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Les prix Nobel de l’écologie

Créé en 1989 à San Francisco par Richard et Rhoda Goldman et destiné à saluer l’action de défenseurs de l’environnement au niveau local, le prix Goldman pour l’environnement est attribué chaque année à des individus issus de six régions continentales habitées différentes pour les efforts soutenus et significatifs qu’ils fournissent en faveur de l’amélioration de leur environnement naturel. Ce prix est considéré comme l’équivalent du prix Nobel pour l’environnement. Chaque lauréat bénéficie non seulement d’un soutien financier pour poursuivre son action, mais également « d’une reconnaissance internationale qui accroît sa crédibilité, accentue la prise de conscience autour de sa démarche et incite d’autres personnes ordinaires à accomplir des actions extraordinaires pour protéger l’environnement » explique Lorrae Rominger, directrice adjointe du Prix.

[Connaître les lauréats 2013 du prix Goldman]

Des défenseurs de l’environnement au niveau local

Ce prix, financé par la Fondation Goldman pour l’environnement, organisme à but non lucratif que l’on doit à Richard et Rhoda Goldman, salue tout particulièrement les défenseurs de l’environnement au niveau local, que Lorrae Rominger définit comme « des individus courageux qui prennent l’initiative de lancer des actions au sein de leur communauté locale pour déclencher des changements positifs ». Ces personnes anonymes – hommes et femmes ordinaires, jeunes et vieux, prêtres catholiques ou membres de communautés indigènes, chercheurs ou agriculteurs qui prennent de grands risques en protégeant l’environnement – sont fréquemment arrêtées, torturées et soumises à de violentes menaces ou tentatives d’assassinat tout au long de leur croisade. Lorrae Rominger souligne qu’elles ont toutes en commun « la conviction que les individus ordinaires jouent un rôle important dans la protection des ressources naturelles », ce qui, dans le sillage de Rio+20, fait écho au constat selon lequel « une grande partie du travail de protection de l’environnement accompli au niveau mondial ces 20 dernières années est le fait de la société civile et d’individus comme les lauréats du prix Goldman, qui se sont opposés aux grands groupes et aux gouvernements corrompus ».

Les lauréats, chefs de file au sein de leur communauté, sont sélectionnés par un jury international sur la base de nominations confidentielles soumises par un ensemble d’organismes et d’individus œuvrant pour l’environnement à travers la planète. Lorrae Rominger précise « qu’une attention toute particulière est portée aux problématiques ou aux zones géographiques qui ne jouissent pas encore de la reconnaissance de la communauté internationale ni de celle du Prix ».

Les lauréats étant issus de régions du globe très différentes les unes des autres, le Prix récompense des initiatives très diverses. « Les militants venus d’Afrique ou d’Amérique du Sud ou centrale, où un grand nombre de pays sont dépourvus de régime politique stable et démocratique, sont bien évidemment confrontés à des difficultés très différentes de celles de leurs homologues vivant par exemple aux États-Unis ou en Europe de l’Ouest, où des réglementations environnementales relativement strictes sont déjà en place » aime à rappeler Lorrae Rominger.

Les lauréats et le Prix

Le prix Goldman procure aux lauréats un niveau de visibilité sans précédent grâce à l’importante couverture médiatique qui accompagne son attribution. Il arrive en outre qu’il se traduise par une sécurité accrue pour les personnes récompensées, leurs adversaires étant moins enclins à cibler des individus connus. Lors de la tournée qui suit l’obtention du Prix, les lauréats ont la possibilité de rencontrer des représentants du monde politique et économique. Ces rencontres ainsi que la couverture médiatique qu’elles suscitent leur confèrent une inestimable crédibilité dont ils pourront faire un précieux usage au sein de l’univers du militantisme de base pour étendre la portée de leurs actions. Dernier avantage, et non des moindres : la somme de 150 000 dollars qui accompagne le prix leur apporte un soutien financier pour poursuivre leur travail.

En récompensant plusieurs individus chaque année, Lorrae Rominger espère « faire prendre une autre dimension au militantisme environnemental de base » et, même si tous les ardents défenseurs de l’environnement au niveau local ne peuvent être salués, ce prix « rend néanmoins hommage aux militants environnementaux du monde entier qui refusent l’idée qu’un individu ne peut, à lui seul, avoir un rôle décisif ».

Le Prix au fil des ans

Les problématiques environnementales propres à chaque région souffrent aujourd’hui d’un isolement beaucoup moins marqué qu’auparavant. Avec la mondialisation de l’économie, les défenseurs de l’environnement au niveau local ont appris à regarder au-delà des frontières et à élaborer des stratégies pour relever les défis qu’ils rencontrent dans leur pays. Lorrae Rominger cite deux grands militants de base en exemple : « Le père Edwin Gariguez, qui a conduit sa campagne contre une mine de nickel aux Philippines jusque devant les actionnaires de la compagnie minière en Norvège » et « Ma Jun qui a remonté la chaîne d’approvisionnement d’usines polluant l’environnement en Chine jusqu’en Californie et a porté son combat devant les consommateurs du monde entier ». Ces militants, affirme Lorrae Rominger, « demeurent bel et bien des défenseurs de l’environnement au niveau local au sens où ils poussent des membres des communautés de leur pays d’origine à exiger le changement, même si le point de déclenchement de ce changement se situe ailleurs dans le monde ».

Lorsqu’on lui demande quel est le lauréat qu’elle préfère, Lorrae Rominger répond que ce sont tous des individus hors du commun qui ont soif de changement et qu’il lui est impossible d’en choisir un. Elle livre cependant son anecdote la plus récente : « Je reviens tout juste d’un voyage au Rwanda où je me suis promenée dans le Parc national des Virunga avec le lauréat 2001, Eugène Rutagarama, afin d’observer les gorilles de montagne à dos argenté qu’il protège depuis des années. L’observation de ces gorilles dans la nature est quelque chose d’extraordinaire et j’ai été bouleversée par le fait de pouvoir partager cette expérience avec Eugène. Je ne suis toujours pas remise de ce que j’ai vu là-bas. »

Pour aller plus loin au sujet des prix Goldman et connaître certains lauréats :

le site du prix Goldman http://www.goldmanprize.org

les lauréats 2013 du prix Goldman

le portrait d’Olga Speranskaya qui a reçu le prix Goldman en 2009 pour ses actions de lutte contre les polluants organiques persistants

Evgenia Chirikova, militante russe qui défend les forêts a reçu un prix en 2012

Thuli Brilliance Makama, avocate au Swaziland a reçu le prix en 2010

Marc Ona, défenseur de la forêt gabonaise et lauréat du prix

Roxanne Crossley et Julien Leprovost

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    • Ngo mboua hermine

    Merci beaucoup pour cet important prix, c’est une motivation pour moi ! Un encouragement incroyable ! Je voudrais moi aussi tenter de m’attaquer aux entreprises brassicoled de mon pays dont les emballages polluent l’environnement ! Je veux parler précisément des bouteilles plastiques.