Point de vue : l’agriculture locale et bio est-elle vraiment meilleure pour l’environnement ?


[MISER À JOUR DU 2 SEPTEMBRE]Nous republions ici le point de vue de Serge-Étienne Parent, Ingénieur écologue, professeur en génie agroenvironnemental, Université Laval, sur les modèles agricoles du monde de demain. Ce dernier remet en cause la pertinence du retour vers une agriculture locale bio en estimant que ce modèle ne répond pas aux enjeux écologiques globaux ou alors à la marge. La parution de ce texte ayant suscité des critiques de nos lecteurs, nous avons publié une mise au point et rajouté ce petit paragraphe introductif afin de contextualiser le texte présenté ci-dessous tout an ajoutant dans le titre de l’article qu’il s’agit .

L’agriculture a la lourde responsabilité d’alimenter des milliards d’humains dans des conditions difficiles : la démographie est croissante, le climat est de moins en moins favorable, les ressources en eau se tarissent et les sols se dégradent. Malgré des progrès immenses, elle laisse trop de ventres creux et mal nourris tout en affectant la nature à l’excès.

Pour réformer cette situation intenable, plusieurs encouragent un virage vers une agriculture paysanne, locale et biologique. De même, depuis le début de la pandémie, des politiques sont déployées un peu partout pour accroître l’autonomie alimentaire.

On pourrait difficilement être plus à côté de la plaque.

Entendons-nous. Je ne rechigne pas devant un casseau de fraises bio achetées dans un sympathique marché local. Je suis émerveillé par l’ingéniosité des agriculteurs de par le monde pour améliorer leurs impacts écologiques, et ce, en régie conventionnelle comme biologique. Toutefois, en insistant sur les aspects esthétiques de l’agroalimentation (écoblanchiment, romances paysannes et chauvinismes gastronomiques) et sur les jeux de pouvoir qui s’y trament, on en vient à défendre des politiques malavisées, qui ne s’appuient pas sur les données scientifiques.

Je suis ingénieur écologue et professeur en agroenvironnement. Mes recherches concernent la science des données agroenvironnementales et la construction d’habitats écologiques en territoires ruraux.

Pire pour la nature

Comme plusieurs autres l’ont fait avant eux, des chercheurs de l’Université du Minnesota ont publié une méta-analyse comparant les impacts écologiques des cultures en régies biologique et conventionnelle.

Leurs conclusions concordent avec ce que l’on sait depuis plus de 10 ans : en général (donc sans considérer les cas particuliers), l’agriculture biologique est pire pour la nature que l’agriculture conventionnelle.

Pourquoi ? Les rendements inférieurs obtenus en régie biologique font reposer le fardeau écologique d’une ferme sur une plus petite quantité d’aliments. Chaque aliment certifié biologique demandera ainsi à la nature davantage de territoire, contribuera davantage à la pollution de l’eau et produira un peu plus de gaz à effet de serre.

Produire davantage à l’hectare donne l’avantage à l’agriculture conventionnelle. Cette intensification de la production des aliments est néanmoins insuffisante sans une finalité écologique. Dans cette optique, l’intensification écologique de l’agriculture vise non seulement à minimiser les intrants (énergie, amendements, fertilisants et pesticides), mais aussi à concentrer la production d’aliments sur le plus petit territoire possible en vue de libérer des surfaces pour la conservation et la régénération d’aires et de corridors écologiques.

Concentrer la production

Épargner le territoire de l’occupation agricole a un potentiel de biodiversité bien plus élevé que d’y cohabiter avec la nature, que ce soit par l’agriculture biologique ou la permaculture. Tant qu’à allouer des terres agricoles qui perturbent nécessairement leur environnement, mieux vaut y concentrer la production d’aliments.

La régie biologique demande par surcroît beaucoup de ressources pour la production des fertilisants, qui repose non seulement sur de grands espaces voués à produire des engrais végétaux, mais aussi sur les déjections animales, ainsi que les résidus d’abattoirs et de la (sur)pêche. L’analyse du cycle des nutriments montre que les cultures bio dépendent largement des fertilisants synthétiques ayant préalablement été absorbés par des plantes, puis ayant transités par les systèmes digestifs des animaux. L’agriculture biologique est de toute évidence une fausse piste.

