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Les transports au coeur de la société

Les transports sont indispensables à notre société basée sur la mobilité, tant pour les marchandises que pour les personnes. Très logiquement, ils sont au centre d’enjeux économiques, énergétiques, environnementaux et sociaux.

 

Les hommes, les marchandises, les idées, les épidémies circulent le long des voies de communication. Aux Etats-Unis au XIXe siècle, la poussée vers l’Ouest fut associée au développement du chemin de fer. En Amazonie, aujourd’hui, les routes creusent dans la forêt des brèches à partir desquelles d’autres chemins sont ouverts pour la déforestation.

En Europe, chacun parcourt quotidiennement des distances qui étaient considérables il y a un siècle encore : en moyenne, chaque français fait 10 kilomètres pour se rendre à son travail. (1)

Les produits que l’on achète en bas de chez soi ont parfois fait le tour du monde, et l’on ne s’en rend parfois compte qu’en regardant l’étiquette. Le tourisme international est devenu courant.

 

Intermodalité

Chaque moyen de transport est adapté à un certain type de déplacement. Grossièrement, l’avion est adapté aux déplacements transcontinentaux, le train aux distances de l’ordre du millier de kilomètre, la voiture pour quelques centaines de kilomètre, le vélo pour une dizaine de kilomètres, les pieds pour un kilomètre.

L’intermodalité consiste à combiner plusieurs moyens de transport pour effectuer un déplacement en un minimum de temps avec le maximum de confort ou d’efficacité. (2)

C’est par exemple prendre le vélo jusqu’à une gare de train, puis le bus une fois dans la ville.

Pour le transport de marchandises, l’intermodalité est un enjeu important mais difficile à mettre en œuvre. Ainsi, le ferroutage, c’est-à-dire le transfert de camions par train, bute sur le manque d’infrastructures adaptées, qui coutent cher à construire. [voir Quand les camions prennent le train]

A partir des années 1960, l’adoption du conteneur (ou container) standardisé qui peut passer aisément d’un navire à un camion ou un train a favorisé l’intermodalité. Les conteneurs correspondent àune grande part du transport de marchandise par bateau.

Le transport mondial

Au niveau mondial, la route reste le premier mode de transport des marchandises. Le bateau permet de transporter en grosses quantités des produits à faible valeur ou peu sensible au temps de transport. L’avion est utilisé pour transporter des biens à plus forte valeur. (3)

Dans le monde, avec 105 millions de vélos produits en 2004, le vélo reste le moyen de transport individuel le plus fabriqué, loin devant les 44,4 millions de voitures sorties des usines la même année. (4)

Les transports utilisent des énergies fossiles, ils contribuent à l’émission de gaz à effet de serre. À l’échelle mondiale, les transports des marchandises et de personnes émettent 17% des rejets de CO2(5). 79,5% de ces rejets proviennent de l’automobile, suivis par l’avion, 13%, et le transport maritime, 7%. [Voir fiche énergie dans les transports]

Transport routier

Le transport routier est essentiel pour assurer ce que l’on appelle les premiers et les derniers kilomètres. C’est-à-dire, par exemple, apporter les fournitures d’un magasin en centre ville à partir d’un entrepôt en périphérie. C’est aussi le mode de transport le plus simple dans des zones en développement, quand les autres infrastructures manquent.

Sa flexibilité et son coût bas ont profondément modifié toute la société, et en particulier toute la grande distribution – il n’est pas rare qu’un produit ou ses composants ait parcouru des milliers de kilomètres en camion avant d’arriver sur un rayonnage. Le très large recours aux camions pose des problèmes de pollution, de trafic, d’émissions de gaz à effet de serre, et de distorsion du marché économique local.

L’automobile

Dans des zones mal desservies et épargnée par la congestion, à la campagne lorsqu’on vit isolé, l’automobile a sa place. Elle permet de se déplacer, d’être autonome et peut très bien se combiner avec d’autres modes de transport. Dans certains cas, la location ou l’autopartage permettent de disposer d’une voiture sans la posséder. Le covoiturage optimiste l’usage des véhicules tout en évitant leur multiplication qui crée des encombrements sur les routes.

Toutefois, en ville, la voiture présente de nombreuses nuisances : pollution, bruit, congestion, sécurité, étalement urbain et artificialisation des sols [voir fiche sur l’urbanisation].

