Le monde a perdu plus de deux tiers de sa faune sauvage en moins de cinquante ans. Un chiffre révélé par l’« indice Planète vivante», publié tous les deux ans par le Fond mondial pour la nature (WWF).
« Les deux principaux facteurs de cette perte de biodiversité sont la destruction d’habitats et la surexploitation des espèces », exprime Marco Lambertini, directeur mondial du WWF, lors de la conférence de lancement du rapport Planète Vivante. Il ajoute que « la majorité des destructions d’habitats sont causées par le système de production alimentaire et donc par notre propre consommation ». Aujourd’hui, la façon dont nous produisons et consommons a un impact sans précédent sur les écosystèmes : l’agriculture et l’élevage sont responsables de 80 % de la déforestation mondiale, de 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et de 70 % de l’utilisation des ressources en eau douce.
La biodiversité, une question de survie.
Face à ce constat alarmant, Carolyne Rodrigues Birkett, directrice de la FAO à Genève, indique que « nous devons prendre immédiatement des mesures urgentes, à tous les niveaux, afin d’inverser la tendance, de protéger la nature et de restaurer les dommages qui lui ont été causés ». Elle appuie particulièrement le fait que la biodiversité est un élément central pour la sécurité alimentaire des populations et donc indispensable à la réalisation de la plupart des Objectifs de Développement Durable (ODD) définis par l’ONU, dont l’ODD 2, prévoyant la lutte contre la faim et la malnutrition. En effet, « sans la biodiversité, il n’y a pas de nourriture, il n’y a pas de futur, il n’y a pas d’humanité ». Face à une population mondiale qui devrait atteindre les 10 milliards en 2030, le paradoxe est de taille : comment produire suffisamment de nourriture sans détruire irréversiblement la biodiversité et les écosystèmes ?
Inverser la tendance
« Nous pouvons renverser cette chute de la biodiversité d’ici 2030 », explique Marco Lambertini avec optimisme. Le plan d’action du WWF propose trois objectifs clairs. Le premier est d’atteindre une protection d’au moins 30 % de la surface planétaire. Le second est de limiter drastiquement la surexploitation des espèces sauvages en se concentrant notamment sur le commerce d’animaux sauvages, le braconnage et la surpêche. Enfin, la lutte contre l’érosion de la biodiversité passe aussi par la mise en place d’un système de production agricole durable, décarboné et biologique impliquant une baisse de l’utilisation d’engrais et de pesticides.
Plusieurs grand rendez-vous internationaux sur la question de la biodiversité sont prévus en 2021 (après avoir été reportés pour cause d’épidémie). Et si Marco Lambertini déplore la perte de la biodiversité, il se réjouit que « la question de la conservation des espaces naturels soit en haut de l’agenda politique ».
Les deux-tiers de la faune sauvage ont disparu en moins de 50 ans, selon le WWF
Un commentaire
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Méryl Pinque
Bravo les humains !
Surtout ne changez rien : vous êtes tellement supérieurs !!!