Le local n’est pas une panacée

Une étude suédoise sur les gaz à effet de serre émis pour la production et le transport des tomates et des carottes a démontré qu’il était préférable d’importer des tomates d’Espagne plutôt que de les produire en Suède. Mais pour les carottes, mieux valait les produire localement.

L’agriculture de proximité n’est pas une panacée écologique : c’est aussi une contrainte à produire des aliments dans des conditions écologiques pas nécessairement favorables, parfois au sein d’écosystèmes fragiles. Si le transport des aliments était une source majeure d’émissions de gaz à effet de serre, consommer localement pourrait évidemment en valoir la peine.

Mais le transport des aliments de leur lieu de production à l’épicerie ne correspond qu’à 6 % des émissions du secteur agroalimentaire. Les sources d’émissions de gaz à effet de serre de l’industrie agroalimentaire sont plutôt dominées par les ruminants, les fumiers, les fertilisants et la déforestation.

L’agriculture de proximité pourrait même freiner la réaffectation des cultures vers les terres où elles foisonnent tout en épargnant les zones de biodiversité sensibles, une stratégie qui pourrait nourrir les humains tout en redonnant à la nature près de la moitié des surfaces actuellement en culture (excluant les pâturages).

Or une approche globale est aussi justifiée sous l’angle de la solidarité internationale. Avec la pandémie de Covid, le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde risque de doubler. En ce moment, bien des régions ne sont pas en mesure de subvenir à leurs besoins alimentaires avec une agriculture de proximité, comme d’autres dépendent de leurs exportations agricoles. Mieux vaudrait rendre les liens d’interdépendance entre les pays plus solidaires plutôt que de les couper par souci d’autonomie alimentaire, de peur que l’autre ne les coupe le premier.

Puisqu’une population aisée a davantage de moyens pour améliorer ses pratiques agricoles et diversifier ses approvisionnements, l’amélioration des conditions économiques est de loin ce qui favorise le plus la durabilité de l’agriculture. Et celle-ci reste intimement liée à son industrialisation. Un retour vers la paysannerie serait délétère pour la viabilité environnementale, sociale et économique de l’agriculture.

Une diète végétalisée

Même en déployant tous les efforts possibles pour améliorer les pratiques agricoles, on ne pourra s’attaquer qu’à une faible proportion de ses impacts : les leviers les plus importants reposent bien davantage entre les mains des consommateurs. En effet, les gains en efficacité de l’agriculture ont permis d’assouvir un appétit excessif pour les viandes et produits laitiers, avec de graves conséquences sur l’environnement et la sécurité alimentaire.

Une civilisation qui favoriserait des diètes essentiellement végétales serait en mesure de retourner à la nature une superficie de 3,1 milliards d’hectares (équivalente à celle de l’Afrique), tout en diminuant de moitié les émissions de gaz à effet de serre du secteur agroalimentaire. Même si l’élevage (en particulier la viande bovine) et la pêche étaient réduits de moitié, nous améliorerons grandement tous nos indicateurs. Une diète carnée basée sur les meilleures pratiques écologiques polluera bien davantage qu’une diète végétale, faisant de l’élevage écologique le charbon propre de l’agroalimentaire.

Mais la viande n’est-elle pas une nécessité pour la sécurité alimentaire ? Un scénario où l’on intensifierait des cultures sur la moitié des terres à bas rendement dans le monde pourrait, sans changement de diète, tout juste éliminer la faim des 820 millions d’humains qui n’arrivent pas, aujourd’hui, à combler leurs besoins alimentaires. Le grave problème du gaspillage et des pertes alimentaires, adéquatement géré, remettrait sur les nappes les repas pour 400 millions de personnes.

Quant aux élevages, ils soustraient globalement au système agroalimentaire les repas de 4 000 millions de personnes. Évidemment, même si des accords multilatéraux favorisaient un meilleur partage des denrées, une migration rapide vers des diètes végétales serait difficile dans certaines situations, en particulier dans les pays qui souffrent déjà de la faim et de la malnutrition. Quoi qu’il en soit, les cas particuliers ne devraient pas servir de prétextes pour éviter d’infléchir une tendance globale insoutenable.