Son utilisation peut même être contreproductive : selon l’ADEME ; « 1 trajet en voiture sur 2 est réalisé sur une distance inférieure à 3 km. » (6)

Par ailleurs, si on additionne aux temps de trajet le temps passé à travailler pour acheter la voiture et pour l’entretenir, chaque Français consacre en moyenne 4 heures par jour à sa voiture, selon le penseur écologiste Ivan Illitch. Si on divise le nombre total de kilomètres parcourus en voiture par le temps consacré à sa voiture, on obtient une vitesse moyenne de l’ordre de 7 km/h. (7)

Dans les centres-villes encombrés, l’idée d’une mobilité douce progresse avec le développement des transports en commun mais aussi les rues piétonnes et les vélos en libre-service. Les villes du Nord de l’Europe (Amsterdam, Copenhague) donnent l’exemple et permettent de constater les avantages offerts en terme de qualité de vie. Des péages urbains ou d’autres dispositifs légaux tentent limiter l’usage de la voiture.

Le risque dans les transports

Les transports sont cause d’accidents. L’OMS dénombre 1,2 millions de morts et 50 millions de blessés sur les routes chaque année dans le monde. (8)

Les accidents de transport ont aussi des répercussions sur l’environnement. Un pétrolier qui coule et provoque une marée noire, un camion-citerne qui déverse son contenu dans la nature, polluent l’environnement [Voir la fiche sur les catastrophes technologiques]. Le transport de matières dangereuses nécessite de nombreuses précautions.

Infrastrucutres

Les infrastructures de transports empiètent sur les écosystèmes. Les voies de communication (routes ou voies de chemin de fer) séparent le lieu de vie d’une espèce, ainsi des passages protégés ou écoduc permettent à certains animaux de continuer à se déplacer sur un territoire sans être mis en danger par une autoroute par exemple. Le crapauduc, qui permet aux crapauds de passer sous une route, est la variante la plus connue de ces mesures de protection, mais il existe en Amérique du Nord des passages pour les ours.

De nuit, les lumières des véhicules attirent les animaux qui meurent sous leurs roues.

Au nom de la protection de certaines espèces, des projets autoroutiers ont été annulés ou détournés comme ce fut le cas avec le projet d’autoroute dans la région Pays de Loire pour protéger le pique prune, une espèce de scarabée protégée par la loi.

Les aéroports amènent des nuisances sonores pour les riverains.

Perspectives

L’augmentation prévisible du prix du carburant pourrait modifier profondément nos sociétés. Pour les marchandises, elle renchérirait un certain nombre de produits transportés et renforcerait l’intérêt des circuits courts ou locaux, au détriment des modèles actuels de la grande distribution.

Au niveau du transport de personnes, elle pourrait signifier une augmentation des prix du tourisme international, qui redeviendrait ce qu’il était au début du XXe siècle : un luxe pour privilégiés.

Enfin, la dématérialisation des échanges associés à l’économie numérique, les technologies de vidéoconférence ou de télétravail pourrait contribuer à limiter l’usage du transport.

Néanmoins, l’impact de ces technologies est pour l’instant modeste, et il faut rappeler que ces techniques nécessitent elles aussi de l’énergie.

 

Le transport aérien émet 2,5% des gaz à effet de serre mondiale, chaque année plus de 29 millions de vols transportent plus de 2,2 milliards de passagers. Pourtant, ce secteur ne paye pas de droits à polluer car il n’entre pas en compte dans les mécanismes du protocole de Kyoto. Les compagnies aériennes ont plaidé l’absence de substitut au kérosène, qui, de plus, kérosène n’est pas taxé en vertu de l’article 24 de la convention de Chicago. (A – B– C)

(1) L’OMS sur la sécurité routière

(A) Texte de la convention de chicago 9e version article 24 Droits de douane

(B) L’Ifen sur le transprort aérien

(C) Statistiques du transport aérien

 

2 commentaires

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    • V. Maury

    type d’énergies
    Bonjour,
    Votre page sur les enjeux des transports intitulée « les transports au cœur de la société » me paraît une bonne entrée en matière. Il me semble simplement que la question des véhicules dits « propres » y aurait sa place. Cela permettrait de rappeler que pour produire des agro-carburants on dépense parfois plus d’énergie qu’on n’en produit ; et rappeler aussi que la voiture électrique utilise une énergie qui nécessite non seulement des centrales nucléaires (qui ont des inconvénients certains) mais aussi des centrales thermiques, très polluante, et très sollicitées surtout en hiver et bientôt en été.

    Peut-être ce commentaire vous a-t-il déjà été fait, mais je trouvais vraiment que cette notion manquait, d’autant que dans les dépêches AFP que vous publiez, ces véhicules sont désignés par l’adjectif « propre » sans aucune précaution de langage et incite donc à « oublier » le revers de cette médaille-là. (peut-être une note renvoyant à une page sur cette question serait la bienvenue

    merci de l’attention que vous porterez à mon commentaire

    Vivette Maury

  • […] es transports sont indispensables à notre société basée sur la mobilité, tant pour les marchandises que pour les personnes. Très logiquement, ils sont au centre d’enjeux économiques, énergétiques, environnementaux et sociaux.  […]