L’université de Leeds vient de publier dans la revue Nature Energy une étude sur les inégalités énergétiques dans le monde et à l’intérieur de 86 pays. Il en ressort que les 10 % les plus riches consomment 20 fois plus d’énergie que les 10 % les plus pauvres. Les plus aisés se révèlent ainsi les plus émetteurs de gaz à effet de serre. Les scientifiques ont analysé la consommation d’énergie et celle de biens et de services de différents groupes de revenus.
L’écart se manifeste dans les transports avec les 10 % les plus riches qui consomment 187 fois plus de carburant que les 10 % les plus pauvres au niveau mondial. Malgré un pétrole bon marché et la faible prise en compte des rejets de gaz à effet de serre dans les prix des carburants, la mobilité et la consommation restent l’apanage des plus riches. Ainsi, seulement 2 % des Chinois et 0,02 % des Indiens figurent parmi les 5 % de la population mondiale qui consomment le plus d’énergie. Cette proportion atteint 40 % en Allemagne et 100 % au Luxembourg qui font par conséquence partie des plus grands consommateurs d’énergie au monde. L’écart d’accès à l’énergie traduit la pauvreté. Même les habitants les plus pauvres des ays développés ont une consommation d’énergie par personne 5 fois supérieure à la majorité (86 %) des habitants de l’Inde.
Ces disparités questionnent les choix politiques à effectuer afin d’atténuer le changement climatique tout en luttant contre la précarité énergétique. « La croissance et la hausse de la consommation continuent de constituer les ambitions principales des politiques économiques contemporaines. La transition vers une énergie zéro carbone sera facilitée par une réduction de la demande, ce qui implique les plus gros consommateurs d’énergies de diminuer la part excessive de leur consommation », affirme le docteur Anne Owen qui a co-écrit l’étude. L’ONU estime qu’environ 1 milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’électricité bien que sa consommation ne cesse d’augmenter et qu’il est nécessaire de réduire l’impact climatique de la production d’énergie.
Un commentaire
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Claude Courty
Les ins parlent des 10%, alors que pour d’autres 1% suffit.
Dans un cas comme dans l’autre, c’est oublier que leur pollution est due à des activités qui tournent aussi pour satisfaire les besoins des pauvres, qui sans cela seraient encore plus démunis qu’ils le sont.