Un grand virage s’impose

Grâce à la révolution verte et aux progrès menés depuis, nous avons maintenant tout le nécessaire pour nourrir un peu plus de 12 milliards de personnes tout en diminuant de manière importante nos impacts sur l’environnement. Une seconde révolution devra s’inspirer de la première, par ses succès et ses erreurs, pour libérer le monde de la famine et de la malnutrition tout en assurant la protection et l’expansion des habitats naturels nécessaires au retour de la vie sauvage.

La démocratisation des technologies de l’agriculture de précision et du génie génétique, aussi bénéfiques soient-elles, sera vaine sans les changements de mœurs alimentaires nécessaires pour libérer de grands territoires de l’occupation pastorale et sans changements majeurs dans les politiques de gestion et d’allocation du territoire.

Agriculture mondialisée, industrialisée, intensive, et alimentant des diètes modernes à base de plantes : voilà qui détonne avec le discours ambiant, qui défend à tort une agriculture biologique, locale et paysanne. Débroussailler des voies viables pour l’agroalimentation passera au contraire par une perspective progressiste, une conscience écologique supportée par la science et une solidarité planétaire.

L’agriculture locale et bio est-elle vraiment meilleure pour l’environnement ?
par
Serge-Étienne Parent, Ingénieur écologue, professeur en génie agroenvironnemental, Université Laval

The Conversation

25 commentaires

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    • Benoit BADUFLE

    Bravo pour cet article courageux et bravo a Good Planet de l’avoir publie. Il reflete la difference entre science et ideologie, cette derniere ayant de plus en plus de talent, depuis ses debuts avec l’eugenisme il y a plus d’1 siecle, pour se deguiser voire a se confondre avec la premiere. Autre aspect ayant peu a voir avec la science, il y a aussi les interets economiques. Ceux ci brouillent les cartes, conduisant les classes dirigeantes et le capital a s’engouffrer dans toute breche promettant des opportunites de retour sur investissement, legitimant ainsi certaines technologies pourtant discutables. Or a une periode de circulation rapide de l’information, il est important quand on est en difficulte avec la morale, la sante publique ou l’esthetique environnementale (pensons au scandale des eoliennes) de pouvoir reecrire son histoire en l’habillant des atours de la science. Tout cela est difficile a identifier pour la plupart des gens occupes a gagner leur pain et a terminer le mois et il est important que des media tels que Good Planet contribuent a mettre ces débats sur la place publique.

    • Matthias Heilweck

    Du grand n’importe quoi !

    • Alain Crochot

    Good planet devient bad planet ? Avec de tels arguments farfelus et dangereux, j’ai quand même le plaisir d’inviter cet « ingénieur » peu ingénieux et vous mêmes qui relayez ces faux arguments à visiter notre ferme maraichère biologique. Alain Crochot, Les Plaisirs du Jardin à Cergy (27 km de Paris)

    • Yann

    Il est payé par l’agro-industrie ou bien ?

    • Fessard Jean-Luc

    Je me sens plein de compassion pour les étudiants de l’université de Laval au Québec qui doivent gober ces sornettes.Les vérités alternatives font décidément des ravages en Amérique du Nord

    • Michel CERF

    Que vient faire cet article débile et malhonnête dans Good Planète ? Par qui est payé ce monsieur pour dire de telles contrevérités ?

    • Luc Marescot

    La première partie, purement théorique de votre article trouve son contre exemple , en images, dans le film « The biggest little farm » (« Tout est possible » dans sa version française.) et dans bien d’autres expériences de terrain que j’ai pu observer lors de mes tournages.
    Le vrai problème, tabou, est celui de la surpopulation. Peu importe que l’on puisse efficacement nourrir 12 milliards d’habitants, si c’est au détriment des paysages – du beau qui doit nous entourer pour maintenir une cohésion sociale – si d’un autre côté ce nombre de 12 milliards participe à augmenter l’agressivité entre citoyens dans les villes. Une expérience avait été menée avec un élevage de rats : quand l’espace était vaste les rats se croisaient en effectuant des mimiques de contacts, de socialisation; puis les chercheurs ont gardé la même colonie de rats, mais ont peu à peu diminué l’espace sur laquelle elle vivait : à un moment les mimiques se sont transformées en agression, et les rats ont fini par se dévorer entre eux. Et pourtant ils étaient bien nourris. Je pense qu’aujourd’hui les études doivent avoir une approche beaucoup plus holistique que celle de votre article. Et la décision de régler le problème de la surpopulation, qui serait la mesure la plus écologique, dépend de deux personnes seulement, et non pas de centaines de gens qui n’arrivent pas à se mettre d’accord à l’ONU, ou dans les grandes organisations supposées mettre en place des politiques écologiques, ces deux personnes : maman, papa, peuvent à eux seuls prendre la meilleure décision pour la planète. Tout est une question d’éducation, et de prise de conscience.

