Le recours illégal à des gaz prohibés par le protocole de Montréal pourrait retarder de 6 ans le rétablissement de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique. Une étude publiée dans la revue Nature Communications alerte sur le risque posé sur la couche d’ozone, qui préserve la planète d’une exposition nocive aux rayons ultraviolets, par les stocks restants de gaz CFC (chlorofluorocarbures). L’étude insiste sur la nécessité de poursuivre les efforts pour éliminer les CFC, des gaz surtout employés dans la réfrigération et l‘air conditionné, pour préserver la couche d’ozone. Leur usage a été interdit en 1986 par le protocole de Montréal qui prévoit également leur destruction.
Les scientifiques du MIT (Massachussetts Institue of Technology) expliquent que la plupart de ces réserves de gaz ont été produites avant leur interdiction et se trouvent dans des équipements encore en fonction comme des réfrigérateurs, des systèmes d’air conditionné ou des mousses d’isolation. Lorsqu’ils fuient, ceux-ci rejettent des CFC-11 et des CFC-12 dans l’air. Ces gaz seront nocifs, d’une part, pour l’ozone et, d’autre part, pour le climat puisqu’ils équivaudraient à 9 milliards de tonnes de CO2, soit autant que les engagements de réduction pris par l’Union européenne dans le cadre de l’Accord de Paris.
« Peu importe l’endroit où ces réserves de CFC se trouvent, nous devons les retrouver et les détruire, il en va de notre responsabilité. Certains de ces stocks sont plus faciles à détruire que d’autres. Avant de démolir un bâtiment, vous pouvez par précaution enlever les mousses isolantes et les enterrer dans une décharge. Vous aiderez la couche d’ozone à se restaurer plus rapidement tout en contribuant un peu à la lutte contre le réchauffement climatique », estime Susan Solomon, professeur en environnement au M.I.T. qui a rédigé cette étude.
« Bien que le protocole de Montréal ait permis d’arrêter la production et la consommation des gaz réfrigérants détruisant la couche d’ozone, cette étude démontre qu’il en reste encore des quantités significatives. Elle rappelle aussi que nous avons manqué l’opportunité de prévenir l’émission de 25 milliards de tonnes de CO2 depuis l’an 2000 en ne détruisant pas les réservoirs de CFC. Il serait inconsidéré de répéter cette erreur à un moment où notre planète ne peut plus se le permettre », commente Avipsa Mahapatra, responsable climat à l’Agence Internationale de l’Énergie. Depuis quelques années, plusieurs études ont ms en lumière une recrudescence de l’usage de certains gaz interdits par le protocole de Montréal, notamment en Chine. Leur production a depuis, semble-t-il, été arrêtée. Il reste toutefois encore de nombreux réservoirs de gaz CFC à neutraliser. Conformément à ce que prévoit le protocole de Montréal signé en 1986. Ce texte est très souvent cité comme l’exemple d’un accord international réussi pour préserver l’environnement devant inspirer les négociations sur le climat. Sa mise en application a permis de réduire considérablement l’usage des gaz détériorant la couche d’ozone remplacés par des produits de substitution dont les HFC, au trou au-dessusde l’Antarctique de se résorber peu à peu tout en évitant l’émissions de millions de tonnes de gaz à effet de serre et en prévenant l’apparition de maladies oculaires comme les cataractes.
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