Qui peut résister au chocolat ? Personne ! Cette semaine, Ninon Gouronnec, chargée de projets cuisine durable à la Fondation GoodPlanet nous livre ses conseils autour du chocolat.
Votre chocolat, vous l’aimez comment ? Plutôt noir, au lait ou blanc ? Ce qui est sûr, c’est que vous l’aimez passionnément ! Chaque français dévore plus de 13 kg de chocolat par an, soit la 7e place sur le podium européen des croqueurs de tablettes. Mais comment croquer du choco en restant écolo ? Voici nos recos !
Il est bio mon cacao !
La Côte d’Ivoire et le Ghana sont les principaux pays producteurs de cacao : ils se partagent 60 % de la production mondiale, l’Équateur arrivant en troisième position.
Mais l’arbre qui cache la forêt de cette information, c’est que plus de 80 % de la forêt ivoirienne a disparu, au profit de monocultures de cacaoyers. Les arbres sont brûlés pour permettre aux cacaoyers de s’épanouir, libérant dans l’atmosphère des tonnes de CO2. Cette déforestation s’accompagne de pulvérisations massives de produits de synthèse (engrais et autres pesticides), le cacaoyer étant très sensible aux maladies et virus.
Alors concrètement, on fait comment pour favoriser une culture du cacao plus durable ?
Pour avoir un peu de visibilité sur le mode de production, privilégiez le chocolat issu de cacao biologique. Le mode de production étant, d’un point de vue environnemental, le critère ayant le plus d’impact sur la planète ; choisir l’agriculture bio, c’est privilégier des méthodes de production plus respectueuses de la planète. Cependant, cela ne règle pas le problème de la déforestation (entre autres), entraînée par l’explosion de la demande mondiale pour plus de chocolat.
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Une fois que l’on s’est intéressés à la culture du cacao, on peut s’attaquer à sa transformation.
Croquer éthique
L’industrie du cacao permet de faire vivre des milliers de personnes. En effet, de la récolte à la tablette, plus de dix étapes sont nécessaires à sa fabrication : et plus il y a d’étapes, plus il y a d’intermédiaires. Malheureusement, s’assurer que chacun de ces intermédiaires travaille dans de bonnes conditions, est rémunéré correctement, ou même juste en âge légal de faire ce travail est très compliqué. Encore aujourd’hui, on estime qu’entre 800 000 et 1,5 million d’enfants travailleraient dans cette industrie.
Alors concrètement, on fait comment pour du chocolat plus éthique ?
On essaie de croquer éthique ! Le commerce équitable est censé garantir, entre autres, la traçabilité du produit vendu et un prix minimum d’achat permettant une juste rémunération du producteur. Différents labels ont vu le jour ces dernières années, mais tous n’ont pas les mêmes engagements.
Parmi les plus connus, citons les labels FairTrade Max Havelaar, AlterEco, World Fair Trade Organisation, BioPartenaire, Syndicat des Producteurs Paysans (SPP), Fair for life, Agriéthique France, Bio équitable en France, le trèfle de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB), ou encore la grenouille de Rainforest Alliance…
Pour comprendre quels sont leurs différences, nous vous invitons à consulter Lqui détaille les engagements de chacun d’entre eux.
Concernant le chocolat plus précisément, le Chocolate Score Card, un tableau regroupant les principales marques de chocolat et leurs engagements, vous aidera à faire le choix “le moins pire”
Parmi nos recommandations, faciles à trouver, les marques françaises Kaoka et Ethiquable, ou Tony Chocolonely.
Pâtisser autrement
Avec toutes ces recommandations de chocolat, on pourrait presque en manger à tous les repas : dans un bol de lait le matin, en carré après le déjeuner, façon crème dessert le soir… mais nous avons oublié sa rareté et son exotisme.
Plutôt que de se priver (une vie sans chocolat, personne ne mérite ça), on va plutôt parler sobriété (c’est d’actualité) !
Le chocolat, comme la vanille, les épices ou le café, sont des produits exotiques. Il faut donc les considérer comme tels, et raréfier leur usage. Venus de loin, fragiles et sensibles, ils nécessitent énormément de ressources pour venir jusqu’à nous : eau, terres fertiles, engrais et produits phytosanitaires pour le traitement des arbres puis du produit final, transport, emballages, …. Malgré cela, le chocolat est devenu petit à petit monnaie courante dans notre alimentation, et surtout dans nos recettes sucrées.
Alors concrètement, on fait comment ?
En plus des recommandations précédentes, soyez attentif au transport. La marque Grain de Sail, soucieuse de l’empreinte carbone des produits comme le chocolat ou le café, fait naviguer ses propres bateaux à voile pour faire venir jusqu’en Europe ces produits. Une façon comme une autre de minimiser l’empreinte carbone de son alimentation ! De plus, si vous avez pu acheter un chocolat issu de l’agriculture biologique, labellisé, avec des engagements clairs et précis : savourez-le. Mais si votre budget ou votre temps ne vous ont pas permis de le faire, essayer de pâtisser autrement ! Il est possible de se régaler sans chocolat : utilisez les fruits de saison, bien mûrs et sucrés, pensez aux herbes aromatiques (verveine, lavande, menthe…), aux agrumes (jus et zestes) ou aux différentes manières d’aromatiser un dessert (miel, sirop, caramel…).
Adopter de nouvelles habitudes alimentaires plus durables, ce n’est pas culpabiliser dès qu’un dessert cacaoté pointe le bout de son nez ! Savourez ce petit carré de douceur que vous vous offrez, si c’est ce dont vous avez envie. Essayez ensuite d’envisager la gourmandise comme un nouveau terrain de jeux à diversifier, pas forcément chocolaté, avec d’autres saveurs et ingrédients à découvrir.
Maintenant vous savez comment on fait concrètement, pour croquer du choco écolo !
Ninon Gouronnec, chargée de projets cuisine durable à la Fondation GoodPlanet
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