    • Charles HERVE-GRUYER - Ferme du Bec Hellouin

    Je suis profondément choqué par cet article. Certes, il est bien documenté et pertinent sur certains aspects, notamment l’impact négatif de la consommation de produits animaux. Mais il en ignore d’autres qui sont essentiels : la dépendance de l’agriculture conventionnelle aux énergies fossiles et son impact sur le climat, l’érosion des terres arables, la perte des ressources en eau, la diminution tragique de la biodiversité… Je ne crois pas une seconde que ce type d’agriculture, même soutenu par des techniques high tech, sera capable de nourrir la planète demain. Par ailleurs, en cas de crise sociétales profonde, les circuits mondialisés risquent fort d’être mis à mal, et seule une agriculture locale sera susceptible de maintenir un semblant de sécurité alimentaire.
    Devant de tels arguments, il nous appartient à nous, les paysans bio, de progresser, de faire la démonstration de la pertinence de nos pratiques. Car oui, il est possible de produire davantage et mieux par unité de surface par des moyens bio-inspirés qui régénèrent l’environnement. Et donc de libérer de l’espace pour la nature. Pas besoin pour cela de puits de pétrole, d’usines, de supertankers et d’engins agricoles démesurés. La nature a su engendrer l’abondance sur cette planète, mettons-nous humblement à son école. Elle a tant à nous apprendre !

    • chouettevalerienne

    propos infondés subventionnés par des fonds , nous sommes scandalisé par cette publication. lire :
    https://www.lesoleil.com/opinions/point-de-vue/lagriculture-mondialisee-industrialisee-intensive-est-la-pire-des-solutions–6a1f425e2828d0efd18ea5f69fc2e69c

    • Sorlekua

    Décevant de voir comment Good Planet peut se laisser manipuler aussi facilement et diffuser un tel article qui ne peut réjouir que les Lobbies de l’Agro-business. Manipulation pure et simple. Désinformation. Malhonneteté.

    • Alain ROSSET

    Oui, l’article de cet ingénieur est écrit avec des termes et des phrases totalement empreintes d’ambiguïté et de mauvais bon sens. On dirait du lobby (le conditionnel est sans doute de trop).

    • Gil Kressmann

    Merci pour cet article politiquement incorrect mais écologiquement correct. Si la priorité de l’agriculture est de diminuer sa contribution au réchauffement climatique et de préserver la biodiversité alors que la demande alimentaire va augmenter, il faut impérativement qu’elle soit plus intensive, ce qui va à l’encontre du développement de l’agriculture biologique.

    • Dehousse

    Point de vue parfaitement scientiste qui prend en compte et valide l’expérience de l’agriculture industrielle. Donc les prémisses de cette démonstration sont fausses. Prenons l’exemple de la mobilité : si je prend en compte les performances d’une Ferrari, je constate que ses performances permettent d’occuper mois longtemps la route. Ce type de véhicule étant à contre courant aujourd’hui, faut-il préconiser un voiture qui roule aussi vite mais en polluant moins ( hydrogène ) ?
    Autrement dit les solutions d’une époque ne sont pas automatiquement applicables ou transformables pour une autre. Si on n’avait pas connu l’agriculture chimique mécanisée, c’est l’agriculture traditionnelle qui se serait développée. Comment ? On ne peut le savoir. Mais condamner le retour à des techniques traditionnelles pour les raisons invoquées me rappelle grandement un certain discours des pro-nucléaires promettant la fusion pour demain matin.

