Un récent rapport du think-tank Energy Transitions Commission basé à Londres estime que la capture et la séquestration du carbone (CSC) permettrait de stocker une partie des émissions de gaz à effet de serre des activités que les industriels ne parviendront pas décarboner d’ici 2050. Cette « technologie bas carbone mais non décarbonée », comme l’écrivent les auteurs du rapport, jouera un rôle « vital mais limité » pour cantonner le réchauffement climatique entre 1,5 et 2°C.
En 2050, la CSC interviendrait dans 3 stations : l’impossibilité de trouver une énergie propre de substitution, la contribution à la réduction des concentrations de CO2 dans l’atmosphère et, dans certains cas spécifiques, pour des motifs économiques.
En l’absence d’alternatives aux énergies fossiles pour faire fonctionner certaines activités industrielles, comme les cimenteries, la CSC serait alors un bon moyen de poursuivre ces activités émettrices de gaz à effet de serre en réduisant leurs impacts climatiques. La CSC pourrait aussi intervenir pour capturer et enfermer sous terre une partie du carbone déjà émis dans l’atmosphère terre afin qu’il ne réchauffe pas la planète. Enfin, le recours à la capture et au stockage du carbone pourrait se justifier dans certains cas où cette technologie serait moins couteuse que des alternatives décarbonées en raison de certaines spécificités locales.
Environ 40 millions de tonnes de CO2 sont capturées chaque année dans le monde, sur une trentaine de sites. Même si la technologie de la CSC se développe, elle fait encore face à d’importants coûts. Or, les besoins futurs de capture d’ici 2050 sont estimés entre 7 et 10 gigatonnes de CO2 par an, ce qui représente jusqu’à un quart des émissions actuelles, d’après les projections de l’Energy Transitions Commission. Elle émet l’hypothèse que, d’ici la moitié du siècle, la consommation de charbon et de pétrole aura diminuer de 90 % et celle de gaz de 30 %.
Les investissements requis dans les infrastructures de CSC sont « importants, mais gérables » et évalués à 5.000 milliards de dollars, soit une part infime (0,1 %) du PIB mondial attendu d’ici la moitié du XXIe siècle. De plus, pour que le déploiement de cette méthode soit un succès, il faut que le prix du carbone augmente et que les gouvernements soutiennent ces technologies.
La Energy Transitions Commission (ETC) est une coalition regroupant plusieurs groupes industriels dont l’objectif est de promouvoir des technologies pour parvenir au zéro émission nette d’ici 2050, notamment par le biais des technologies de décarbonation, de l’hydrogène et de l’électrification de nombreux secteurs.
Julien Leprovost
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