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Comment sauver la planète avant d’avoir 18 ans ? En se posant, par exemple, les bonnes questions sur les trottinettes électriques

Très populaire, la trottinette électrique est-elle une fausse-bonne idée ? We Demain lance en kiosque une version dédiée aux jeunes de 10 à 18 ans  lecteurs qui se propose de répondre à cette question. L’ambition du titre: s’adresser aux ados qui veulent changer le monde. À la une de son premier numéro  une question phare : « Comment sauver la planète avant d’avoir 18 ans ? » Le magazine tente d’apporter des réponses concrètes sur la manière de vivre plus écolo. Et, cela passe d’abord par se poser les bonnes questions sur nos habitudes et nos comportements. Nous vous proposons donc de découvrir l’article d’Emmanuelle Vibert consacré à la trottinette électrique et à retrouver dans We Demain 100 % ado.

Autopsie de la trottinette électrique

Grâce à elle, on glisse sur la chaussée comme sur un tapis volant. On la trouve à la location dans plus d’une demi-douzaine de villes. Mais la trottinette électrique est-elle vraiment écolo ?

A priori écolo

Elle ne pollue pas l’air

Son moteur fonctionne à l’électricité et ne dégage aucune fumée. Elle n’ajoute donc ni particules ni CO2 à l’air ambiant pendant qu’elle roule.

Elle est silencieuse

Pas de pollution sonore non plus, c’est un bon point !

Écolo, mais …

Elle ne remplace pas l’auto

Les loueurs de trottinettes nous affirment qu’elle permet de diminuer le nombre de voitures en ville. C’est vrai, en théorie. Et ce serait formidable que ce soit le cas. Mais, en pratique, très peu d’usagers sont d’anciens automobilistes. Selon une étude récente*, les personnes qui louent des trottinettes auraient, sans ces nouveaux engins, effectué le même trajet pour 47 % d’entre eux à pied, 29 % en transports en commun, 9 % à vélo et seulement 8 % en taxi ou en voiture.
* Usages et usagers de services de trottinettes électriques en free-floating en France, société de conseil 6T, 6 juin 2019.

Produire de l’électricité n’est pas neutre

L’électricité est une énergie d’avenir, moins polluante que les carburants fossiles comme le diesel. Mais produire cette énergie n’est pas neutre. En France, en 2018, seulement 19,4 % de l’électricité venait d’énergies renouvelables (éoliennes, hydrauliques, solaires). 7,2 % était de l’énergie thermique, c’est-à-dire produite avec du fioul, du gaz ou du charbon, donc polluante et émettrice de CO2. Et 71,7 % venait du nucléaire. Alors d’accord, l’électricité nucléaire ne participe pas au réchauffement climatique, mais elle nous laisse en héritage des déchets très dangereux pour des milliers d’années

Pas écolo du tout

Des batteries au lithium

Pour fabriquer une batterie de trottinette (mais aussi une batterie de téléphone ou d’ordinateur), il faut plusieurs métaux rares et, en particulier, du lithium. On en trouve en Bolivie, au Chili ou en Chine. Pour l’extraire, on gaspille énormément d’eau, on utilise des produits chimiques qui polluent l’air, le sol, l’eau. Et, malheureusement, ce lithium est très peu recyclé.

La collecte et la recharge pèsent

C’est le grand paradoxe du système. Pour recharger les trottinettes de location, on utilise
des camionnettes (pas électriques du tout) !
La nuit, ceux qu’on appelle des “juicers” (parce qu’ils redonnent du “juice”, du jus aux engins roulants) ramassent le s trottinettes, les chargent dans leurs camionnettes, les transportent jusqu’à un lieu (parfois leur propre appartement !) pour les brancher et les ramènent, une fois rechargées, sur les trottoirs. Selon une étude américaine*, l’impact de cette collecte et de cette recharge quotidiennes est tout sauf léger. Il pèse pour 43 % du bilan carbone des trottinettes électriques en location.
* Are e-scooters polluters ? The environmental impacts of shared dockless electric scooters, Environmental Research Letters, août 2019.

Un matériel hypermalmené

On les balance par terre. On les jette souvent à l’eau, dans la Seine à Paris, la Méditerranée à Marseille, le Rhône et la Saône à Lyon (les métaux des batteries polluent d’ailleurs les fleuves et la mer)… Les trottinettes en location sont si maltraitées que leur durée de vie est minuscule, trois mois à peine, en moyenne. Quel gaspillage !
* The Promise and Pitfalls of E-Scooter Sharing, BCG, mai 2019.

 

Pour aller plus loin, lire aussi notre interview avec le photographe chinois Wu Guoyong qui a montré les cimetières de vélo en libre-service

2 commentaires

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    • albina el haj

    je suis totalement d accord
    en plus qt ils ne respectent pas les feux aux passages cloutés ou roulent sur les trottoirs, ils causent de multiples accidents , même des morts.
    Eux mêmes compris.
    tout cela alourdit le poids de dépenses de la Sécu!

    • Meryl Pinque

    Que les jeunes deviennent végans !
    Ils sauveraient ainsi la vie de plus de 60 milliards d’animaux par an.
    Ils sauveraient la planète : l’élevage et la consommation de produits d’origine animale sont la cause n° 1 du dérèglement climatique.
    Ils sauveraient leur santé !