    • Maitei

    vraiment triste de voir Good Planet « MÉLANGER » tout…

    – au moment oú ils vont co-financer ce très beau film « fabrique de pandémies » / un projet judiciaire et indispensable
    – l’article est flou sur les engrais chimiques…. comme en général. Les universitaires et les ingénieurs ne connaissent pas le pouvoir de la « vraie » nature, parlent de rendements inférieurs, ne voient pas les « déserts verts » se multipier…
    – Good Planet avait aussi publié un « pseudo » débat sur le nucléaire vraiment trouble… où les personnes avaient déja leurs théories – anthropocène…

    L’écologie, c’est autre chose … ce ne sont que des défis à afronter et chaque défi afronté est une découverte – le système conventionnel compare des numéros.
    Good Planet???? pourquoi ne pas écouter les petits, les gens de la terre et surtout la terre elle même.

    • Michel CERF

    Mr. Kressmann , seriez vous inconscient , stupide ou lié à l’industrie agroalimentaire ? votre agriculture intensive ne pèsera pas lourd quand la Planète sera une fournaise dépourvue de toute forme de vie , quelle tristesse d’être aussi borné .

    • Maitei

    vraiment triste de voir Good Planet « MÉLANGER » tout…

    – au moment oú ils vont co-financer ce très beau film « fabrique de pandémies » / un projet judiciaire et indispensable
    – l’article est flou sur les engrais chimiques…. comme en général. Les universitaires et les ingénieurs ne connaissent pas le pouvoir de la « vraie » nature, parlent de rendements inférieurs, ne voient pas les « déserts verts » se multipier…
    – Good Planet avait aussi publié un « pseudo » débat sur le nucléaire vraiment trouble… où les personnes avaient déja leurs théories – anthropocène…

    L’écologie, c’est autre chose … ce ne sont que des défis à afronter et chaque défi afronté est une découverte – le système conventionnel compare des numéros.
    Good Planet???? pourquoi ne pas écouter les petits, les gens de la terre et surtout la terre elle même???

    Vous paraissez défendre la pluralité, mais vous revenez sur des articles douteux, thèses scientifiques universi-taire… nous avons besoin de revenir à l’Agri-CULTURE, de reconsidérer l’anthropocène, le colonialisme, les ventes d’armes le racisme l’élitisme européen le sacage des resources… renouer avec la vraie vie.

    • Michel CERF

    Sorlekua , je partage votre avis , cela est très décevant de la part de Good Planète , le titre de Good Planète a-il encore un sens ?

    • chaumien maurice

    Le microbe humain est un produit de la nature; elle ne l’a pas attendu pour produire de quoi le nourrir et le soigner. Produisons avec elle , ce qu’elle veut et cessons l’industrie des capitalistes qui affament les peuples pour leurs profits financiers.

    • Sebastian Copeland

    Surprenant de Goodplanet de tomber dans tel piège de prise d’une position si décalée des faits, en s’alignant aux vérités que Mr. Serge-Étienne Parent semble décrier. La consommation de viande rouge (principalement) et au deficit humanitaire, soit. L’impact de l’agriculture sur l’environment se doit de considerer certaines géographies où le deréglage climatique rend la production vulnerable et dangereuse pour l’alimentation des populations locales, soit. La croissance démographique engendre certaines réalités qu’il nous serait préférable de contourner dans un monde idéal, des réalités qui feraient abstraction de l’agrochimie et sont risque sur l’ADN végétale, soit. Etc. Il demeure que l’affirmation postulée par Mr. Serge-Étienne Parent ignore les variations infiniment qui se définissent par la géographie etvlao localité déservie. Mais le plus choquant est ce ton péjoratif et supérieur qui ne fait qu’illustrer l’ignorance. En contre point de vue, je vous engage vivement à lire ce document » https://www.lesoleil.com/opinions/point-de-vue/lagriculture-mondialisee-industrialisee-intensive-est-la-pire-des-solutions–6a1f425e2828d0efd18ea5f69fc2e69c
    En citation: « Estimer que l’agriculture intensive est plus écologique parce qu’elle tire plus de rendements sur des espaces cultivés plus petits que l’agriculture biologique, c’est fermer les yeux sur les dommages irréversibles que cause l’agriculture chimique intensive mondialisée à la vie des sols, aux cours d’eau, à la biodiversité, au réchauffement climatique, à la santé publique, à l’occupation dynamique du territoire, à la santé et à l’autonomie des agriculteurs, à la souveraineté des peuples, etc.

