La capacité mondiale de parcs éoliens en mer pourrait être multipliée par huit d’ici 2030, selon un nouveau rapport du Conseil mondial de l’énergie éolienne (Global Wind Energy Council, GWEC).
Ce nouveau rapport met en avant d’importantes perspectives de croissance dans le secteur de l’éolien en mer pour les dix prochaines années. La capacité des parcs éoliens marins passerait ainsi de 29,1 GW en 2019 à près de 234 GW, en 2030.
Ces perspectives de croissance s’avèrent plus fortes que prévu précédemment, selon un article du Guardian. Le précédent rapport du GWEC l’estimait la puissance installée en 2030 à 15 GW de moins que les nouvelles projections. Cette perspective de croissance revue à la hausse s’inscrit dans la suite de l’année record connue en 2019, avec 6,1 GW de capacité supplémentaire d’éoliennes off-shore dans le monde.
Pour la seconde année consécutive, la Chine occupe la première place en termes d’installations d’éoliennes offshore. Alors qu’aujourd’hui, 75 % des parcs éoliens en mer sont situés dans les eaux européennes, les nouveaux déploiements d’éoliennes en mer devraient provenir majoritairement de la région Asie-Pacifique, annonce ainsi le rapport.
Et la France dans tout ça ?
« Cela confirme que c’est une technologie qui se développe partout dans le monde, et cela doit nous encourager en France à être ambitieux », commente Alexandre Roesch, délégué général du Syndicat des énergies renouvelables (SER).
Au large des côtes françaises, à Saint Nazaire, le premier des six parcs éoliens offshore dont les appels d’offre ont été attribués entre 2012 et 2014 commencera à produire en 2022. À ces six parcs en développement s’ajoute celui de Dunkerque, dont l’appel d’offre a été attribué en 2019. Ce sera alors, selon Alexandre Roesch, « le début de la concrétisation de cette filière », car d’autres projets suivront. « Mais la France est en retard par rapport à d’autres pays, notamment du fait des nombreux recours juridiques », précise-t-il.
Cependant, la Programmation plurianuelle de l’énergie à horizon 2028, adoptée par décret en avril, prévoit une augmentation de la capacité attribuée de 1 GW par an, d’ici 2023, avec plusieurs débats publics prévus dans différents sites français. Des ambitions qui « doivent encore être précisées », pour la période 2023-2028, selon Alexandre Roesch.
Avec une usine à Cherbourg et une nouvelle en construction au Havre, « on a réussi à créer sur le territoire français une filière de production d’éoliennes offshore. Elles sont exportées mais, je l’espère, elles serviront aussi à développer le parc français ».
Un vivier d’emplois pour la décennie
Et, de plus, le président du SER souligne les perspectives d’emploi qu’offrent le développement du secteur, puisque les 6 parcs éoliens offshore en développement devraient être à l’origine de « 15 000 emplois, tous types confondus ».
À l’échelle mondiale, en comparaison, le GWEC Market Intelligence estime que la croissance du secteur sera à l’origine d’environ 900 000 nouveaux emplois, au cours des dix prochaines années. Ben Backwell, le directeur général du GWEC cité par The Guardian, a ainsi déclaré que les gouvernements du monde entier « reconnaissent le rôle que cette technologie peut jouer dans le démarrage de la reprise économique post-Covid ». Le GWEC estime même que le développement de l’éolien en mer continuera « malgré les effets de COVID-19 et sera la clé de la relance verte ».
Adèle Tanguy
À lire également : L’AIE souligne le potentiel « quasi illimité » de l’éolien offshore
5 commentaires
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marsupilami62
« Dépliement » des éoliennes en mer : pourquoi , elles sont sous forme d’origami ???
« Déploiement » est sans doute le mot approprié.
Serge Rochain
L’éolien en mer c’est près de la moitié de l’avenir énergétique du monde,, l’éolien terrestre le quart et le solaire le reste, pour les 30 ans à venir. Plus le solaire gagnera des parts pour devenir la moitié de l’énergie totale dont on aura besoin essentiellement en journée quand l’ensemble de l’activité économique aura abandonné toutes les autres formes de production d’énergie électrique.
Vincent
M. Rochain, vous voyez donc un mix énergétique mondial reposant uniquement sur l’éolien et le solaire… Utopique, candide même !
Les énergies fossiles vont continuer à dominer ce mix pendant au moins les 2-3 prochaines décennies (notamment le gaz dont la part va considérablement augmenter) ; le nucléaire est recommandé par un très important nombre de scénarios du GIEC et des pays comme la Chine, l’Inde, les USA la Russie ou la France ont prévu, prévoient ou devraient prévoir de renouveler leur parc domestique.
Enfin, pour les EnR, vous faites abstraction de l’hydroélectricité : du coup, on met fin à tous les barrages au cours des 30 prochaines années, c’est ça ? Faudrait se dépêcher alors, parce que les Ethiopiens viennent de lancer les opérations pour le GERD sur le Nil Bleu et plus globalement, l’Afrique et l’Asie comptent bien encore développer cette technologie sur leurs différents cours d’eau…
L’éolien et le solaire vont voir leur part dans le mix continuer d’augmenter, c’est sûr mais n’atteindront jamais les proportions que vous évoquez aux échelles de temps qui nous intéressent (càd au cours du XXIè siècle)
Mona
Bien plus efficaces que les éoliennes « classiques » , connaissez-vous les grands cerf-volants imaginés à Hambourg (Allemagne)?
Le biogaz produit à partir de la méthanisation de grands rideaux d’ algues (qui poussent gratuitement !) , c’est très prometteur aussi 🙂
Michel CERF
Les éoliennes vont sans doute créer des milliers d’emplois , mais à quel prix ?destruction de la biodiversité , saccage de nos paysages , pollution sonore , anéantissement de milliers d’oiseaux et de chauve-souris , quant aux grands barrages , il serait en effet temps d’y mettre fin afin d’épargner l’écosystème .