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Régis Mangeot, sportif de haut niveau et végétalien

Ni viande, ni oeufs, ni produits laitiers ou miel. Régis Mangeot est végétalien. Ce qui n’a pas empêché ce sportif, adepte de l’ultra-endurance, de courir 214 kilomètres en avril 2016 pour l’association L214 afin de démontrer qu’un régime alimentaire sans viande n’atténue pas les performances. Il n’est pas le seul sportif dans ce cas : des athlètes  refusent de consommer des produits issus des animaux par conviction. Carl Lewis, plusieurs fois champion du monde olympique d’athlétisme est végétalien. En avril dernier, le tennisman Novak Djokovic inaugurait Eqvita, son restaurant végétalien à Monaco.  

L’ultra-endurance, c’est quoi au juste ?

L’ultra-endurance consiste à parcourir des distances supérieures au traditionnel marathon de 42,195 km. J’ai participé à des trails de 68 km, des 100 km route, des courses horaires (24h, 6 jours), une course en étapes (735 km en 12 jours).

Vous avez récemment couru 214 km au profit de l’association L214. Quel message avez-vous souhaité faire passer ?

En courant 214 km sur tapis de course au profit de L 214, je voulais montrer que le corps d’un végétalien est capable, à minima comme le corps d’un omnivore, de force et d’endurance. Cette alimentation est très bonne pour la santé. Quoi de mieux qu’un test in vivo pour le prouver.  Je souhaitais aussi souligner le travail de cette association.

Le régime végétalien permet-il l’absorption de tous les nutriments nécessaires pour participer à ces épreuves sportives intenses ?

Tout ce que l’on peut trouver dans les produits d’origine animale existe dans les végétaux. Vitamines, minéraux, sucres, graisses, protéines, ne sont pas l’apanage des viandes et produits laitiers (ndlr : seule la vitamine B12 est considérée comme presque absente de la biodiversité végétale, ce pourquoi la plupart des végétaliens se supplémentent en B12). Lorsque l’on me parle de soucis de santé dus aux éventuelles carences, je précise que dans les pays dits « riches », la mortalité par excès alimentaires (viandes, graisses, sucres) est importante. Combien de personnes en surpoids, en mauvaise santé ?

Les protéines végétales présentent-elles vraiment les mêmes capacités d’absorption que les protéines animales ?

A de rares exceptions, tout produit végétal contient une part d’acides aminés. Le terme protéine est plus générique. Les protéines végétales  ont les mêmes qualités que les protéines animales. Les dernières études montrent qu’une alimentation correctement structurée apporte tout ce dont le corps a besoin.

A quoi correspond la journée alimentaire type d’un sportif végétalien ?

Il n’y a pas vraiment de journée type même si les fruits sont une part importante de mon alimentation. Je mange en grande majorité de la nourriture crue, afin de conserver toutes les propriétés nutritives des aliments. Les bananes représentent une grosse partie de mon alimentation ainsi que les dattes que j’aime particulièrement. Ensuite, en fonction de ce que je trouve, je varie. Je mange également des noix, des amandes et des légumes comme les courgettes. Je me prépare régulièrement des jus ou des smoothie. Il m’arrive également de prendre un repas cuit de temps en temps (riz et tomates), pour varier un peu, ou quand j’en ai envie. La dimension « plaisir » est importante pour moi.

Votre alimentation vous permet-elle d’augmenter vos capacités physiques et sportives ?

Ce qui est certain, c’est qu’elles n’ont pas baissé. Avec le recul, je ne pense pas qu’elles aient augmenté. Par contre, je peux tout à fait dire que mon alimentation est bénéfique pour mon corps de manière générale. L’alimentation végétale est moins acide que l’alimentation omnivore. Le sport apporte beaucoup d’acidité et les fruits et légumes, basiques, permettent au corps de retrouver un état normal assez rapidement. La récupération est plus rapide et l’hydratation optimale.

Que pensez-vous du régime « classique » de certains grands sportifs, à savoir une alimentation très riche en protéines animales ?

Une alimentation omnivore ou carnée est plus acide pour le corps. Un terrain trop acide est idéal pour les blessures et autres pathologies. Une protéine à trop haute dose fatigue les reins. Des fruits, des légumes, des noix apportent tout ce qu’il faut sans acidifier. Je prends régulièrement de la spiruline et particulièrement lors des épreuves, où j’en mange plus de 10 g par jour. C’est un super complément très riche en protéines et 100% naturel. Les produits carnés ne sont pas utiles dans un régime sportif.

Propos recueillis par Chloé Schlosser

 

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