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Les mangroves, plus victimes de la proximité avec les villes que de la croissance économique en elle-même

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Mangroves en Indonésie © Yann Arthus-Bertrand

Tandis que le rythme de disparition de la mangrove ralentit dans le monde, des scientifiques de l’université du Queensland en Australie remettent en cause le lien entre croissance économique et destruction de cet écosystème. En effet, la relation entre les deux se révèle plus complexe qu’on ne le pensait. La docteure Valérie Hagger de l’université australienne qui a conduit l’étude publiée dans la revue Nature Communications fin octobre 2022 explique que : « le plus surprenant est que, dans plupart des situations de croissance économique, vous constatez des pertes et des dégradations d’habitat, notre étude trouve l’inverse. Le temps de trajet vers la ville la plus proche, qui sert de point d’accès aux marchés pour les produits comme les crevettes, le riz ou l’huile de palme s’est révélé un facteur important de la perte de mangroves ces 20 dernières années. »  Leurs travaux ont en effet porté sur l’évolution des mangroves dans le monde entre 1996 et 2016 à l’aide d’images satellitaires. Entre 1996 et 2007, la surface mondiale des mangroves a diminué de 2,74 % ; un chiffre qui a diminué à 1,58 % la décennie suivante (2007-2016) témoignant d’un ralentissement du phénomène. Toujours citée par ScienceDaily, la scientifique Valérie Hagger ajoute que : « même si la croissance économique mesurée par l’intermédiaire des lumières nocturnes a été un facteur de la perte de mangrove durant la première décennie, elle ne l’a plus été dans la dernière décennie. Elle a même permis l’expansion des mangroves dans certaines région permis durant la dernière décennie. C’est potentiellement dû à une plus grande richesse et une meilleure éducation ainsi qu’à une amélioration de la productivité agricole. Toutes ces causes font que, au final, la pression économique sur ces écosystèmes [de mangroves] diminue. »

La mangrove est un des écosystèmes les plus menacés au niveau mondial. Ces dernières ont perdu plus du tiers de la superficie au niveau mondial en un siècle en raison du développement de l’aquaculture, de l’urbanisation et de l’agriculture. De plus, l’érosion du littoral et les catastrophes naturelles fragilisent les forêts côtières. La surface de mangrove recule donc dans le monde, mais certaines mangroves se reconstituent dans différentes régions du monde, aidées par les communautés locales et leur rôle de plus en plus reconnu dans le stockage du carbone et la bonne santé des ressources marines ainsi que la prévention des catastrophes naturelles.

 Julien Leprovost

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