Michel Dubromel préside France Nature Environnement (FNE) qui regroupe 3500 associations écologistes présentes partout en France. Il réagit dans cet entretien aux annonces du gouvernement sur le moratoire sur la fiscalité des carburants décidé mardi 4 novembre afin de répondre aux revendications du mouvement des gilets jaunes.
La FNE regroupe 3500 associations environnementales dans toute la France, que vous ont-elles remonté de la crise des gilets jaunes ?
Les associations nous remontent les problèmes économiques et sociaux auxquels les Français font face. Mais, ils souhaitent aussi une fiscalité écologique à condition qu’elle les accompagne dans la transition écologique en développant de nouveaux moyens de transports ou en améliorant l’isolation des maisons. Les gens ne sont donc pas opposés à la fiscalité écologique, ils souhaitent un accompagnement de l’État qui ne vient toujours pas.
Comment ces associations réagissent et se positionnent par rapport aux mouvements des gilets jaunes ?
Nous sommes présents dans les territoires et nos associations comprennent les problèmes sociaux que rencontrent les populations au quotidien notamment en milieu rural. Elles constatent le manque de services publics et de transports collectifs. C’est sur ces points là que nos associations et les citoyens attendent des améliorations.
Parvenez-vous à dialoguer sur la question de la fiscalité verte avec les gilets jaunes ?
Nous avons beaucoup échangé avec eux. Nous ne pouvons pas manifester avec eux puisqu’ils souhaitent la suppression de la fiscalité écologique. Pourtant, sur le plan social, nous soutenons tout à fait les problèmes qu’ils soulèvent car le gouvernement les tout simplement oublié sur l’autel de la fiscalité.
Comment réagissez-vous aux annonces du gouvernement sur le moratoire des taxes sur l’essence ?
C’est une catastrophe. Car, le problème sera le même dans 6 mois et que les mêmes personnes auront les mêmes difficultés économiques et sociales. Tous les gilets jaunes demandent des mesures d’accompagnement. D’ailleurs, les gilets jaunes ne sont pas satisfaits par les mesures proposées mardi. Comme eux, nous demandons au gouvernement de véritables mesures d’accompagnement au lieu de reporter le problème.
Quelles mesures proposez-vous pour réconcilier la préservation de l’environnement et la lutte contre la vie chère ?
Offrir à toutes les personnes en zone rurale des moyens de se déplacer en polluant moins grâce à un chèque mobilité ou avec des moyens de transport plus propres. Allons regarder du côté de l’ISF ou de la taxation du transport aérien ou maritime, cela ne coûterait pas cher. De la même manière, aider à la rénovation des maisons. La rénovation thermique représente un gisement d’économies à long terme pour les gens qui payent des loyers et des charges. Or, le gouvernement vient de réduire fortement les incitations à rénover.
N’avez-vous pas l’impression que l’urgence sociale et l’urgence climatique se retrouvent trop facilement opposées ?
Pour nous la transition écologique est la solution aux problèmes sociaux puisqu’elle permettra aux populations de s’adapter à un monde affecté par le réchauffement climatique et par la hausse du prix de l’énergie alors que le gouvernement met la tête dans le sable. L’urgence climatique se négocie actuellement à la COP24 en Pologne, cependant le gouvernement français y est curieusement absent. Pour nous, c’est très grave car cela montre qu’il n’a rien compris.
Propos recueillis par Julien Leprovost
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8 commentaires
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BURNEL
Bonjour, je trouve regrettable que FNE reprenne à son compte la demande d’accompagnement financier dans la transition écologique telle que le chèque mobilité par exemple. Une personne qui a les moyens d’avoir d’une voiture n’est pas pauvre (une voiture représente un coût d’au moins 500 € par mois). Il suffit d’abandonner sa voiture et de prendre les transports en commun, très peu chers car très subventionnés, et l’on fait un gain de quelques centaines d’euros par mois, ce qui permet des fins de mois confortables. Je circule beaucoup dans toute la France pour des raisons professionnelles et il est rarissime que je ne trouve pas de transports en commun pour atteindre confortablement et rapidement toutes mes destinations. L’affirmation que l’on a besoin de sa voiture pour aller travailler est un prétexte facile pour ne pas agir en faveur de l’environnement.
J’ajoute qu’il faut assumer ses choix de vie : si l’on décide de vivre loin des centres urbains pour faire des économies de loyer ou parce qu’on aime la campagne, il faut accepter de payer le prix de ses déplacements. On ne peut pas gagner sur tous les plans.
Pour résumer, si la planète va mal, ce n’est pas la faute aux autres. Il appartient à chacun d’agir. On peut pendre les riches pour se faire plaisir, mais cela ne règlera pas le problème.
