Girafes, babouins, pumas, zèbres, lion, lamantin, flamands roses… Ils retrouvent le public dans le zoo de Vincennes, qui ouvre de nouveau ses portes le samedi 12 avril.
Après 6 ans de fermeture pour rénovation intégrale, le zoo de Vincennes accueille le public à partir du samedi 12 avril. Créé en 1934 par le Museum national d’histoire naturelle, ce parc zoologique vieux de 80 ans devient ainsi le plus jeune zoo du monde.
« Ce zoo du XXIe siècle est un voyage au cœur de la nature et de la biodiversité ». C’est ainsi que Thomas Grenon, directeur du Museum national d’histoire naturelle, présente ce nouveau parc. Son parcours de 4 km est découpé en 5 biozones, au milieu desquelles le fameux Grand Rocher culmine à 65 mètres. Lors de la visite, on voyage de la Patagonie à l’Europe en passant par le Sahel-Soudan, la Guyane et Madagascar pour y découvrir un ensemble de 180 espèces.
« La plupart des animaux viennent d’échanges et de donations d’autres zoos, explique Alexis Lécu, directeur scientifique du zoo et vétérinaire en chef. Certaines espèces étaient déjà là et nous reviennent, comme les babouins et les flamands roses.» Les girafes sont les seules à être restées dans le parc pendant la durée des travaux : le groupe est conséquent et les girafes difficiles à transporter !
Dans la zone Sahel-Soudan, le lion, baptisé Néro, se dore au soleil, seul dans son grand enclos. Il sera bientôt rejoint par deux femelles. Au cœur de la grande serre, le lamantin, Tinus, fort de ses 600 kg, broute au fond de son grand bassin. Il fait partie d’un programme européen d’élevage et ses futurs petits seront relâchés dans le parc National de Guadeloupe.
En effet, le parc zoologique de Paris participe, en tant que membre du réseau de l’Association européenne des zoos et aquariums, à une trentaine de programmes européens d’élevage comme celui du lamantin. Leur but est d’éviter l’extinction de certaines espèces.
Lors de la visite, le public ne verra ni ours, ni éléphant, ni tigre : ces espèces emblématiques sont absentes du nouveau zoo. « Nous ne sommes plus dans des logiques de collections où il s’agit de montrer le plus d’espèces possibles, explique Alexis Lécu. Dans l’ancien zoo toutes les espèces d’ours sont passées, des pandas aux ours à lunettes. Mais l’ours a besoin d’un hectare d’espace vital parce qu’il passe 80% de son temps à chercher de la nourriture. On a choisit d’utiliser cet espace pour mettre des loups et des girafes. »
Le bien-être des animaux a été privilégié, et l’animal n’est plus exhibé. « Certains animaux ont des loges dans lesquelles ils peuvent se reposer à l’abri du public. Les enclos sont beaucoup plus grands qu’avant, avec des espaces qui leur permettent de se cacher, explique Elodie Rey, curatrice des petits mammifères, devant l’enclos du jaguar, qui n’est sorti de sa loge que deux fois dans la journée. Il faut que le public comprenne que l’animal a le droit de ne pas vouloir se montrer.»
Même si le bruit de la circulation des voitures ne fait pas oublier au public qu’il se trouve dans un zoo urbain, l’objectif a été de se rapprocher au plus près du milieu naturel. La vie sauvage est montrée telle qu’elle est ; le visiteur doit s’armer de patience et faire un effort pour voir tous les animaux. Certains seront peut-être déçus de payer leur place 22€ et que le loup, par exemple, ne daigne pas se montrer. Mais « le zoo n’est pas un parc d’attraction, rappelle Thomas Grenon, c’est un outil de diffusion de la culture scientifique et naturaliste. »
Hélène GÉLOT
Un commentaire
Ecrire un commentaire
billiotte
Green business, ce zoo n’est qu’une prison améliorée pour satisfaire la cupidité humaine. Les résidents sont captifs dans un environnement artificiel, très éloigné de leur biotope naturel. Un fauve à l’état sauvage vit sur un territoire de plusieurs kilomètres carré. Ils sont ici restreints à seulement quelques dizaines de mètres carrés.
Trouveriez vous normal de passer votre vie enfermé dans une chambre de 5m² ?
Alors pourquoi acceptez vous de l’imposer à un autre ?
Préférez au zoos des parcs et réserves animalières en vous assurant du bien être des pensionnaires. Car s’il s’agit d’encourager la reproduction pour attirer un public d’abrutis pour ensuite euthanasier les bébés ou les confier à des zoos qui les maltraitent, je n’y vois aucune éthique de protection animale.