Le sable : enquête sur une disparition

A l’évocation de l’épuisement des ressources naturelles, le sable est loin de venir à l’esprit  en premier. Pourtant, ces milliards de milliards de minuscules grains forment une richesse convoitée et menacée.  Or, le sable est une matière première indispensable dans plusieurs secteurs, dont la construction et le bâtiment. Et les conséquences de sa surexploitation sont nombreuses : perte des plages, érosion des sols, disparition des îles… Dans l’ouvrage collectif Creuser jusqu’où ?, le journaliste et réalisateur Denis Delestrac dépeint le sable comme le symbole de la raréfaction des ressources et de la course effrénée à l’extractivisme.

D’Iwo Jima à Omaha Beach, certaines des batailles les plus féroces de l’histoire ont été livrées sur des plages. Et dans un avenir rapproché, certaines des batailles les plus cruelles risquent d’être livrées à cause de la plage, ou plus exactement à cause du sable qui s’y trouve. Comme le pétrole, le gaz naturel et les autres ressources non renouvelables, le sable constitue désormais un enjeu de la course aux matières premières, menaçant des communautés entières et dressant des États les uns contre les autres.

Le sable est-il une ressource inépuisable ? Les réserves actuelles peuvent-elles suffire à la demande gigantesque générée par les booms de construction successifs ? Quels sont les effets de l’exploitation intensive du sable marin sur l’environnement et les populations avoisinantes ?

C’était un hiver glacial, et j’avais quitté Montréal rêvant de promenades roboratives sur une plage chaude de Méditerranée. Un documentaire sur lequel j’avais longuement travaillé était enfin terminé, et après trois hivers sous zéro et sous la neige je pouvais enfin rentrer à Barcelone, où je vis depuis près de deux décennies. Ma première hâte, le lendemain de mon arrivée, fut donc de retrouver la plage sur laquelle je m’étais baladé de nombreuses fois déjà. Je voulais sentir le sable chaud sous mes pieds et recharger mes piles solaires. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu, et au lieu d’une virée relaxante j’ai eu droit à un électrochoc.

La plage avait disparu. Cette vaste étendue de sable de cent mètres de large que j’avais gardée en mémoire n’était plus qu’une bande atrophiée de trois ou quatre mètres au plus, et chaque nouvelle vague avalait quelques pelletées de plus. Perturbé par cette disparition, j’ai soudainement réalisé que je n’avais aucune réponse à des questions très simples, telles que : qu’est-ce que le sable ? Comment arrive-il à la plage ? Comment une plage peut-elle ainsi disparaître ?

Je suis rentré chez moi et j’ai recherché sable sur Internet. De fil en aiguille, je suis tombé sur des articles parlant de « disparition des plages » et de « mafias du sable ». J’en savais décidément peu sur le sable et j’ai commencé à me passionner pour le sujet.

Un jour, un producteur qui a vu le documentaire que je venais de terminer me contacte. « J’ai vu votre dernier film et je veux vraiment travailler avec vous, quel que soit votre prochain sujet », me dit-il. « Je veux travailler sur le sable », ai-je répondu.

Silence.

« Le sable ? Qu’est-ce qu’il y a à dire sur le sable ? »

Ainsi commença l’enquête de deux années qui m’a conduit dans une douzaine de pays sur quatre continents et qui a abouti à Sand Wars (Le sable : enquête sur une disparition), un documentaire qui m’a fait faire le tour du monde et a remporté plusieurs prix. Et voici ce que j’ai appris au cours de cette enquête.

Pour la plupart d’entre nous, le sable évoque avant tout les jours heureux coulés à lézarder au bord de la mer. Mais le sable joue dans nos vies un rôle qui va bien au-delà de la plage. Fondu et transformé en verre, on le retrouve sur toutes les étagères. Le sable renferme aussi du dioxyde de silicium, un minéral entrant dans la fabrication des détergents, du papier, des aliments déshydratés, des fixatifs, du dentifrice, des cosmétiques et d’une variété stupéfiante de produits d’utilisation courante. Les minéraux que l’on tire du sable sont au cœur de notre société hyperconnectée. C’est un intrant de base des microprocesseurs, autrement dit des ordinateurs, des cartes de crédit, des guichets automatiques, des téléphones portables et de quantité d’autres appareils. Le sable est partout : dans les plastiques qui meublent notre quotidien, dans nos voitures, nos trains, nos bus et nos avions (les alliages légers des moteurs à réaction, le fuselage, la peinture et même les pneus).

