Alors que les États-Unis viennent de lancer avec succès leur premier vol habité à destination de la Station Spatiale Internationale grâce au lanceur SpaceX développé par une entreprise privée, une première. Mais, en temps de crise écologique, sociale et morale, la conquête spatiale demeure-t-elle une aventure pertinente et porteuse de rêves ? L’astrophysicien Aurélien Barrau questionne la démarche dans ce texte. Le spatial fascine. Les fusées font rêver. Les navettes émerveillent. Mais ce rêve contribue aujourd’hui à alimenter un peu du cauchemar à venir. Il est légitime de l’interroger. Curieusement pourtant, questionner le bienfondé du « spatial » choque, ulcère, scandalise. Comment si le cœur dur du génie humain s’était ici – et nulle part ailleurs – logé. Peut-être est-il pourtant nécessaire de dépasser ou de renverser ce mythe. Sans la moindre velléité nihiliste ou provocation aigrie, il ne s’agirait que de ré-enchanter un autre rapport à l’espace.
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