De plus en plus d’articles de presse traitent du changement climatique en s’appuyant sur les faits scientifiques, selon une étude portant sur le traitement médiatique du sujet dans les journaux des États-Unis, du Canada, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni. Il ressort de l’analyse de 4856 articles de presse publiés entre 2005 et 2019 que 90 % sont scientifiquement corrects et précis. L’un des principaux critères retenus pour évaluer la qualité du traitement du sujet est l’origine anthropique du réchauffement, c’est-à-dire le lien de causalité entre les gaz à effet de serre émis par les activités humaines et le changement climatique. Cette relation entre activités humaines génératrices de gaz à effet de serre dont le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4) et l’augmentation des température fait consensus au sein de la communauté scientifique, elle a été une nouvelle fois rappelée dans le dernier rapport du Giec publié au début du mois.
Les auteurs de l’étude publiée dans Environmental Research Letter constatent même que, entre 2010 et 2015, la qualité et la précision de ces articles destinés au grand public se sont améliorées. Ils déplorent néanmoins que la presse conservatrice, historiquement climato-sceptique, couvre moins précisément le sujet. Le site américain d’actualités écolo Grist se fait le relais de ce travail en notant qu’il démontre un réel progrès dans la couverture du changement climatique : « l’étude a trouvé que 90 % des articles écrits de 2005 à 20019 reflètent bien le consensus scientifique sur le fait que les activités humaines sont à l’origine du réchauffement climatique. Il s’agit d’un changement considérable par rapport à la précédente étude du même type datant de 2004 dans laquelle les chercheurs avaient découvert que plus de la moitié des articles de presse [publiés entre 1990 et 2002] considéraient des opinions divergentes comme également valables. »
Le traitement médiatique ainsi que l’opinion publique évoluent sur la question climatique et reconnaissent de plus en plus son importance et ses origines. « Tandis qu’il y a de bonnes nouvelles sur la couverture du climat par la presse écrite, il n’y a peut-être pas d’aussi bons résultats dans les autres médias », commente Meaghan Daly, co-auteur de l’étude. En effet, la télévision et la radio consacrent une faible proportion du temps d’antennes à ces sujets. De plus, l’essor des réseaux sociaux émergent comme principale source d’informations dans une part croissante de la population, ce qui laisse la porte ouverte aux fausses informations et au complotisme. Grist note par exemple que les chaînes d’informations ont consacré plus de temps aux projets spatiaux des milliardaires durant l’été 2021 qu’ils n’en ont accordé au climat sur toute l’année 2020.
Julien Leprovost
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