Mais le champion incontestable de la consommation de sable, c’est le secteur de la construction. Depuis un siècle et demi, le sable, mélangé au ciment, sculpte la silhouette de nos villes. Les deux tiers des immeubles du monde sont en béton armé : une partie de ciment, deux parties de sable et de gravier. À cause de sa résistance et de son faible coût, le béton est devenu le premier matériau de construction de la planète. Et les volumes sont astronomiques. La maison moyenne exige 200 tonnes de sable. Pour un grand immeuble comme une école ou un hôpital, il faut compter 3 000 tonnes. Chaque kilomètre d’autoroute dévorera 30 000 tonnes de sable. Et une centrale nucléaire ? Autour de 12 millions de tonnes. Ce sont en fait entre 47 et 59 milliards de tonnes de matériaux qui sont extraits chaque année pour assouvir notre consommation de sable[i]. Après l’air et l’eau, c’est la ressource naturelle que nous utilisons le plus, et aucune autre matière solide n’est extraite du sol terrestre en si grands volumes.

À n’en point douter, cette énorme demande est devenue problématique. Comme c’est le cas de beaucoup d’autres ressources naturelles, nous avons épuisé les dépôts les plus accessibles. Nous continuons de satisfaire notre appétit grâce à des procédés complexes et onéreux dont les répercussions profondes sont difficiles à mitiger. Aujourd’hui, le sable que nous utilisons provient principalement des fonds marins, dont il est extrait au moyen de dragues. Une seule drague peut charrier entre 4 000 et 400 000 mètres cubes de sable. Comme ces machines coûtent extrêmement cher, les entreprises ne parviennent à faire leurs frais qu’en s’équipant de flottes entières. Conséquence: seule une poignée de grands opérateurs draguent les mers et océans du monde en quête de sable.

Dubaï incarne à merveille la voracité de notre appétit pour le sable. En quelques décennies, ce village de pêcheurs s’est métamorphosé en Mecque de l’architecture moderne, en un bac à sable pour promoteurs mégalomanes où rien n’est trop grandiose. Et la folie des grandeurs de Dubaï engouffre beaucoup de sable.

Surfant sur une vague apparemment infinie de pétrodollars, Dubaï s’est lancé dans un projet extravagant nommé The World, un archipel artificiel de 300 îles reproduisant la carte du monde. Cette prétendue « huitième merveille » a coûté plus de 14 milliards de dollars et dévoré plus de 150 millions de tonnes de sable provenant du littoral de l’émirat.

Aujourd’hui le World de Dubaï n’est plus qu’un mirage. Le chantier a été abandonné au début de la crise financière de 2008 ; les îles oubliées s’érodent lentement sous le soleil. Le surdéveloppement a épuisé les réserves naturelles de sable, et sans ces particules élémentaires du développement urbain, l’émirat accro à la construction immobilière est entré dans une impasse. Pour achever la Burj Khalifa, le gratte-ciel le plus haut du monde, Dubaï a importé du sable d’Australie. Sa folie du bâtiment se poursuit avec du sable venu d’ailleurs, alors même que 90 % des appartements du Burj Khalifa sont vacants.

Mais Dubaï n’est-il pas, à l’instar des autres États du golfe Persique, entouré de sable ? Comment peut-il en manquer ? Michael Welland, géologue et auteur de Sand : The Never-Ending Story[ii], explique : « On ne peut construire des îles artificielles avec le sable du désert. Pourquoi ? Parce que les grains de ce sable […] sont sphériques et lisses. Pour construire une île, il vous faut des grains plus anguleux. […] C’est ce sable plus grossier qui s’agglomère naturellement. »

De nos jours, 3 500 sociétés australiennes exportent du sable dragué des fonds marins par de grandes sociétés d’extraction vers la péninsule arabique. Leurs profits ont triplé en 20 ans. À cause des réserves limitées et de la surexploitation, le cours du sable explose. Mais cela augure mal pour la santé des océans. Car lorsque les dragueurs raclent le sable, ils raclent aussi tout ce qui se trouve au fond : crustacés, poissons, plantes et corail.

