L’hydrogène pourrait couvrir jusqu’à 12 % des besoins en énergie dans le monde d’ici 2050, selon le dernier rapport de l’IRENA (Agence internationale pour les énergies renouvelables) Géopolitique de la transformation énergétique : le facteur hydrogène publié mi-janvier. Actuellement, l’hydrogène représente à peine 0,1 % de l’énergie consommée dans le monde.
Présentée comme une des énergies de l’avenir, l’hydrogène suscite l’intérêt des investisseurs privés et publics puisqu’elle permet de réduire l’empreinte carbone de certaines activités. À condition d’être produite à partir d’électricité décarbonée. « L’hydrogène pourrait s’avérer être le chaînon manquant vers un avenir énergétique sans danger pour le climat », précise Francesco La Camera, directeur général de l’IRENA. « L’hydrogène profite clairement de la révolution des énergies renouvelables, l’hydrogène vert s’imposant comme le joker qui permettra d’atteindre la neutralité climatique sans compromettre la croissance industrielle et le développement social. Mais l’hydrogène n’est pas le nouveau pétrole. Et la transition ne consiste pas à changer de carburant mais à changer de système, d’où des perturbations politiques, techniques, environnementales et économiques. »
Ainsi, le développement de l’hydrogène devrait se répercuter sur la géopolitique de l’énergie estime l’IRENA qui table sur le fait que 30 % de la production mondiale d’hydrogène fasse l’objet d’un commerce international en 2050. « C’est l’hydrogène vert qui amènera toutes sortes de nouveaux participants sur le marché, diversifiera les itinéraires et les sources d’approvisionnements et entraînera une déconcentration du pouvoir vers une multitude d’acteurs. Avec la coopération internationale, le marché de l’hydrogène pourrait être plus démocratique et plus inclusif, et offrir de nouvelles perspectives aussi bien aux pays développés qu’aux pays en développement », explique Francesco La Camera. Des pays comme le Chili, l’Australie ou les pays du Golf investissent pour développer la production d’hydrogène vert bon marché grâce à de grands espaces et une énergie solaire abondante.
Pourtant, « quand on réfléchit à la décarbonation de l’économie, l’hydrogène est pertinent que sur certains usages », relativise Ines Bouacida de l’IDDRI, co-auteur d’un rapport sur le devenir des technologies liées à l’hydrogène. Mardi 18 janvier 2022, l’IDDRI (L’Institut du développement durable et des relations internationales) publie un rapport Hydrogène pour la neutralité climat : conditions de déploiement en France et en Europe qui se montre plus nuancé et critique sur le potentiel de l’hydrogène. En effet, ses auteurs soulignent qu’il reste encore un travail considérable d’investissements et de développement des infrastructures afin de rendre concrète les promesses de l’hydrogène. L’Europe a prévu d’investir plus de 50 milliards d’euros dans cette filière.
Les auteurs de l’IDDRI notent néanmoins que « la relative faible efficacité énergétique de l’hydrogène par rapport à d’autres vecteurs énergétiques indique qu’il n’a pas vocation à se substituer au méthane fossile (gaz naturel) dans le système énergétique. Néanmoins, il est utile pour la décarbonation de certains usages, en priorité dans l’industrie et le transport, et pourra jouer un rôle essentiel dans l’équilibrage et la sécurité du système électrique. » L’IDDRI met en avant le rôle incontournable de l’hydrogène pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’acier, l’aviation et le stockage d’électricité à long terme. Toutefois, le rapport de l’IDDRI se montre plus circonspect sur la pertinence de l’hydrogène pour faire rouler des poids lourds ou des trains, produire des plastiques ou chauffer des bâtiments. « La question de la pertinence de l’hydrogène se pose dans certains secteurs », résume Nicolas Berghmans, co-auteur du rapport de l’IDDRI. Puis, il précise que concernant le devenir de l’hydrogène dans les échanges internationaux « tout est à bâtir » même s’il est possible d’adapter des infrastructures existantes ou d’en déployer pour « des coûts raisonnables ». Selon lui, « l’hydrogène peut progressivement changer la géopolitique de l’énergie. Les différentiels de coûts de production de l’hydrogène selon les pays posent des questions sur le commerce à venir. »
Julien Leprovost
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4 commentaires
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Balendard
Il faut en effet savoir que le point de départ mondial en ce qui concerne les énergies renouvelables, voir
http://www.infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/LT-irena.pdf
à été l’Agence Internationale des Energies Renouvelables (IRENA).
Les prévisions de cet organisme à propos de la baisse du coût de l’électricité qu’elle provienne du photovoltaïque ou de l’éolien terrestre et offshore se sont avérées exactes
Pour en savoir plus en ce qui concerne nos futurs chaînes énergétiques voir mon livre
https://www.societedesecrivains.com/la-chaleur-renouvelable-et-la-riviere.html/
Balendard
Il faut en effet rappeler que le point de départ mondial en ce qui concerne les énergies renouvelables, voir
http://www.infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/LT-irena.pdf
à été l’Agence Internationale des Energies Renouvelables (IRENA).
Les prévisions de cet organisme à propos de la baisse du coût de l’électricité qu’elle provienne du photovoltaïque ou de l’éolien terrestre et offshore se sont avérées exactes
Pour en savoir plus en ce qui concerne nos futurs chaînes énergétiques voir mon livre
https://www.societedesecrivains.com/la-chaleur-renouvelable-et-la-riviere.html/
Henri DIDELLE
ON VA TRES VITE SE MORDRE LA QUEUE…
Pour obtenir de l’Hydrogène il faut dépenser BEAUCOUP d’énergie. Si celle-ci est fossile alors il vaut mieux arrêter tout de suite car nous n’avons pas la capacité d’énergie renouvable pour satisfaire nos besoins en Hydrogène. L’HYDROGENE VERTE ça n’est pas encore pour demain. D’ailleurs a terme nous manquerons d’énergie (même fossile…) pour fabriquer de l’Hydrogène en très grande quantité ?
C’est un peu le même problème que de dire que le train ou la voiture électrique ne produisent pas de CO2. Tout dépend si l’électricité est d’origne nucléaire ou charbon/pétrole…. Le véritable avantage est de relacher beaucoup moins de CO2 dans les villes, mais par contre les centrales à charbon relâcheront toujours autant de fumées nocives.
Balendard
Les prévisions de cet organisme à propos de la baisse du coût de l’électricité qu’elle provienne du photovoltaïque ou de l’éolien terrestre et offshore se sont avérées exactes
Pour en savoir plus en ce qui concerne nos futurs chaînes énergétiques voir mon livre
https://www.societedesecrivains.com/la-chaleur-renouvelable-et-la-riviere.html/