La pollution de l’air tue plus de 2200 personnes par an à Kaboul, soit plus que le nombre de victimes civiles du conflit pour l’année 2012. Cela s’explique par une importante pollution aux particules fines.
La capitale de l’Afghanistan jouit d’une sulfureuse réputation en matière de pollution de l’air. A tel point que les militaires canadiens déployés dans le pays ont été avertis que l’air contenait 30 % de particules fécales, une information d’origine inconnue et non-prouvée. L’armée a ordonné une enquête afin de savoir d’où provenait cette information sans trouver de résultat, rapporte le New York Times le 21 janvier. Mais la ville, prévue pour abriter un demi-million d’habitants, en accueille 5 millions avec la guerre et seulement 5 % des bâtiments sont raccordés au réseau d’assainissement des eaux. Ce qui se traduit par une forte odeur, à laquelle s’ajoute une pollution provoquée par l’emploi de chauffages et de fours traditionnels à base de bouses séchées.
« J’ai entendu cette histoire durant 40 ans. Je pense que le besoin des diplomates pour des primes de risques élevées a entretenu l’idée dans les rapports d’une forte présence de matière fécales dangereuses », se lasse Andrew Scanlon, responsable local de l’UNEP (Programme des Nations-unies pour l’environnement). Pourtant, en 2007, une étude de l’UNEP a surtout montré la présence de dioxyde de soufre, d’azote et de particules fines PM10. Le maire de Kaboul, Nawandish, sait que la pollution aux particules fines est passée de 250 grammes par mètre cube en 2010 à 190 en 2013.
Il n’en reste pas moins que l’air de Kaboul est très pollué, plus que celui de Pékin où le niveau de PM10 atteint en moyenne 120 grammes par mètre cube. La banque de développement asiatique a calculé qu’un tel niveau de pollution entrainerait le décès prématuré de 2287 habitants de Kaboul, soit le double du nombre des victimes civiles de la guerre pour tout le pays en 2012.
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MENGUS Marc
La présence de matière fécales dans l’air semble confirmée par l’armée française.
Je connais personnellement un militaire français rapatrié d’urgence en raison d’une infection aux yeux liée à cette « pollution ».