Une quarantaine d’épaves de navires de la Seconde guerre mondiale ont été en partie ou complétement démantelées par des pilleurs qui en ont récupéré la ferraille et les métaux précieux. Le Guardian rapporte que ce pillage sous-marin se développe depuis un an et demi. La revente de l’acier d’un navire rapporte 1,1 million d’euros et celle d’une tonne de câble de cuivre 5600 euros. Les moyens déployés pour chercher sous l’eau ces ressources s’expliquent soit par la demande de métal en Chine qui rend rentable le démantèlement des navires coulés soit par la recherche de métaux non-contaminés par les radiations des différentes explosions nucléaires qui ont eu lieu dans l’atmosphère terrestre depuis 1945. Ces petites quantités d’acier sans trace de radioactivité, et qui ont été préservées de l’eau salée, servent dans la conception d’appareils médicaux et scientifiques de précision comme des compteurs Geiger ou des senseurs spatiaux.
Le Perth, une épave pillée pour l’acier de sa coque
Les 2 tiers du Perth, un croiseur australien qui a été coulé en 1942 en mer de Java avec 350 marins à bord, ont été volés par les pilleurs de métaux. James Hunter, du musée australien de la marine a constaté le vol de la coque du navire : « ils ont dépecé le Perth de bout en bout. En 20 ans de métier, je n’avais jamais entendu parler d’épaves historiques entièrement retirées des fonds marins, encore moins d’une coque de 8000 tonnes d’acier. Je ne peux pas le croire. » Il avertit : « la menace sur les épaves va augmenter. Les gens ont maintenant la technologie pour retrouver et éventuellement piller les épaves en eaux profondes. Le coût des technologies va encore diminuer et le problème va empirer ».
Les épaves, des sanctuaires sous-marins
Ces épaves de navires de différents pays (États-Unis, Japon, Royaume-Uni…) gisent au fond de l’Océan Pacifique et en Asie où elles sont considérées comme des cimetières pour les équipages morts. Le ministère britannique de la Défense a demandé à l’Indonésie de protéger les vestiges des navires coulés dans ses eaux territoriales. « Une épave militaire ne doit pas être dérangée et ceux qui ont perdu la vie à bord doivent reposer en paix », a déclaré un porte-parole du ministère.
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