Amitiés, Anne
GRATELLE
Réponse à BURNEL… Bonjour. Je suis effarée de vos propos et c’est pourquoi je me permets de vous répondre. Vous êtes vraiment à côté de la plaque, quand vous dites qu’une personne qui a les moyens d’avoir une voiture n’est pas pauvre !!! Savez-vous que pour aller au travail lorsqu’on est en dehors des villes, parce que les loyers en ville sont trop chers, il faut une voiture. Je connais beaucoup de personnes qui ont des voitures qui valent 1000, 2000,voir 3000€, parce qu’elles ne peuvent pas mettre plus cher !!! Quant aux transports en commun, allez voir quelques villages qui ont subi la désertification voulue et programmée au fil des ans par nos très chers dirigeants. Comment voulez-vous faire lorsque vous embauchez à 4h00 du matin ou débauchez à 21h00 ?… Je pense que ce n’est pas un choix de vie que de rentrer chez soi dans un village où il n’y a pratiquement plus rien… voir même plus d’école !!! quant à sauver la planète, commençons par arrêter de détruire la forêt Amazonienne pour bouffer de l’huile de palme dans presque tous les plats préparés… Ah oui, parlons-en des plats préparés !!! Çà aussi c’est écologique d’acheter des carottes sous cellophane… J’en ai d’autres sous le chapeau si vous le désirez, car la liste est loin d’être exhaustive… Ce que je viens de vous dire, ce n’est pas moi qui suis dans ce cas cité ci-dessus, car moi je suis à la retraite (Certes, une petite retraite..), mais je me débrouille et sans rien demander (aux riches …). Mais comme je ne pense pas qu’à moi, je parle aux noms des autres qui essayent de s’en sortir tant bien que mal… Décidément, il y a deux mondes, dont un qui vit hors sol !!! Ha, j’oubliais… Moi, retraitée… J’ai une voiture pour aller faire mes courses et sortir parfois, quand mes moyens me le permettent… ce n’est pas souvent, mais je ne me vois pas coincée chez moi, en attendant la mort …Bien à vous. Maud GRATELLE
jean Grossmann
Ce que je souhaite dire à Mr Michel Dubromel, président de France Nature Environnement c’est que : ni les « gens » ni les « hommes d’État » ne sont pas opposés à la fiscalité écologique, bien au contraire.
Comment d’ailleurs pourrait-il l’être puisque que c’est elle qui va permettre de financer les investissements de demain. Investissements qui nous permettront de mettre enfin en pratique la transition énergétique et celle qui lui est étroitement associé, la transition écologique.
Ces transitions, il faudra impérativement les franchir pour sauvegarder notre biodiversité et minimiser le réchauffement climatique et ses terribles conséquences. Pour que cela puisse se faire chaque européen va devoir se faire à l’idée que la fiscalité européenne actuelle ainsi que les chaînes énergétiques qu’il utilise pour subvenir à ses besoins sont d’un autre âge. Ceci qu’il s’agisse de la voiture ou de l’habitat.
Plutôt que d’attendre un « accompagnement venant de l’autre », accompagnement qui ne viendra jamais, c’est à « nous » simple citoyen européen ou homme d’État qu’il appartient de mettre en forme par le dialogue et il faut l’espérer à l’occasion du dialogue qui devrait s’engager avec les gilets jaune, une fiscalité plus intelligente afin d’utiliser les rentrées financières qu’elle procure pour financer les infrastructures associées à la mise en place de chaînes énergétiques plus performantes.
Balendard Lutin thermique fin 2018
jean Grossmann
Excuse
Plutôt que de dire « fiscalité plus intelligente » je devrais dire fiscalité qui réduit les inégalités au lieu de les aggraver
bernard lecreux
Dans tous les domaines, tout le monde demande des moyens supplémentaires, mais personne ne veut payer. L’Etat, paye avec nos impôts et taxes si je ne m’abuse. Alors comment faire? Faites des propositions!!
Jean-Marc Wibart
Pour la rénovation des maisons, il y a des aides, elles ne diminuent pas! Il faut simplement trouver le bon artisan moi j’ai fait simple un mandataire que je n’ai pas payé m’a accompagné pour mes rénovations écologiques et m’a indiqué les aides possibles. En ce qui concerne la voiture il faut des aides pour acheter des voitures moins polluantes sans oublier les hybrides non rechargeables. Une hybride rechargeable ou une électrique se recharge au nucléaire et aucun partisan de l’écologie ne peut accepter le nucléaire. Il faut utiliser le photovoltaïque pour les recharges.
Claude Renaud
Je vais tous vous mettre d’accord, et arrêtez de pleurer sur votre sort.
En Afrique, il y a des millions de personnes qui vivent avec 2 dollars par jour, qui n’ont ni voiture
ni lave-vaisselle, qui font des kilomètres pour trouver de l’eau et qui subissent une sécheresse
que nous, occidentaux, avons provoqué par nos excès. Ces gens-là vont devoir fuir leur terre
qui ne peut plus les nourrir et vont bientôt se présenter à nos frontières par centaines de millions,
nous qui rechignons à en accueillir quelques milliers.
Il faut relativiser un peu et plutôt que de s’apitoyer sur son sort, regarder du côté de ceux qui ne
font qu’un repas par jour et qui dorment dans la rue.
Et n’oubliez pas que le réchauffement climatique va tous nous rattraper.
Michel
Les gens ne sont pas opposés à la fiscalité écologique à condition qu’elle s’applique aux autres !