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Piraterie : une industrie à plus de 400 millions de dollars dans la corne de l’Afrique

Canadian Navy sailors approach the World Food Programme (WFP) cargo as it enters Mogadishu's waters, after being provided on September 18, 2008 an anti-pirate escort for the ship taking food aid to Somalia. The UN Security Council in June adopted a resolution authorising foreign warships to enter Somalia's territorial waters with the government's consent to combat pirates, though it has yet to be implemented. European Foreign Ministers agreed on September 15 to set up a special unit to coordinate the fight against piracy off Somalia, raising the possibility of an EU naval mission to the region. AFP PHOTO/ SIMON MAINA
Mogasishu, Somalie : des marines canadiens s’approchent d’un cargo du Programme Alimentaire Mondial alors qu’il s’approche du port de Mogadishu afin de l’escorter jusqu’à l’entrée du port et de le protéger de toutes attaques de pirates. © AFP PHOTO/ SIMON MAINA

Les pirates qui opèrent au large de la Somalie dans la corne de l’Afrique ont perçu près de 430 millions de dollars de rançon entre 2005 et 2012, faisant de ces opérations illégales un business très lucratif, selon un rapport de la Banque mondiale, d’Interpol et des Nations Unies publié aujourd’hui.

En 2011, une rançon moyenne s’élevait ainsi, selon l’enquête, à plus de 5 millions de dollars – contre 3,7 millions en moyenne en 2010. Les gros bonnets de ce trafic toucheraient 30% à 50% de chacune des rançons alors que les pirates de terrains sont eux rémunérés 30 000 à 75 000 dollars par navire pris. Certains pourraient même toucher des primes allant jusqu’à 10 000 dollars s’ils apportent leurs propres armes ou montent à bord des navires en premier. L’argent est ensuite blanchi et passé de pays en pays en transitant, pour la majeure partie, par la Somalie. Il alimente les marchés de la drogue, des armes, du trafic d’êtres humains et même des groupes terroristes comme al-Shabaab récemment incriminé dans l’attaque du centre commercial de Naïrobi, note The Independent.

Une nouvelle piraterie

Avec l’arrivée de plus gros navires, mieux équipés contre les attaques de pirates, le nombre de prise dans la corne de l’Afrique a diminué en 2011. Cependant, les pirates semblent de mieux en mieux organisés. Avant 2008, les pirates œuvraient en famille, les coûts et bénéfices étaient partagés, certains fournissant les armes, d’autres les bateaux. Une opération pouvait couter moins de 300 dollars. Désormais la piraterie est l’oeuvre de véritables gangs, avec un ou plusieurs caïds à leur tête. Les participants investissent de l’argent personnel dans la mission et reçoivent un retour proportionnel à leur apport. Une expédition coûterait en 2011 plus de 30 000 dollars.

Une dizaine de navire militaires européens sont postés en permanence dans cette zone à risque du globe. Ils sont là pour surveiller et réprimander. Ils ont désormais un mandat international pour mener des opérations le long des côtes somaliennes contre des personnes suspectées de piraterie, note BBC News.

2 commentaires

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    • Birlouez

    On ne peut que s’indigner sur cette situation de fait où agressions et argent sale deviennent … monnaie courante.
    Mais pour autant, ne faut-il pas s’interroger sur l’origine de cette situation.
    En effet, ces peuples des côtes somalienne vivaient auparavant essentiellement de la pêche artisanale. Désormais, depuis plusieurs années des bateaux-usines de pêche sillonnent leur territoire marin.
    C’est ainsi que, en famille ou en clans, s’est organisée d’abord une piraterie « artisanale », par réaction mais aussi sans doute par facilité.
    La rentabilité de cette niche a donc ensuite rapidement séduit des réseaux organisés.
    … Et, comme en médecine responsable, le préventif est toujours souhaitable avant que la maladie deviennent difficile à soigner.
    Cela pourrait s’appeler, par exemple, de l’économie responsable.

    • celina rocha heredia

    Gracias por este espacio para expresarnos.
    La situación de Somalía en Mogasishu tiene causas internacionales de tiempo atrás. Les han depositado basura tóxica en su costa y playas. Ahora muchos niños y adultos padecen enfermedades graves en abandono total.
    Les han intoxicado sus peces y ya no pueden pescar por lo mismo.
    Son náufragos en su propia tierra por una « economía » de corrupciones. Se han visto orillados a huir a Lampedusa y a la piratería para sobrevivir.
    Ante el silencio de quienes los han orillado al naufragio, la enfermedad y la miseria. Quién está de su parte?…. África, África bella y rica, qué ha sido de ti, donde estás?