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Cyril Dion : « nous allons rendre les propositions des 150 incontournables »

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Cyril Dion lors de la Convention Citoyenne sur le Climat. © Yann Arthus-Bertrand

Alors que la Convention citoyenne pour le Climat s’est achevée hier, Cyril Dion, auteur, réalisateur et militant écologiste, commence son travail de « garant » à la fois de l’intégrité des propositions, mais aussi de leur application ou du moins de leur discussion par les pouvoirs législatif et exécutif. Heureux et épuisé, il nous livre son premier bilan.

Comment allez-vous jouer votre rôle de garant dans les jours qui viennent ?

Avec d’autres, nous allons nous mobiliser pour rendre les conclusions des 150 incontournables. Qu’elles deviennent une base de travail pour les parlementaires : 60 députés vont relayer les propositions et les porter au Parlement. Plusieurs ONG ont salué le travail de la Convention et elle a fait les Unes de tous les journaux, de toutes les radios et télés tout le week-end. La campagne de mobilisation va maintenant commencer sur les réseaux sociaux, avec des vidéo et des informations à suivre via le mouvement international  #onestprêt ou sur le site que les 150 conventionnaires vont ouvrir.

Vous, qui avez si ardemment souhaité cette expérience de démocratie participative, que ressentez-vous aujourd’hui, à la fin de l’aventure ?

Je suis heureux qu’on soit arrivé jusqu’au bout, même si le chemin n ‘est pas terminé ! Je dois dire que j’ai été très impressionné par le niveau d’expertise et la qualité des propositions qui ont été rendues. Ce sont des personnes qui au début, pour nombre d’entre elles, ne connaissaient rien aux questions qu’elles ont débattues depuis 9 mois. En relisant toutes ces pages de propositions, nous nous sommes rendus compte, avec Loïc Blondiaux (professeur de sciences politiques et membre du comité de gouvernance, NDLR) à quel point c’était ahurissant d’avoir pu produire cela.

Le rapport est désormais entre les mains du pouvoir exécutif. Etes-vous confiant quant à son devenir ?

Oui. La majorité a besoin d’une politique écologique : le sujet monte à tel point que certains veulent faire barrage aux écolos dans des triangulaires aux élections municipales.

Certaines propositions ne seront-elles pas, malgré tout, difficiles à tenir : par exemple celle qui propose de recycler tous les plastiques d’ici 2023, alors que la France n’est pas équipée de centres de tri permettant de les différencier puis de les traiter ?

En France, sur ce sujet, on a du retard : on ne sait traiter que 3 plastiques sur 6. Mais les machines existent. Il y a un effort à faire, qui consistera à investir pour faire avancer le recyclage.

Plus généralement, comment envisagez-vous la mise en œuvre des propositions ?

Le Parlement débattra de certaines d’entre elles. Il y en a qui tracent de grands horizons de société, comme celles qui touchent au changement de la Constitution ou au crime d’écocide. A mon avis, ce sont celles-ci qui doivent être soumises au référendum. Pour les plus urgentes ou les plus simples dans leur application, la voie règlementaire peut suffire.

À votre avis, cette première expérience de démocratie participative a-t-elle  permis de valider le tirage au sort comme mode de fonctionnement démocratique ?

Complètement, elle vient de faire la preuve par l’exemple et je pense qu’il faut institutionnaliser le processus. Les décideurs étaient tous sceptiques il y a 9 mois, or les propositions sont là. En Suisse, cela fonctionne, en Irlande aussi. Il y a des tas d’exemples à l’étranger. Et le philosophe Dominique Bourg parle d’une « chambre du futur » depuis 2011 ! Il est temps de nous atteler à la transformation de nos institutions.

Propos recueillis par Sophie Noucher

7 commentaires

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    • denise

    La question de base de la CCC : « Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici 2030, dans un esprit de justice sociale ? » n’a strictement aucun sens pour le dérèglement climatique, l’effet de serre n’est qu’une partie des effets de l’atmosphère, quand il y a augmentation des gaz à effet de serre il y a augmentation de l’effet parasol ce qui provoque un refroidissement, si on a des canicules l’été c’est justement par manque du principal gaz à effet de serre : la vapeur d’eau (60% des effets) et un manque d’évaporation (absorption de chaleur) !

