Près de 50 milliards de tonnes de sable sont extraites chaque année, selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP parfois aussi appelé ONU Environnement). Dans son rapport Sable et durabilité, 10 recommandations stratégiques pour prévenir une crise publié mardi 26 avril, l’UNEP estime que le sable est la seconde ressource naturelle la plus exploitée par l’être humain juste après l’eau. Avec une telle quantité de sable, il serait possible de construire un mur de 27 mètres de haut et de 27 mètres d’épaisseur qui ferait le tour de la Terre. Surtout, cette exploitation, accentuée par les besoins croissants du secteur de la construction, présente de nombreux risques environnementaux et doit conduire l’humanité à considérer le sable comme une ressource stratégique à préserver.
Or, l’extraction du sable sur les plages le long des côtes, au bord des cours d’eau, dans les fonds marins ou quartiques participe à la dégradation de ces milieux. L’érosion accroît la vulnérabilité face aux risques naturelles contre les tempêtes, les inondations et les submersions. L’UNEP écrit dans un communiqué que « le rôle stratégique du sable comme ressource doit être reconnu, pas seulement comme un matériau de construction mais aussi pour son rôle dans la préservation de l’environnement. […] Par exemple, maintenir du sable sur les côtes pourrait être la stratégie la plus efficace économiquement pour s’adapter au changement climatique en raison de la manière dont le sable protège contre les tempêtes et les submersions marines et face aux impacts de la montée du niveau de la mer. De tels services devraient être pris en compte dans la valeur qu’on accorde au sable. »
« Nos ressources en sable ne sont pas infinies. »
« Pour parvenir à la durabilité, nous devons drastiquement changer la manière dont nous construisons, produisons et consommons des produits, des infrastructures et des services. Nos ressources en sable ne sont pas infinies. Nous devons les utiliser avec parcimonie. Si nous ne parvenons pas à gérer la ressource matérielle solide la plus extraite au monde, alors nous ne pourrons pas éviter une crise et nous ne pourrons pas avancer sur le chemin d’une économie circulaire », affirme Pascal Peduzzi, membre de l’UNEP qui a coordonné ce rapport sur le sable.
Les auteurs du rapport préconisent donc une meilleure gouvernance du sable, l’établissement de législation encadrant son extraction, son utilisation et la remise en état des écosystèmes. Ils invitent aussi le monde à mieux répertorier et connaître l’état de la ressource. Ils suggèrent notamment la mise en place d’une économie circulaire des ressources minérales en interdisant que ces dernières finissent dans des décharges à ciel ouvert et encouragent la ré-utilisation de ces ressources.
Julien Leprovost
Article modifié le 27 avril 2022 afin de corriger une erreur de traduction sur la citation de Pascal Peduzzi
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xavier78
c’est énorme l’extraction de telles quantités et surtout qu’on ne peut pas recycler une fois utilisé