La superficie de Singapour a augmenté de 40 % au cours des 20 dernières années. La cité-État a déjà gagné 130 kilomètres carrés sur la mer ; en 2030 elle en aura gagné 100 de plus. Une bonne partie du sable utilisé pour ce faire a été dragué illégalement, ce qui fait du gouvernement singapourien le plus gros client des trafiquants mondiaux de sable de contrebande.

Et tout ce sable doit bien venir de quelque part.

Comme c’est le cas dans beaucoup d’archipels, les îles de l’Indonésie reposent littéralement sur du sable. Mais le dragage intensif aux fins de l’exportation a déclenché une réaction en chaîne dont les effets se font sentir bien au-delà des fonds marins et qui menace la survie de milliers de familles indonésiennes.

« Une île faite de sable, fait observer Welland, est là uniquement parce que plusieurs processus naturels – vent, vagues, courants, saisons, etc. – ont conspiré pour que cela se produise. Si vous commencez à retirer le sable, vous rompez l’équilibre de cette conspiration. »

L’un des effets les plus visibles du commerce du sable est la disparition de 25 îles indonésiennes. Des regards accusateurs se tournent vers Singapour, où chaque jour des dizaines de barges chargées de sable entrent dans le port. D’où vient la marchandise ? Grâce aux réseaux des trafiquants du lieu, des négociants singapouriens – faux noms, fausses compagnies – continuent de se fournir en sable au Cambodge, en Indonésie, en Malaisie et au Vietnam. Ces acheteurs font fi des interdictions d’importer du sable de ces pays avec l’appui tacite du gouvernement de Singapour, leur plus fidèle client.

En Inde, la mafia du sable – l’organisation criminelle la plus puissante du pays – use de violence et d’intimidation pour étendre son influence à partir des sites d’extraction. Sous le regard complaisant des autorités corrompues, les trafiquants agissent au grand jour sur plus de 8 000 sites de dragage illégaux disséminés le long des côtes et des fleuves du sous-continent.

Le vol et la vente illégale de sable affectent cependant tous les continents. Chaque jour des tonnes de sable sont retirées des plages d’Afrique, d’Asie et des Caraïbes. Le sable y est à portée de main. Le pillage n’y connaît pas de répit.

Le sable de plage est chargé sur des camions et vendu à des promoteurs sans scrupules, directement sur le chantier de construction.

Au Maroc, la région de Tanger attire quantité de Marocains et d’étrangers en quête d’une maison en bord de mer. La construction se porte à merveille. De 40 à 45 % du sable utilisé pour bâtir a été pillé sur les plages de Tanger. Paradoxalement, ceux-là mêmes qui affluent à Tanger pour jouir de la vue sur la mer et de son sable fin investissent dans des maisons – faites en grande partie de sable – qui contribuent à transformer le littoral en un paysage lunaire. Pour ne rien arranger, ces structures ne sont pas exemptes d’eau de mer. Or le sable qui n’est pas convenablement rincé à l’eau douce avant d’être mélangé au ciment devient très corrosif ; et à terme, ces maisons courent le risque de s’effondrer.

Le Maroc n’est pas un cas isolé. Toutes les plages de la planète rétrécissent, en grande partie à cause de l’extraction du sable.

Aux Maldives, où le sable coralien diminue rapidement, les îles connaissent une érosion accélérée qui menace la population entière de l’archipel. Des centaines de réfugiés climatiques ont fui les îles les plus vulnérables vers d’autres, plus grandes et mieux protégées, notamment Malé, la capitale déjà très peuplée, où ils suscitent une nouvelle vague de construction domiciliaire. C’est le sable des lagons environnants qui est employé à cette fin… le même sable qui devrait protéger les îles et leurs habitants contre l’élévation du niveau de la mer.

