelques uns ont su s’adapter et ont réussi à préserver une partie de leurs traditions et de leurs modes de vie. D’autres en revanche n’ont pas cette chance. Méprisés par les populations des pays dans lesquels ils vivent, ces peuples voient leurs droits bafoués au quotidien. Parce que leurs terres recèlent bien souvent d’importantes richesses – minerais, métaux, plantes médicinales, essences de bois rares – ils en sont chassés et c’est leur survie même qui est menacée.
Aux yeux de certains, les peuples comme ceux de la vallée du Javari qui refusent tout contact avec le monde extérieur sont les derniers hommes vraiment libres sur Terre. Aujourd’hui, cette liberté est de plus en plus menacée. Pourtant, vivre ensemble, c’est aussi respecter la volonté des autres de ne pas faire comme nous, voire de rester à l’écart.
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