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Réchauffement climatique : ces « points de basculements positifs » pourraient renverser la tendance


Middelgrunden offshore wind farm, off the coast of Copenhagen, Denmark (55°41' N - 12°40' E). © Yann Arthus-Bertrand

En partenariat avec Futura

Les anglophones les appellent « tipping points ». Nous parlons volontiers de « points de basculement ». Ce moment où une petite évolution déclenche un emballement – souvent irréversible – de la dynamique d’un système. Depuis quelques mois, les exemples de points de basculement mis en avant dans la presse ne manquent pas. De la fonte des glaces à la déforestation, atteindre ces « tipping points » pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur nos sociétés.

Et aujourd’hui, des chercheurs de l’université d’Exeter (Royaume-Uni) attirent notre attention sur de nouveaux points de basculements. Bonne nouvelle toutefois ! Car ils se sont intéressés à des « tipping points » qu’ils qualifient de positifs. Des points de basculements qui pourraient nous aider à gagner la guerre engagée contre le réchauffement climatique.

« Nous avons laissé passer notre chance de lutter progressivement contre le réchauffement climatique. Pour le contraindre en dessous de 2 °C, nous devons désormais envisager un changement transformationnel, une accélération rapide des progrès, explique Tim Lenton, chercheur, dans un communiqué de l’université d’Exeter. Ainsi, le secteur de la production d’électricité va devoir se décarboner quatre fois plus rapidement qu’il ne fait aujourd’hui et le rythme de la transition vers des véhicules à zéro émission doit doubler ».

Selon lui, c’est possible, justement grâce aux points de basculement positifs que son équipe a identifiés.

L’électricité renouvelable et les voitures électriques en première ligne

Les chercheurs citent ainsi l’exemple du Royaume-Uni. Le pays a décarboné sa production d’électricité plus rapidement que la plupart des autres. Comment ? Grâce à une taxe carbone et à des textes européens qui ont fait perdre au charbon sa rentabilité face au gaz et même aux énergies renouvelables. Résultat : les centrales à charbon ont définitivement fermé. Un nouveau point de basculement positif pourrait être atteint lorsque le charbon ne sera plus seulement moins rentable, mais sera devenu déficitaire. De quoi ouvrir plus naturellement la voie aux énergies renouvelables, déjà moins chères que l’électricité fossile dans plusieurs pays.

Autre exemple, celui de la Norvège où, en 2020, plus de 50 % des voitures neuves vendues étaient des voitures électriques. Le résultat d’une politique qui ramène le prix d’un véhicule électrique à la même hauteur que celui d’un véhicule thermique. Et avec la hausse de la production, les coûts baissent. La fameuse économie d’échelle. Ainsi si la Chine, l’Union européenne et la Californie – responsables à elles seules de la moitié des ventes de voitures dans le monde – investissaient massivement dans le secteur, les coûts de production des voitures électriques chuteraient et la décarbonisation des transports serait lancée.

En conclusion, les chercheurs de l’université d’Exeter montrent qu’un nombre finalement restreint d’actions pourrait déclencher de grands changements à l’échelle mondiale. D’autant que les secteurs sont interconnectés. Une électricité renouvelable moins chère rend les transports électriques moins chers. Le recours généralisé aux véhicules électriques permet de diminuer le coût et d’augmenter l’efficacité des batteries, fournissant ainsi une solution pour le stockage des énergies renouvelables intermittentes. « Si l’un ou de l’autre de ces efforts — la décarbonisation de la production d’électricité ou des transports — réussi, cela pourrait réellement faire pencher la balance du bon côté », note Tim Lenton.

Un article de Nathalie Mayer, retrouvez d’autres articles sur Futura.

9 commentaires

Ecrire un commentaire

    • Gil Kressmann

    Si on veut lutter contre le réchauffement sanitaire il faut aussi ne pas encourager le développement de l’agriculture bio qui a besoin de plus de surfaces agricoles que les autres modèles agricoles du fait de ses rendements par Hectare qui sont inférieurs de 20 à 50 %

    • michel CERF

    Ce commentaire semble comporter quelques erreurs !

    • Gil Kressmann

    Je suis intéressé de connaître mes erreurs

    • Guy J.J.P. Lafond

    Article très intéressant. Merci!

    Les “points de basculement positifs” semblent donc survenir quand l’air pur de l’atmosphère terrestre et nous les humains y trouvons notre compte.

