Au moins 10 % des émissions mondiales de méthane du secteur des hydrocarbures proviennent de fuites. Ces rejets de méthane (CH4), un des principaux gaz à effet de serre, sont plus importants qu’on ne le croyait jusqu’à présent. Ces résultats, sans doute sous-évaluées, aux dires des chercheurs, ont pu être obtenus à partir d’observations satellitaires de la Terre et font l’objet d’une publication dans la revue Science.
Une équipe de recherche internationale, pilotée par le Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (CNRS/CEA/UVSQ) associé à la société Kayrro, a identifié 1200 sites sur la planète dont les rejets de méthane sont visibles depuis l’espace et plus élevés que ceux déclarés. Le CNRS écrit dans un communiqué que les scientifiques « estiment que ces « fuites » ont un impact climatique comparable à celui de la circulation de 20 millions de véhicules pendant un an. »
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L’exploitation du charbon, du pétrole ou du gaz naturel est responsable du quart des émissions humaines de méthane. Les fuites de méthanes dans l’atmosphère lors des forages ou du transport du gaz et du pétrole s’ajoutent aux émissions de CO2 provoquées par la combustion du gaz et du pétrole.
Les scientifiques qui ont conduit l’étude s’interrogent sur le fait que l’industrie des hydrocarbures laisse faire ces fuites, qui sont si importantes que visibles depuis l’espace. Thomas Lauvaux, chercheur CNRS, qui a pris part à l’étude fait part : « du silence des entreprise du secteur des hydrocarbures qui refusent d’aborder le sujet » et de la difficulté de traiter de la question des fuites de méthane avec elles. Le CNRS conclut d’ailleurs son communiqué ainsi : « mais colmater ces « fuites » serait-il donc si coûteux pour les exploitants au point de justifier de telles pratiques ? En prenant en compte les coûts sociétaux sous-jacents aux impacts sur le climat et la qualité de l’air ainsi que le prix du gaz perdu, l’étude montre au contraire que les limiter serait synonyme de milliards de dollars d’économies nettes pour les pays qui en sont responsables. Ces travaux insistent ainsi sur la nécessité d’introduire un système de surveillance atmosphérique fiable qui permettrait à la fois de suivre les émissions de façon systématique et d’estimer l’impact de mesures locales visant à les réduire. » Or, il existe déjà de nombreuses technologies, comme des caméra thermiques, pour détecter sur site les fuites de gaz, se pose donc la question des obligations qui incombent aux exploitants et leur respect.
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Selon le dernier rapport du GIEC, actuellement, le méthane est l’un des gaz à effet de serre dont la croissance est la plus importante. Le méthane est désormais responsable du quart du réchauffement.
Julien Leprovost
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