Vingt marques de prêt-à-porter sont mises en cause dans une nouvelle enquête de Greenpeace International qui révèle la présence de substances chimiques toxiques dans les vêtements. Le rapport intitulé « les dessous toxiques de la mode », rendu public le 20 novembre 2012, a été réalisé dans le cadre la campagne Detox lancée par Greenpeace Chine en 2011 afin que les grandes marques de sport rompent leurs contrats avec les fournisseurs asiatiques utilisant des substances toxiques.
Parmi ces produits chimiques, des éthoxylates de nonylphénols (NPE) qui se dispersent dans l’environnement lors de la fabrication des textiles, de leur lavage en machine et lors de la mise en décharge des articles. Ce produit se décompose en un élément persistant et bioaccumulable qui entre dans la chaîne alimentaire. On le retrouve donc dans les organismes, notamment dans des tissus humains, où il agit comme perturbateur endocrinien. Si le nonylphénol est classé « substance dangereuse prioritaire » depuis 2001, cette législation européenne ne concerne pas les vêtements d’importation.
Des NPE ont été détectés dans près des deux tiers des échantillons analysés. Parmi les 141 articles étudiés, ceux des marques C&A, Mango, Levi’s, Calvin Klein, Zara, Metersbonwe, Jack & Jones et Marks & Spencer ont présentés les taux de concentration de NPE les plus élevées.
Concernant les marques Tommy Hilfiger, Armani et Victoria Secret, des concentrations très élevées de phtalates ont été détectées. Les risques associés sont un dysfonctionnement du foie et des reins et, même à faible dose, une perturbation du système reproducteur. Dans un T-shirt pour enfant de la marque GAP, ce sont des phtalates classés « substances extrêmement préoccupantes » par l’Union européenne qui ont été relevées. De la marque Zara, deux articles étudiés contiennent des amines cancérogènes libérées par les colorants utilisés.
Pour Greenpeace, l’ « utilisation de substances intrinsèquement dangereuses telles que les NPE, les phtalates ou les colorants azoïques susceptibles de libérer des amines cancérogènes, est tout simplement inacceptable ». L’organisation en appelle aux gouvernements pour la mise en place d’un objectif « zéro rejet », ainsi qu’aux citoyens, en tant que consommateurs, « c’est-à-dire complices involontaires et victimes potentielles des rejets toxiques dans l’environnement ».
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