Dès 2025, les trois quarts de l’humanité vivront en bordure des océans, et ce mince ruban de sable qui borde les continents s’en ressent déjà. Autour du globe, de 75 à 90 % des plages reculent, à un rythme qui s’accélère. Et si rien n’est fait, en 2100 les plages du monde ne seront plus qu’un souvenir[iii].

Les immeubles bâtis trop près du rivage empêchent les vagues de pousser le sable plus haut sur la plage. Au lieu de cela, le sable est repris par l’océan, ce qui accélère l’érosion. En effet, le sable est le seul rempart efficace contre les caprices naturels de l’océan pour les milliards d’êtres humains qui vivent près de lui.

En Floride, où le tourisme balnéaire fait tourner l’économie, neuf plages sur dix sont en voie de disparition. Dans certaines parties de l’État, la moitié du PIB dépend de la plage. Certaines villes investissent des sommes astronomiques dans des « thérapies de renflouage des plages » : en gros, on prend du sable au fond de l’océan et on le dépose artificiellement sur la plage. Pas vraiment une solution, car la mer reprend simplement ce sable de remplacement. L’une de ces plages renflouée ayant couté 17,5 millions de dollars a été ravalée par l’océan en moins d’un an. Les sociétés d’ingénierie côtière font de gros profits, souvent en exagérant la durabilité de leurs châteaux de sable. Les barrières artificielles érigées contre les tempêtes sont des versions hypertrophiées de ces thérapies de substitution des plages. Elles aussi coûtent cher ; elles non plus ne durent pas. En outre, draguer une côte pour en garnir une autre, c’est déshabiller Pierre pour habiller Paul ; ailleurs, une autre plage va forcément disparaître.

L’énorme problème du sable n’a pas pour unique cause le besoin de logements. Les promoteurs accaparent ce matériau et réalisent des profits, peu importe que les immeubles trouvent preneur ou pas. Aux quatre coins de la planète, nombre de bâtiments neufs sont trop chers pour d’éventuels occupants mais sont construits à de pures fins spéculatives.

Jamais nous n’avons autant construit, et pourtant jamais se loger n’a été si difficile. Le tiers de la population urbaine mondiale vit dans des bidonvilles, pendant que des « villes fantômes » et des immeubles d’appartements vides gagnent du terrain. En Chine, 65 millions d’appartements sont vacants, mais l’industrie de la construction prospère. L’Espagne est championne d’Europe d’addiction au sable : 30 % des maisons construites depuis 1996 sont vacantes ; pourtant le pays vit une crise du logement sans précédent. Des aéroports entiers ont vu le jour… mais jamais l’ombre d’un passager.

Cela dit, les spéculateurs fonciers ne détiennent pas le monopole du gaspillage du sable. Le premier consommateur est l’État. Et si vous pensez aux milliers de kilomètres de routes et autoroutes qui configurent votre paysage, ce sont les plages de la planète qui se trouvent dessous !

Non contente d’épuiser les ressources existantes, la civilisation moderne a aussi interrompu le processus de formation du sable. Le sable prend naissance dans les montagnes : les intempéries attaquent la roche, et les rivières emportent les débris pour les déposer dans l’océan. Mais la prolifération des barrages a entravé la circulation des sédiments. On compte pas moins de 845 000 barrages dans le monde, et ils ne retiennent pas que de l’eau. Le quart des réserves planétaires de sable est prisonnier de ces barrages. Et les grains qui parviennent à franchir cet obstacle sont souvent ponctionnés par les dragueurs de rivières.

Une fois que le sable est « verrouillé » dans du béton, il cesse d’être une ressource disponible. Et les écosystèmes qui en dépendent s’en ressentent.