    Un “point de basculement positif” surviendrait quand le faible coût de production en série d’un bien spécifique déclasse celui d’un autre bien spécifique devenu trop polluant et trop menaçant pour la protection de la vie sur Terre.

    Bon.

    Nous sommes donc devant une nouvelle équation avec de nouvelles variables. Dans cette équation, il ne faudrait pas oublier d’y inclure un coût pour des variables très importantes telles les suivantes: “ressources naturelles”, “eau potable”, ”biodiversité”,….

    Car nous observons en ce moment même l’apparition aussi de nouveaux “variants” du COVID.

    Les chaines de montage peuvent produire vite cependant il nous faudra aussi mettre à meilleur contribution nos neurones, nos muscles et peut-être aussi notre intelligence artificielle pour faire en sorte d’identifier rapidement les “points de basculement positifs” les plus significatifs pour que le Climat redevienne plus favorable à l’agriculture et à la sédentarité des populations, pour que les forêts et les océans redeviennent nos amis.

    Nom d’une chauve-souris!

    T: @GuyLafond @FamilleLafond
    À nos vélos, à nos espadrilles de courses, à nos vêtements de plein air! Le temps presse.
    @:-)

    • Jean Grossmann

    plutôt que de vous bagarrer tous les deux survle bio vous devriez plutôt relire le message de GP plein de bon sens qui comprend un messageb d’une grande importance: faire en sorte que le prix du kilowatt-heure issu de la combustion des produits fossiles soit plus cher de telle sorte qu’il soit moins commandé. Ceci notamment pour le chauffage de l’habitat voir

    https://www.dropbox.com/s/j1tmtnerryttzjt/essentiel.pdf?dl=0

    • Rozé

    Joli foutage de gueule ou encore fake new remarquable ! Ce n’est pas en faisant circuler autant de véhicules (voitures, camions, bateaux, avions) fussent ils électriques ou à carburant hydrogène qu’on va régler les énormes problèmes de notre société. En effet, toutes nos activités sont très énergivores et non seulement produisent du CO2 mais aussi détruisent la biodiversité et la vie sur terre. Or détruire la biodiversité c’est nous priver à terme de quoi nous nourrir et respirer. D’une certaine façon le réchauffement climatique est la partie visible d’un iceberg. Pour diminuer fortement notre empreinte humaine sur l’environnement, il faut remettre en question notre système économique et productiviste matériel ou pire virtuel. Pour assurer la survie de nos descendants, il faut donner au contraire la priorité au vivant. Nos inventions mécaniques, numérique ou nucléaires sont piètres par rapport à ce qui se passe dans la moindre cellule vivante ! Un peu de modestie, beaucoup de respect des êtres vivants du monde végétal ou animal, l’acceptation de notre animalité pourraient peut être remettre les pieds sur terre à ces gens qui préfèrent compter au lieu de vivre et aimer la vraie vie.

    • Guy J.J.P. Lafond

    Bonjour Madame Rozé,

    J’ai lu avec attention votre point de vue et vos mises en garde. Merci de prendre la parole vous aussi.

    En ce qui me concerne, je vis en zones urbaines au Canada depuis 2008. Je n’ai plus de véhicule à essence depuis 2013. La dernière fois que j’ai pris l’avion était en 2011 et c’était pour affaires. J’ai réduit considérablement mes apports en protéines animales. Mes choix de consommateurs sont plus prudents et scrutés à la loupe car ils tiennent compte des rejets de GES dans l’atmosphère. Mon empreinte GES varie probablement autour de 4t/an depuis plusieurs années.
    À tous les matins en me réveillant, je me demande encore et encore comment aider mes contemporains à adopter de meilleurs comportements moins polluants qui garantiraient un avenir serein à tous.

    • Daniel Jagline

    Qu’est-ce qu’ils n’ont pas compris dans sur-exploitation des matières premières, pic des minerais, destruction de la biodiversité, déforestation etc etc

    • Jean Grossmann

    Je bien peur que ces « points de basculements positifs » nommés « tipping point » par les anglais ne renversent pas la tendance.

    Pour être plus précis je pense que c’est à l’Europe de montrer l’exemple de ce qu’il faut faire pour que notre planète évolue vers l’atténuation climatique plutôt que vers son aggravation. Une chose est sûre à ce sujet le temps joue contre nous.

    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/Le%20temps%20qui%20passe.pdf

    Le lutin thermique que je suis estime que la solution est dans la « Solar Water Économy » mais malheureusement je ne suis pas entendu

2024 en France ou le visage humide du changement climatique

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