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Une ONG envoie un bateau pour sauver les migrants à la dérive en Méditerranée

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Les sauveteurs de MOAS ramènent des migrants en perdition à bord de leur navire le PHOENIX durant leur campagne 2014. Photo: MOAS / Darrin Zammit Lup

Face à l’urgence des migrants en Méditerranée, une ONG familiale maltaise, MOAS (Migrant Offshore Aid Station), envoie un navire et une équipe au secours des clandestins en pleine-mer.

Dimanche 19 avril, un chalutier coule en Méditerranée tuant avec lui plus de 700 migrants. Seules 28 personnes ont pu être sauvées. Bien que des plans européens et des opérations de surveillance soient mis en place, cette situation perdure depuis des années : depuis l’an 2000, plus de 22 000 clandestins auraient perdu la vie dans cette mer, selon l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM).

Christopher et Regina Catrambone vivent à Malte, ils ont fait fortune dans les assurances. Suite à l’afflux massif de clandestin sur les côtes de l’île italienne de Lampedusa, le couple finance en 2013 la création de ONG MOAS, dans laquelle leur jeune fille de 19 ans est bénévole. L’association s’est dotée d’un bateau de 40 mètres de long, le PHOENIX, pour secourir en mer les migrants à la dérive.

« L’Europe a réduit ses opérations de secours en mer. Ce qui n’a pas dissuade les migrants de tenter une traversée dangereuse au péril de leur vie. Cela a seulement augmenté le nombre de morts », estime Martin Xuereb, le capitaine du PHOENIX et ancien commandant en chef des forces armées maltaises. « Nous devons donc les chercher et les secourir. Sauver des vies est notre priorité. »

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Les sauveteurs de MOAS distribuent des gilets de sauvetages aux réfugies. Photo: MOAS / Darrin Zammit Lupi

En aout 2014, le navire et son équipage de 17 personnes prennent pour la première fois la mer. Au terme de 3 missions de 20 jours chacune, ils ont sauvé la vie à près de 3000 personnes. Grâce aux informations des autorités et des autres navires ainsi qu’à l’aide de leurs 2 drones (CAMCOPTER® S-10), ils repèrent les embarcations en détresse. Les sauveteurs les approchent, font monter les migrants et leur fournissent alors des vivres, de l’eau, des gilets de sauvetage et des soins médicaux.

Cette logistique a un coût important. Et l’équipe de MOAS compte sur les dons, ses créateurs n’ont pas les moyens de financer sur la durée le projet. Regina Catrambone l’évalue : « nous voulons inspirer les autres. Une mission de ce type coûte au moins 400 000 euros par mois pour fonctionner efficacement. » Le 2 mai 2015, le PHOENIX reprendra la mer pour une nouvelle campagne de secours avec à son bord du personnel de Médecins Sans Frontières.

Julien Leprovost

 

 

Morts en Méditerranée, les chiffres pour 2014 et 2015

La traversée de la Méditerranée est souvent l’étape la plus périlleuse pour les migrants venus d’Afrique et d’Orient. Depuis le début de l’an 2000, ce sont ainsi près de 22000 personnes qui ont trouvé la mort en tentant de traverser cette mer, selon l’Office international des migrations (OIM). Le détroit de Gibraltar ou encore l’île de Lampedusa et les côtes de l’Italie sont ainsi le lieu de nombreuses tragédies souvent ignorées et dont le nombre ne cesse d’augmenter. Depuis début 2015, au moins 1776 personnes ont trouvé la mort en tentant la traversée.

En 2014, au moins 207 000 personnes ont tenté de traverser cette mer, contre 70 000 en 2011. La destination de presque 9 sur dix d’entre eux est l’Italie, puis la Grèce et l’Espagne. Leur origine est majoritairement la Syrie et l’Érythrée, suivie du Mali, du Nigeria, de la Gambie, de la Palestine et de la Somalie.

Plus de 3000 d’entre eux ont péri cette année. Et cela, malgré le fait que 85 000 ont été sauvés par l’opération de la Marine italienne Mare Nostrum, plus de 35 000 par les garde-côtes italiens, et plus de 40 000 par un total de 237 navires commerciaux contactés par les autorités italiennes pour fournir une aide dans ces situations d’urgence, selon l’OIM.

Pour aller plus loin : Lire le reportage d’un journaliste italien qui détaille le macabre business des passeurs en Méditerranée

2 commentaires

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    • Amazilis Carvalho

    E muito triste a vida de quem deixa sua pátria, família, amigos p/ buscar oportunidade em outras terras.
    Quisera o homem poder encontrar tudo que é essencial a vida sem deixar sua pátria, sem arriscar a própria vida nesse tipo de viagem ilegal.
    Que avida de vocês seja abençoada pelo exemplo de amor ao próximo que dão.

  • […] Un article fait en 2015 sur MOAS, une ONG de secours en mer alors que la crise des migrants continua… […]