La pollution atmosphérique générée par les poids lourds coûte entre 43 et 46 milliards d’euros par an aux pays membres de l’Union Européenne, selon un rapport de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) publié le 28 février 2013. Il s’agit de près de la moitié du coût total de la pollution atmosphérique due aux transports routiers européens, soit une centaine de milliards d’euros.
Ces coûts économiques renvoient à un coût sanitaire qui est estimé, pour la pollution atmosphérique en général, à 350 000 décès et 3 millions de jours de congés maladie en Europe. Dans son rapport, l’AEE observe une disparité, entre les pays européens, des coûts sanitaires liés à la pollution atmosphérique par les poids lourds.
Les régions à forte densité de population ou bien les zones géographiques enclavées sont plus sensibles à la pollution atmosphérique. Ainsi le coût moyen atteint 0,12 euros/km en Suisse, autour de 0,8 euros/km au Luxembourg, en Allemagne, en Roumanie, en Italie et en Autriche contre approximativement 0,05 euros/km pour Chypre, Malte ou la Finlande.
Cette évaluation du coût moyen de la pollution atmosphérique a été réalisée pour un camion de 12/14 tonnes de norme Euro 3. Les camions plus récents (de norme Euro 4 ou Euro 5 – pour les véhicules de six et trois ans maximum) génèrent entre 40 et 60% de coûts en moins sur les mêmes trajets.
Pour l’AEE, internaliser les coûts liés à la pollution atmosphérique par les poids lourds, c’est-à-dire les mettre à la charge des sociétés de transport routier, permettrait d’encourager les choix en faveur de technologies et de stratégies moins polluantes.
Jacqueline McGlade, directrice exécutive de l’AEE, explique que « les économies européennes reposent sur le transport de marchandises sur de longues distances. Mais il y a également un coût caché qui se paie en années de problèmes de santé et en vies perdues. Ce coût est particulièrement élevé pour les personnes vivant à proximité des principaux axes européens de transport. En intégrant ce coût au prix des marchandises, nous pouvons encourager des méthodes de transport plus saines et des technologies plus propres ».
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