    Les zones tempérées de la planète sont couvertes d’eau ou de végétation, la régulation thermique de l’atmosphère est automatique tant qu’il y a une évaporation proportionnelle à la chaleur, les canicules se produisent dès qu’il n’y a plus d’évaporation : diminution de l’effet parasol (augmentation du rayonnement solaire qui atteint le sol) et stockage de la chaleur dans les surfaces exposées au soleil ! Dès qu’il n’y a plus d’évaporation l’augmentation de température est exponentielle !
    http://pasdeclimatsanseau.unblog.fr/2020/06/22/perte-de-puissance-du-rayonnement-solaire-en-traversant-latmosphere/

    • Dehousse

    Suite à la proposition refusée de la convention climat de la semaine de 28 h. Voici ma réflexion :
    40h c’était 5 jours de 8 h ou 4 de 10h.
    Réduire à 39 ou 37 était ridicule car divisible par rien ou presque et donc ingérable par les patrons. 35h c’est un peu comme 40 sauf qu’on tombe 1h par jour : 5 jours de 7h. 32h n’offre pas d’avantage sauf à passer à la semaine de 4 jours de 8 h. 28h est de la même veine , soit 4 jours de 7h que refuseront les patrons car la réduction du temps de travail leur paraîtra trop radicale et ne leur offre aucun avantage en matière de souplesse d’organisation.
    Je verrai mieux 30 heures. Cela permet 3 jours de 10heures , ou 4 de 7,5heures , ou 5 de 6heures, ou 6 de 5heures. Plus de flexibilité pour que les patrons s’organisent et moins de chômage à la clé, car la multiplicité des combinaisons permet de mieux partager le temps de travail selon ses besoins ou envies .
    Demander les 28 h était à mon avis idiot. Les 30 h bien défendues avaient plus de chance de passer car elles offraient des contreparties aux patrons.

    • Gil Kressmann

    Supprimer la possibilité de cultiver et d’utiliser des plantes OGM résistants à des insectes nuisibles ou à des maladies ou des virus , c’est supprimer une alternative à l’utilisations de produits chimiques, insecticides ou fongicides. C’est donc écologiquement non seulement une erreur mais encore une faute.

    • Gil Kressmann

    Supprimer la possibilité de cultiver et d’utiliser des plantes OGM résistants à des insectes nuisibles ou à des maladies ou des virus , c’est supprimer une alternative à l’utilisations de produits chimiques, insecticides ou fongicides. C’est donc écologiquement non seulement une erreur mais encore une
    faute. Ce commentaire a peine mis en ligne a disparu. Mon propos n’est pourtant pas une diffamation mais une réalité que vous pouvez controler en consultant des écologues. Remarquez aussi que je n’ai pas parlé des plantes tolérantes à uh herbicide qui posent d’autres problèmes

    • Balendard

    il y a plein de bon sens et beaucoup de vrai dans vos propos Denise

    ce qu’il faut comprendre c’est que toutes les chaînes énergétiqued actuelles passant par la combustion et les hautes températures génèrent de la chaleur et sont énergivores

    Et ceci qu’il s’agisse de la combustion du charbon du gazole du fioul de l’essence du gaz ou du nucléaire.

    le site d’information sur l’énergie européenne http://www.infoenergie.eu ouvert il y a maintenant une bonne dizaine d’années par un lutin thermique explique dans le détail pourquoi il nous va falloir abandonner ces chaînes dès que possible

    • Michel CERF

    Gil Kressmann ignore sans doute les possibilités de l’agriculture biologique , il nous laisse choisir entre la peste et le choléra , peut-être a-t-il des intérêts particuliers à défendre ou est-il un disciple de l’église Monsanto ?

    • Gil Kressmann

    La critique qui m’est faite formalisée ainsi: « peut-être a-t-il des intérêts particuliers à défendre ou est-il un disciple de l’église Monsanto ? » manque un peu de substance et d’originalité. D »‘une part je suis retraité. D’autre part j’ai travaillé une bonne partie de ma vie comme consultant pour des coopératives agricoles. Et puis je pourrais vous retourner l »argument en vous traitant de suppôt du lobby du bio puisque vous soutennez le bio. Mais ce serait stupide et peu constructif. …Ceci dit, je suis un écologiste convaincu depuis plus de 50 ans et je milite pour une agriculture agroécologiste et compétitive( voir dernier livre de Hubert Vedrine), une agriculture hybride qui bénéficie des meilleures pratiques agricoles de l’agriculture biologique et des derniers progrés de la génétique, du numérique, de la robotisation….Utiliser les progrès issus des biotechnologies est certainement l’un des meilleurs moyens d’accélérer la transition vers une agriculture durable et agro-écologique

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