Des scientifiques ont découvert que le gaufre à poche du Sud-Est (Geomys pinetis) est un rongeur qui vit de ses récoltes comme les humains. Cette caractéristique fait de cet animal, le seul mammifère connu à pratiquer l’agriculture, selon Phys.Org. Une récente étude de l’université de Floride publiée dans la revue Current Biology montre que ce mammifère cultive ce qu’il consomme. Le Gaufre à poche du Sud-Est, qui vit sous terre en Amérique du Nord, se nourrit de champs de racines souterraines. Le gaufre creuse et entretient lui-même ces galeries où il fait pousser ses racines. Ces tunnels courent parfois sur des centaines de mètres.
Même si son nom n’est pas forcément connu du public, le gaufre à poche du Sud-Est laisse des traces visibles de tous puisque sa présence se manifeste par des petits monticules sur les sols sablonneux. Vivant dans l’hémisphère nord, ce petit animal d’environ 280 grammes remodèle sans cesse des tunnels souterrains, dans lesquels il passe la majorité de sa vie. Il y plante et cultive des racines, qu’il fertilise avec ses propres déjections et ses déchets. Cette forme d’agriculture rudimentaire, qui se rapproche de celle des humains, selon le professeur UF Jack Putz et la jeune diplômée en zoologie de Floride Veronica Selden.
Putz observait les gaufres à poche du Sud-Est depuis sa propriété privée. Avec sa collaboratrice Veronica Selden, ils tentaient en vain de maintenir les rongeurs hors de leur tunnel afin de pouvoir mesurer les racines qu’ils cultivaient. Les chercheurs essayaient de les bloquer avec des barrages en bois ou en métal, mais ceux-ci étaient simplement contournés par les rongeurs. Ce qui montre leur ingéniosité. « Ils construisent un environnement parfait pour que les racines puissent grandir puis ils les rendent fertiles avec leurs déchets », ajoute Veronica Selden.
Le gaufres à poche du Sud-Est récolte tous les jours ses plantes-racines, qui représentent entre 20 et 60 % de ses besoins énergétiques quotidiens. Car, creuser sur des centaines de mètres demande beaucoup d’énergie pour ce rongeur d’une vingtaine de centimètres. Encore en train d’être étudiés, ils sont considérés comme des « ingénieurs de l’écosystème », selon le professeur Jack Putz.
Romane Pijulet
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