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Les microplastiques sont partout sur Terre, même sur les ailes des abeilles ! Pour la première fois, ils ont été observés sur des ouvrières au Danemark.
De fleur en fleur, les abeilles collectent le nectar au cœur des corolles pour le ramener à la ruche, emportant avec elles le pollen et… des microplastiques. Pour la première fois, une équipe de scientifiques venus d’Espagne et du Danemark ont mis en évidence leur présence sur des ouvrières élevées au centre de Copenhague et dans sa banlieue.
Le plastique et les abeilles
Dans toutes les zones d’études, les scientifiques ont identifié des fragments ou des fibres de microplastiques d’à peine une centaine de micromètres sur les ailes et les poils des insectes. Les ruches situées en pleine ville sont les plus touchées par le phénomène, mais celles des zones rurales ne sont pas épargnées. Les abeilles se nourrissent dans des zones plus contaminées et ramènent les polluants à la ruche. En raison de leur taille, les fragments et fibres sont aussi facilement transportés par le vent sur de grandes distances.
Passés sous un spectromètre infrarouge, les microplastiques ont révélé leur nature. En tout, les scientifiques ont observé 13 polymères synthétiques différents. Sur le podium des microplastiques les plus fréquents sur les abeilles, le polyester détient la première place, suivi du polyéthylène et du polychlorure de vinyle (PVC).
Analyser l’accumulation de microplastique sur les insectes au fil de leur courte vie, environ trois semaines hors de la ruche pour les ouvrières, pourrait fournir une bonne estimation de la contamination de la zone entourant la ruche. Les ouvrières peuvent parcourir jusqu’à cinq kilomètres pour trouver des fleurs à butiner. Les conséquences de la présence de ces fragments sur la santé des abeilles restent encore inconnues. Mais, ils semblent peser un poids non négligeable sur leurs ailes déjà fragiles. Une étude récente indique que les abeilles contaminées par des microplastiques présentent un microbiote intestinal moins divers, l’expression de certains gènes, notamment ceux impliqués dans la réponse au stress oxydatif, s’en retrouve changée.
Un article de Julie Kern, retrouvez d’autres articles sur Futura.
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