La viande biologique est autant émettrice de gaz à effet de serre que la viande produite en agriculture conventionnelle. C’est le résultat d’une étude publiée dans le journal Nature Communications et relayée par le Guardian. Elle compare les émissions des différents types d’aliments. En fonction, de la pollution induite par ces produits, les scientifiques ont calculé de combien leurs prix doivent augmenter pour couvrir leur impact sur l’environnement.
La viande biologique, aussi polluante que les autres ?
L’impact du bétail sur le réchauffement climatique est élevé. Par le biais de leurs déjections, les animaux d’élevage relâchent des gaz à effet de serre. En plus de cela, certains aliments utilisés en agriculture conventionnelle sont source d’émissions importées. C’est notamment le cas de régimes à base de soja, en partie responsables de la déforestation de régions en Amérique latine.
Mais alors pourquoi les bêtes élevées selon les standards de l’agriculture biologique, et donc nourries principalement à l’herbe dans des champs, émettent autant que les autres ? La réponse se trouve dans leur durée de vie plus importante. Élevées de manière plus naturelle, elles produisent moins de viande, et grandissent moins vite. En conséquence, elles sont abattues plus tardivement, et émettent donc plus longtemps des gaz à effet de serre.
Cependant, les auteurs de l’étude font remarquer que seuls les gaz à effet de serre ont ici été pris en compte. Sur bien d’autres points, l’agriculture biologique est préférable. Elle respecte mieux la qualité des sols en n’utilisant pas de pesticides et engrais en tout genre, source de pollution.
L’empreinte carbone de la viande, bien supérieure à celle des végétaux
L’étude n’a pas seulement comparé les différentes viandes entres elles. Ont aussi été pris en compte les aliments à base de plantes. Le constat est sans appel. Le porc élevé de manière biologique, soit la viande la moins émettrice, est 8 fois plus polluant que la culture à l’empreinte carbone la plus élevée, les productions d’oléagineux.
« La grosse différence vient simplement du fait que quand vous avez un champ de plantes et que vous les mangez directement, c’est la fin des émissions. Par contre pour le bœuf, par exemple, vous avez besoin de 42 kg de fourrage juste pour produire 1 kg de bœuf. » explique Maximilian Pieper, chercheur à l’université technique de Munich et directeur de l’étude.
Des prix qui ne prennent pas en compte le coût de la viande pour l’environnement
Face à ce fossé entre les émissions des productions animales et végétales, les scientifiques prônent une augmentation du prix de la viande afin que celui-ci reflète son coût environnemental. Le but : inciter les consommateurs à modifier leurs habitudes.
« Les prix mentent. Les coûts climatiques augmentent et nous payons tous ses coûts – ils ne sont pas suffisamment supportés par les produits les plus polluants », déplore Amélie Michalke, chercheuse à l’université de Greifswald ayant participé à l’étude.
Ainsi, l’étude considère que le prix de la viande produite de manière conventionnelle doit grimper de 40 %. Ce chiffre serait de 25 % pour la viande biologique.
5 commentaires
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Michel CERF
Pour le climat et la santé : MANGER moins de VIANDE !
Francis
Tous les herbivores, des chevaux aux ruminants sauvages produisent des GES, depuis toujours. Donc les accuser du réchauffement climatique actuel ne tient pas debout. S’il est vrai que la planète compte beaucoup plus de bovins d’élevage qu’avant, le nombre de bisons, d’éléphants, etc et même de chevaux a hélas beaucoup diminué.
Claude Courty
Et chaque jour, 220 000 Terriens de plus qui s’en nourriront plus ou moins… pour rejeter eux-mêmes les mêmes gaz à effet de serre, qu’il produiront en agrémentant leur viande de quelques légumes, bio ou non bio.
Gil Kressmann
On s’aperçoit de plus en plus que les bénéfices de l’agriculture bio sont de moins en moins évidents sur le plan écologique. Du fait de rendements inférieurs , les cultures bio demandent plus de surfaces agricoles pour produire la m^me quantité, surfaces agricoles qu’il faut aller chercher dans la déforestation puisque les surfaces agricoles disponibles sont de plus en plus rares.
lambert
aucun chiffre dans cet article .