Oui à la piétonisation des berges

piétonisation

Danseurs sur les bords de Seine, quai Saint-Bernard, Paris, France (48°51’ N - 2°21’ E). © Yann Arthus-Bertrand

Aimer, c’est regarder ensemble dans la même direction, écrivait Antoine de Saint-Exupéry. Aimer Paris, c’est rêver ensemble de projets communs pour cette ville magnifique. Il y a tant de choses à faire ou à imaginer pour rendre la ville plus belle, plus chaleureuse, plus moderne, plus verte, plus humaine!

La réappropriation des berges de la Seine fait partie de ces projets, car leur utilisation actuelle est anachronique. Si l’idée de construire une autoroute en plein cœur de la ville pouvait sembler judicieuse dans les années 60, c’était à une époque où Le Corbusier proposait de raser le centre-ville pour construire des tours quand d’autres proposaient de recouvrir de béton le canal Saint-Martin… Comme souvent, les solutions d’hier sont les problèmes d’aujourd’hui.

La plupart des citoyens s’accordent sur la nécessité de diminuer la pollution de l’air, l’envie d’inventer de nouveaux espaces de sociabilité autour des berges, ou celle d’encourager le dynamisme culturel ou économique de la ville. Alors comment réinventer Paris et ses quais? Comment concilier les ballades romantiques, les fêtes nocturnes, les activités économiques, les déplacements nécessaires, les envies et les intérêts du plus grand nombre?

Le ton des débats est agressif, comme trop souvent dès qu’il s’agit de voitures. Il fait écho aux contestations violentes qu’a connue la mise en place des couloirs de bus et des rues piétonnes – aujourd’hui largement appréciées. Il est regrettable de s’arc-bouter sur une vision passéiste des transports à l’heure où les mobilités évoluent rapidement grâce au numérique, entre voiture partagée et mobilités douces. Et ce n’est pas une question de bobos contre les banlieusards: la pollution tue 6500 personnes par an sur la Métropole du Grand Paris, c’est-à-dire d’un côté et de l’autre du périphérique.

Certes, il faut savoir prendre le temps de mieux partager nos rêves et d’en discuter, pour imaginer ensemble comment redonner vie aux quais, après tant d’années où ils n’étaient qu’une autoroute ou un parking. Et il faut aussi pouvoir évaluer sereinement les résultats des mesures mises en place. Mais au-delà des débats techniques, il faut une envie. Car tous les changements ont des inconvénients. Ceux-ci doivent être contrebalancés par des avantages perceptibles par tous. Il faut que nos désirs nous emportent plus loin que nos doutes pourraient nous retenir. Il faut aimer Paris.

Pour signer la pétition –> https://www.change.org/

Par Olivier Blond

Ont également signé cette tribune publiée aussi sur le Huffington Post :

Yann Arthus-Bertrand
Allain Bougrain-Dubourg
Etienne Bourgois
José Bové
Louis-Albert de Broglie
Pascal Canfin
Aléxis Frémeaux
Franck Laval
Tristan Lecomte
Charles Maguin
Yves Paccalet
Olivier Schneider
François Veillerette

2 commentaires

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    • vallois

    Non à la piétonisation des berges et de Paris en général et aux principes manichéens appliqués en contradiction avec le mode de vie d’une capitale.
    L’avenir d’une grande métropole n’est pas l’absence de voiture mais la voiture non polluante.
    Bonne chance à votre newsletter, je préfère me désabonner que de m’énerver avec des gens que j’aime bien.

    • Georges-Antoine Gary

    Bonjour,
    dans les 6 500 personnes tuées par la pollution sur le grand paris, combien prennent le métro chaque jour (l’endroit le plus pollué de la capitale selon airparif)?
    Et surtout est-ce normal d’imposer sans discuter du comment pour au final utiliser les quais pour faire de la propagande sur le bilan de Paris?
    Bref c’est top de fermer les quais mais cela se réfléchit et s’organise, un peu comme les travaux…
    Au plaisir 🙂

Patrick Criqui, directeur de recherche au CNRS à propos des enjeux de la COP29 : « réduire les émissions de gaz à effet de serre est moins coûteux dans les pays du Sud que dans les pays du Nord »

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