La pénurie de ressources suscite convoitises et rivalités. En 2010, 80 des 363 conflits recensés dans le monde étaient liés aux ressources naturelles. D’intensité variée, de la simple tension à la guerre ouverte, ils prenaient place sur tous les continents mais touchaient majoritairement les pays en développement.
De tels conflits ne sont pas nouveaux : les conquêtes coloniales visaient, entre autres, l’appropriation de matières premières. Quand le pétrole, les métaux ou les pierres précieuses, ou même le bois ne suscitent pas directement les conflits ou les coups d’Etat, ils en sont un enjeu car ils permettent leur financement.
Pour autant, le pire est évitable. C’est ce que montre l’exemple de l’eau, une ressource qui commence à manquer presque partout sur la planète et qui est indispensable aux Hommes, à l’agriculture, mais qui sert aussi à produire de l’électricité et est utilisée dans la plupart des processus industriels.
Alors que la consommation croît, les ressources sont menacées par la pollution et le réchauffement climatique ; les tensions vont se créer ou s’exacerber. En particulier dans les régions les plus touchées comme l’Afrique, le Moyen-Orient ou l’Asie Centrale.
D’autant plus que l’on compte 261 bassins fluviaux partagés par deux ou plusieurs pays – ils couvrent 45 % des surfaces émergées (sans compter l’Antarctique). Plus récemment, des conflits naissent du partage de l’eau des grands aquifères transfrontaliers, une ressource souterraine de plus en plus exploitée.
Mais si l’environnement attise les conflits, il peut aussi être une source de pacification. Les guerres de l’eau n’ont ainsi pas eu lieu – pour l’instant. Sur tous les continents, la nécessité impérieuse que chacun ressent de disposer de cette ressource a plutôt incité les parties à trouver des compromis. Des organismes de gestion commune se sont créés sur le Nil ou le Mékong, par exemple. Et au plus fort des guerres qui opposaient l’Inde et le Pakistan, les deux pays n’ont pas interrompu le financement des travaux d’aménagements sur le fleuve Indus qu’ils menaient en commun.
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