Cerise sur le gâteau, la spécificité géologique des schistes de Marcellus, leur plus grande « dureté », impose d’utiliser des volumes supérieurs d’eau pour la fracturation. D’où un impact écologique supérieur. De surcroît, la sensibilité des habitants est exacerbée. Car la Pennsylvanie est l’opposé du Texas. Alors que ce dernier est fier de son industrie pétrolière, la Pennsylvanie est l’un des foyers de la conscience écologique américaine. Dans cet État industriel, avec de nombreuses mines et usines, la population a fait face depuis un siècle à une multitude de pollutions. C’est ici que naît Rachel Carlson, l’auteur du Printemps silencieux (Silent Spring, 1962), l’un des livres fondateurs de l’écologie, qui déclenche à la fois la création de l’Agence américaine de l’environnement et une prise de conscience mondiale sur les dangers des pesticides. C’est ici que se produit en 1979 l’accident de Three miles island, le plus grave accident nucléaire avant Tchernobyl, et qui détermine l’arrêt du programme nucléaire américain. C’est ici encore, plus récemment, que plusieurs fleuves importants sont contaminés par l’industrie. L’un d’entre eux, la Susquehanna, est même nommé fleuve en danger de l’année en 2005.
La Pennsylvanie est également un État aux traditions politiques différentes. C’est le bastion de la révolution contre les Anglais, une région plutôt démocrate (Obama y reçoit 51,9 % des voix en 2012), et même si les verts locaux font un score minuscule (0,37 %), des écologistes de tous bords existent et se structurent. Très logiquement, la population n’est donc pas très enthousiaste : d’après un sondage réalisée par l’université du Michigan, 58 % de la population de l’État soutien l’idée d’un moratoire sur la fracturation. C’est donc ici que va naître le mouvement d’opposition aux gaz de schiste. Et c’est aussi là que commence le film Gasland (film documentaire de Josh Fox, 2010), qui va en devenir l’un des symboles fédérateurs. C’est en Pennsylvanie aussi que certaines des batailles juridiques les plus âpres se déroulent, à tous les niveaux de l’édifice judiciaire américain, plus décentralisé que le système français. Cela inclut des interdictions locales, des moratoires, des restrictions dans le plan d’utilisation des sols, des lois (au niveau de l’État) imposant de rendre public les produits chimiques utilisés, les revenus dégagés, l’utilisation des sols, etc.
On le reverra par la suite, la France n’est pas le seul endroit du monde à protester contre les gaz de schiste.
2 commentaires
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AID
bonjour toute expoitation surnature serra venger par la nature exemple du japon les catastrphe ne cesse de fraper ce pays la suepeche du thon et la peche au dauphin et balene la merique suivra par cews expoitation sur naturel les pays arabes en geure par leur injustice la nature et le pour gerer cette hunivert dans la logique
Devigne
Cela me réconcilie un tant soit peu avec les Américains, car le tout business is business nous a conduit aux catastrophes écologiques et planétaires (guerres) ainsi qu’à une mauvaise santé apparemment voulue par le « gouvernement mondial » des Bush et consorts.