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Les ours polaires pourront-ils toujours trouver refuge sur « la dernière zone de glace » ? Aujourd’hui, les chercheurs n’en sont plus sûrs. Ils révèlent qu’une partie au moins de la région est plus vulnérable au réchauffement climatique qu’ils ne l’avaient envisagé.
« La dernière zone de glace ». Des centaines de milliers de kilomètres carrés. Quelque part au large du Groenland. C’est la région du monde où l’on trouve la glace de mer la plus épaisse. La plus ancienne aussi. Elle forme un abri pour des algues essentielles à l’écosystème. Et au plus chaud de l’été, elle constitue un refuge pour certains animaux comme les ours polaires ou les morses.
Dans le contexte de réchauffement climatique anthropique, les chercheurs l’envisageaient même depuis quelque temps comme le dernier refuge de ces espèces dépendantes de la glace. Car la glace de mer, dans sa circulation naturelle à travers l’Arctique, a tendance à s’accumuler dans cette « dernière zone de glace ». Et lorsque les modèles climatiques nous font avancer dans le cours de ce siècle, elle est celle où la glace se maintient le plus longtemps l’été.
Mais des travaux menés par l’université de Washington (États-Unis) font aujourd’hui la preuve de sa vulnérabilité. L’étude s’est concentrée sur l’état de la glace de mer dans la mer de Wandel durant le mois d’août 2020. Cette zone s’étendant du nord-est du Groenland jusqu’au Svalbard était autrefois recouverte toute l’année d’une épaisse couche de glace pluriannuelle. Or certaines parties de la dernière zone de glace ont déjà commencé à décliner. Le 14 août 2020, les images satellites ont même montré un amincissement record de 50 % ! Alors même que l’épaisseur de glace de mer au début de l’été était proche de la normale.
La faune s’y adaptera-t-elle ?
C’est ce phénomène que les chercheurs ont voulu éclairer. Grâce à des données satellites et à des modèles. Ils en concluent que 80 % de l’amincissement observé étaient dus à des facteurs liés aux conditions météorologiques. Des vents inhabituels qui ont déplacé la glace de mer en dehors de la zone, par exemple. Mais les 20 % restants provenaient de l’amincissement à long terme de la glace de mer dû au réchauffement climatique.
Les chercheurs expliquent que cet amincissement permet à davantage de lumière du soleil de réchauffer l’océan. Puis, lorsque les vents se lèvent, cette eau chaude fait fondre les banquises voisines. Ainsi, même lorsque des plaques de glace anciennes et épaisses arrivent dans la région — comme cela a été le cas au cours de l’hiver et du printemps 2020 –, cela n’aide pas autant que les chercheurs le pensaient. Car il y a là déjà suffisamment de glace plus mince qui fond et expose l’océan à un réchauffement.
Ces résultats semblent inquiétants. Mais les chercheurs soulignent qu’il faudra plus de données pour savoir s’ils peuvent être étendus à l’ensemble de « la dernière zone de glace ». Selon eux, ces travaux soulèvent finalement plus de questions qu’ils n’apportent de réponses quant à l’avenir des populations qui vivent dans la région.
Un article de Nathalie Mayer, retrouvez d’autres articles sur Futura.
Un commentaire
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Méryl Pinque
Les scientifiques ont manifestement tous oublié la réalité dans leurs calculs.
Que n’ont-ils écouté les tireurs d’alarme et les lanceurs d’alerte en ce domaine…
Point besoin d’être un chercheur pour être conscient depuis longtemps de la tragédie à l’oeuvre.
Je n’ai pas de formation scientifique, je suis née dans les années 70 et déjà enfant je savais que je vivais sur une planète perdue par mon espèce.