Au cœur du 15ème arrondissement de Paris, une ferme urbaine a ouvert en juillet 2020. Nature Urbaine, c’est 4500 m2 de production agricole et 156 parcelles louées à des particuliers qui s’étendent sur les toits du Parc des Expositions. D’ici deux ans la totalité des 14 000 m2 de toit, dont la ferme urbaine, est locataire seront végétalisés. Les récoltes de la ferme sont vendues aux restaurants du quartier comme le Perchoir ou le restaurant du Novotel. Il y a également une vente directe tous les vendredis.
Des cultures personnelles pour des produits frais, de saison et locaux
Les « carrés parisiens », voilà comment les employés de Nature Urbaine appellent les 156 bacs de 1m2 chacun installés les uns à côté des autres sur le toit du Parc des Expositions. Des courgettes, des tomates, des fleurs, quelques melons et même des piments dépassent des parcelles. Les habitants de Paris peuvent venir cultiver leur fruits et légumes sur ces parcelles à la location pendant un an pour 330 euros. Entre ateliers, permanence de conseil et compost et accessoires à disposition, les locataires de ces parcelles ont tous les outils pour entretenir leur petite culture. « Il y a beaucoup de famille avec deux ou trois enfants. Ils s’amusent beaucoup et c’est une bonne façon de les sensibiliser à la nature », raconte Julie Miozette, la chargée de communication de Nature Urbaine. Des événements y sont également organisés comme des conférences dans la serre ou des cours de yoga dans la pergola au milieu de fleurs et de fruits qui poussent dans des colonnes.
Les semis ont l’obligation d’être bio. Le compost est créé à partir des déchets végétaux de la ferme urbaine et les locataires ont interdiction de procurer tout traitement à leur plantation. Quand des plants ont besoin de soin. Par exemple, pour prévenir le mildiou, la structure s’en occupe afin d’éviter que tous produits contrevenants à leurs exigences aillent sur leurs plantations.
Une agriculture urbaine et durable
Les cultures de la ferme sont pour un tiers des tomates, pour un autre tiers des fraises et un dernier tiers se partage entre herbes aromatiques et légumes divers comme les aubergines ou les haricots. Deux techniques de culture différentes sont utilisées : les colonnes et les gouttières. Les colonnes de culture sont uniques à Agripolis, propriétaire de la ferme, puisqu’elles contiennent 52 alvéoles. L’arrosage s’effectue par ruissellement. Les gouttières sont utilisées essentiellement pour les plantes grimpantes et lourdes comme les plants d’aubergine. L’irrigation des cultures se fait grâce à l’eau de la ville en circuit fermé. Puisque l’eau d’arrosage est récupérée à l’intérieur des structures pour être filtrée puis réinjectée dans le circuit.
Cela permet de récupérer environ 90 % de l’eau utilisée. La pollinisation des plants est assurée par les bourdons venant de la ruche installée sur le toit et par la multitude d’insectes attirés par les parterres de fleurs plantés entre les cultures.
Les plantations maraichères de la ferme sont basées sur une agriculture respectueuse du produit et aux standards les plus proches possibles du bio. En effet, n’étant pas une agriculture en sol, ils ne peuvent pas prétendre au label bio. Néanmoins toutes les techniques utilisées sont tirées de l’agriculture durables et bio. Pour le traitement des pucerons, par exemple, ils utilisent des coccinelles et ils utilisent un mélange d’eau et de fer appliqué en prévention afin de traiter le mildiou. Si ce dernier s’est trop installé, les maraichers coupent les plants infectés.
Le problème qui se pose le plus souvent est celui de la pollution en raison de la proximité du périphérique. « C’est l’inquiétude qui revient le plus souvent parmi nos clients et les locataires des parcelles. On les rassure. Tout ce qui est en rapport avec nos cultures est en circuit fermé et hermétique. De plus, la terre des plantations est surveillée en permanence par ordinateur grâce à des capteurs », explique Julie Miozette. Le risque de la pollution par l’air demeure, mais les particules lourdes restent en général près du sol, or la ferme se situe à 15 mètres de hauteur, ce qui limite les risques. Les maraichers préconisent toutefois quand même de bien nettoyer les produits avant de les manger.
Pauline Izabelle
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4 commentaires
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Francis
Les minéraux dissous dans l’eau d’arrosage en aquaponie par ruissellement sont exactement les mêmes que les engrais dits chimiques de l’agriculture intensive, dont le nitrate d’ammoniac. Ce n’est pas un reproche, cela relativise les discours de ceux qui n’y connaissent rien.
nathalie prud'homme
Bonjour, est-il possible d’organiser des visites du site , le vendredi par exemple de façon à profiter de la vente des légumes. Un conférencier serait utile. Quelles seraient les conditions ? Nombre de personnes max, tarif conférence …
Sanchez
Avant ne prend pas de s – coquille à la fin du texte
Julien
Effectivement, faute rectifiée. Nous vous en remercions.
La rédaction