2 espèces de plantes sur 5 sont menacées d’extinction. C’est le constat alarmant établi par les Jardins Botaniques Royaux de Kew (Royaume-Uni) dans leur État des Lieux Mondial des Plantes et des Champignons. Résultat de la collaboration entre plus de 200 chercheurs à travers le monde, ce rapport met en avant l’incapacité de l’humanité à user de manière durable du réservoir de richesses dont recèle la biodiversité.
Un déclin alarmant de la biodiversité
Sur les 2 plantes sur 5 actuellement en danger d’extinction se trouvent des végétaux nécessaires à l’activité humaine. Ainsi, 723 plantes utilisées en médecine pourraient disparaitre. En raison de la rapide érosion de la biodiversité, les scientifiques sont lancés dans une véritable course contre la montre pour découvrir le plus d’espèces possibles avant que celles-ci ne s’éteignent. Rien que pour l’année 2019, le rapport de Kew recense la découverte de 4 000 essences végétales jusqu’alors inconnues.
Diversifier les plantes que nous mangeons, une solution pour lutter contre la faim dans le monde
Aujourd’hui, 15 plantes subviennent à 90 % de la consommation alimentaire humaine. Cette dépendance de l’humanité à un nombre restreint d’espèces pose des problèmes de sécurité alimentaire avec, d’une part, la persistance de la sous-nutrition (plus de 800 millions de personnes ne mangent pas à leur faim dans le monde) et, d’autre part, la vulnérabilité des cultures face aux ravageurs ou aux évolutions du climat. Il existe pourtant 7 039 plantes comestibles. Redécouvertes ou exploitées, elles pourraient potentiellement servir d’aliment du futur. Certaines disposent de qualités nutritives et peuvent se montrer résilientes face aux aléas climatiques. Parmi celles-ci figure le haricot marama, une légumineuse au goût de noix de cajou qui supporte très bien la sécheresse.
Le potentiel des plantes en matière d’énergie verte
Les auteurs du rapport évoquent aussi le rôle des végétaux dans la production d’énergie : 2 500 plantes pourraient être utilisées comme carburant ou bioénergie. Là encore, le potentiel de la nature est immense et l’être humain en exploite une infime partie. 6 cultures produisent 80 % du biocarburant industriel mondial. Kew considère que puiser dans ces sources d’énergie vertes aujourd’hui inexploitées pourrait contribuer à la transition énergétique. Le rapport rappelle que 840 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité dans le monde.
Conclusion du rapport : repenser notre usage de la flore est urgent
« Les données émergeant du rapport de cette année peignent le tableau d’un monde qui a tourné le dos au potentiel des plantes et des champignons. Ils répondent à des problèmes planétaires fondamentaux comme la sécurité alimentaire ou le changement climatique », déplore Alexandre Antonelli, directeur scientifique des Jardins Botaniques Royaux de Kew.
Un usage raisonné et durable du potentiel du monde végétal et de celui du mycélium pourrait pourtant être une partie de la solution aux défis du XXI siècle.
Pour lire le rapport en entier : https://www.kew.org/
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Un commentaire
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Michel CERF
Quand on parle de BIODIVERSITE on pense surtout au monde animal alors que celui -ci est directement dépendant du monde végétal saccagé par les activités humaines .