    Pour ce qui est de favoriser une diète végétale avec moins ou pas du tout de viande, tout le monde est d’accord présentement que les élevages doivent diminuer, car ils exigent 15 fois plus d’espaces cultivés que la diète végétale. Une augmentation exponentielle de la consommation de viande telle que celle qui se produit aujourd’hui est insoutenable. » Bien à vous.

    • Alain ROSSET

    Pour appuyer les analogies de M. Dehousse, si dans les années 70’s, au lieu de consacrer 500 Mds de subventions aux énergies fossiles (en argent publique constant et remboursé par la dette supportée par le contribuable, les intérêts en particulier!!!), on l’avait mis dans les énergies renouvelables dont on connaissait déjà toute la techno, alors on serait moins dans la merde, nous les simples citoyens aux dépends pour une fois de la Haute Finance et du capitalisme financier.

    • Loic Sam

    que d’affirmations non validées, non étayées……et partisanes..

    • Mounier Sylvain

    L’article tire une belle fausse conclusion de l’étude scientifique sur laquelle il s’appuie. Cette dernière n’indique pas que le bio est moins bon que le conventionnel dans l’absolu et pour cause : elle n’a pas étudié l’impact des deux type de culture sur la biodiversité, qui est la raison n°1 de passer en bio. Il indique que le bio consomme en moyenne plus de terre, qu’il a un moins bon rendement rapporté à la quantité d’intrant, et qu’il a un impact plutôt moins bon côté effet de serre et eutrophisation. Choses que l’on sait déjà.

    Or c’est absurde de comparer le bio et le conventionnel seulement sur ces éléments pour en tirer une conclusion, puisque d’une part on le sait déjà (les rendements et les apports de déjections animales), et d’autre le bio tire ton son bénéfice sur un autre aspect : la BIODIVERSITE / pollution chimique des sols, air, eaux. Et résidus chimique dans l’alimentation.

    L’étude ne prends pas la bio diversité comme une mesure de l’impact : ce qui serait absurde pour déterminer les bénéfices environnementaux du bio !

    Les critères étudiés sont : greenhouse gas emissions, land use, energy use, acidification potential, and eutrophication potential.
    L’étude sur laquelle il s’appuie est disponible ici :
    https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/aa6cd5/pdf

    Donc oui le bio bat le conventionnel dans son impact environnemental, les bénéfices sur l’environnement et les écosystèmes étant largement supérieur du fait du maintien de la biodiversité malgré une consommation accrue de terre (+10%) et d’engrais naturels.

    A lire par exemple l’étude commandée par le ministère de l’agriculture, réalisée par l’ITAB et l’INRA. Méta étude sur 280 recherches – Novembre 2016
    http://www.itab.asso.fr/downloads/amenites/amenites-ab-rapport-nov2016.pdf

    • Guillaume Camiran

    Vraiment ! Vous republiez cette merde ? Donnez la parole à Jean-Martin Fortier, demandez-lui son avis Franchement, encouragez de tel torchons

    • Régis Pervis

    Bonjour,
    Merci pour cette publication qui élève le débat au-dessus des simples question d’idéologie de bas étage lues dans les commentaires. Le pire, c’est que ces gens sont les fossoyeurs de l’écologie en étant persuadés de la soutenir…
    Tant que nous ne sortirons pas de ces réflexions de Martine à la ferme pour élever le débat, réfléchir à ce qu’est l’écologie et essayer de trouver des solutions mondiales, on ne fera qu’empirer la situation.
    Tant qu’on n’arrêtera pas de soutenir que si ça marche chez moi, ca ne sera pas forcément le cas chez mon voisin, et encore moins chez un producteur à l’autre bout du monde.
    Tant qu’on aura pas compris que l’écologie, c’est défendre des valeurs très diverses (biodiversité, impact carbone, pollution chimique, pollution plastique, pollinisateurs, vie du sol, consommation d’eau…), qui sont complexes, interdépendantes mais aussi parfois incompatibles, on avancera pas.
    Tant qu’on refusera le dialogue parce qu’un avis différent est forcément financé par Monsanto, on avancera pas non plus.

    Votre article, même s’il est discutable sur certains points, a l’immense avantage de poser des questions. Merci encore, peu ont ce courage.