Les tourbières pourraient émettre jusqu’à 860 millions de tonnes de CO2 par an d’ici la fin du siècle, selon une étude publiée dans la revue Phys.org. Les scientifiques appellent donc à mieux protéger et préserver ces zones humides qui recouvrent seulement 3 % de la surface terrestre mais qui emprisonnent le tiers du carbone stocké dans le sol. Sous l’appellation de tourbières se retrouvent différents écosystèmes de zones humides des 4 coins du monde : les mariais côtiers, les marécages des forêts tropicales, ou encore la toundra arctique…
Méthane VS dioxyde de carbone
« Nos résultats sont frappants. Dans les tourbières que nous avons étudiées, nous avons constaté que la réduction de l’eau renforce la dégradation de la tourbe et donc le dioxyde de carbone (Co2) émis avec seulement une réduction très limitée des émissions de méthane. L’effet net de la réduction des émissions de méthane comparé à l’augmentation de celles de CO2 accélérerait quand même le réchauffement du climat », écrivent les scientifiques. En effet, les tourbières rejettent normalement du méthane (un gaz au potentiel de réchauffement 25 fois plus élevé que le CO2, mais avec une durée de vie plus courte) issu de la décomposition dans l’eau de la matière organique. Mais, en cas d’asséchement des tourbières, ces dernières rejettent un peu moins de méthane tandis que les bactéries présentes dans l’eau ont plus facilement accès à l’oxygène. Ce qui leur permet de croître et se multiplier plus vite ainsi que d’avoir davantage accès à une nourriture riche en carbone ; les bactéries aérobies le transforment alors en dioxyde de carbone, faisant ainsi des tourbières des écosystèmes émetteurs de CO2.
La restauration des tourbières d’Indonésie
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