Une façon de diminuer la consommation de sable consisterait à optimiser notre utilisation des immeubles et infrastructures existants. Les gravats des chantiers de démolition peuvent aussi servir de succédané. Malgré la très grande valeur des minéraux présents dans le sable, celui-ci est le plus souvent noyé dans le béton ou enterré sous les routes ; on gagnerait à recycler les gravats pour en faire du granulat, au moins pour les ouvrages bas de gamme. La poudre de verre des bouteilles recyclées pourrait aussi aider à réduire la consommation de sable. D’autres substituts existent. On peut remplacer jusqu’à 40 % du sable contenus dans le mortier de ciment par du mâchefer (cendres dures d’incinération) et obtenir ainsi une résistance supérieure à la compression. Le bois, la paille et certaines matières recyclées sont de bons matériaux de construction alternatifs. Toute l’industrie de la construction est cependant axée sur le savoir-faire et l’équipement du bétonnage. Réduire notre dépendance envers le sable va nécessiter la formation d’ingénieurs et d’architectes,  des lois, des règlements et des incitatifs. Il faut orienter le recyclage et le réemploi des matériaux vers la construction des routes et des maisons. Une taxe sur l’extraction des granulats naturels dégonflerait la consommation de sable au profit d’autres solutions.

La situation actuelle risque néanmoins de perdurer tant que le prix du sable sera bas et la taxation insuffisante pour rendre les autres options attrayantes. En dépit de sa rareté croissante, le sable aux États-Unis ne s’apprécie pratiquement pas, ayant mis plus d’un siècle (1910-2013) à passer de 4,50 $ à 6,70 $ la tonne. Le sable lui-même est gratuit ; seule son extraction a un prix. Il n’y a donc pas d’avantage économique à modifier nos habitudes de consommation.

On pourrait aussi s’emparer du sable et de la gravelle qui s’accumulent au pied des barrages dans les bassins de rétention. Ce granulat diminue la capacité des barrages et peut même bloquer les prises d’eau. Actuellement, il faut régulièrement les évacuer en chassant de grandes quantités d’eau des bassins. Recueillir cette matière pourrait être une option, malgré son coût qui reste supérieur à celui du sable marin.

Tous ces substituts et ces initiatives sont des pistes pouvant mener vers une solution. Mais il faudra rien de moins qu’une révolution dans la construction si l’on veut ralentir l’épuisement alarmant des ressources planétaires en sable.

L’industrie de la construction souffre d’une dépendance au sable comme l’industrie automobile au pétrole. Les gouvernements ont leur part de responsabilité. De fait, le premier consommateur de sable demeure l’État, comme nous l’avons vu, à cause de la construction massive de routes, de ponts, de ports, etc. Il n’existe aucune politique globale, et quasiment pas de politiques nationales, concernant les nombreux problèmes inhérents à notre mauvaise gestion de cette ressource. Traditionnellement, l’humanité attend que les problèmes aient atteint un niveau critique avant d’intervenir. La situation de l’eau douce est devenue si mauvaise que les gouvernements ont fini par accoucher de politiques. On parle enfin du pétrole, ce qui aboutira peut-être à des interventions. Mais personne ne discute encore du sable. On note quelques efforts à la pièce, mais ce sont des initiatives fragmentaires, souvent contrariées par le lobbyisme de l’industrie.

Grain par grain, les plages s’érodent lentement, victimes silencieuses de décennies d’intervention humaine. La surexploitation du sable combinée aux barrages et à la mauvaise gestion des zones littorales crée un cocktail explosif pour les plages de la planète. Ajoutez à cela l’élévation du niveau de la mer, et vous obtenez une bombe écologique à retardement.

NOTES

[i] J. Steinberger, F. Krausmann et N. Eisenmenger, « The global patterns of materials use : a socioeconomic and geophysical analysis », Ecological Economics, vol. 69, no 5, 2010, p. 1148-1158.

[ii] Michael Welland, Sand : The Never-Ending Story, Berkeley, University of California Press, 2009.

[iii] Voir à ce sujet les travaux de Orrin H. Pilkey, professeur émérite du Earth and Ocean Sciences, Nicholas School of the Environment, de la Duke University.

C1-212_RVB_Texte de Denis Delestrac. 

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