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Blue Marble, la première photo de la Terre dans son ensemble depuis l’espace fête ses 50 ans, Yann Arthus-Bertrand revient avec nous sur cette image iconique

blue marble photo emblématique

La Bille bleue ou le Blue marble prise par la mission Apollo 17 le 7 décembre 1972.. Image courtesy NASA Johnson Space Center Gateway to Astronaut Photography of Earth © NASA

Le 7 décembre 1972, la NASA rend publique la première photographie de la Terre dans sa globalité prise depuis l’orbite terrestre. L’image titrée « Blue Marble » (la bille bleue) devient iconique et fait le tour du monde. On dit qu’elle a contribué à sensibiliser l’humanité au fait qu’on partage tous la même planète. Le photographe, réalisateur écologiste et président de la Fondation GoodPlanet Yann Arthus-Bertrand (76 ans) ne se souvient pas avoir vu l’image à l’époque : « par contre, je me rappelle très bien quand, trois décennies plus tard, l’ancien vice-président des États-Unis Al Gore a dit lors de sa présentation sur le changement climatique qu’on retrouve dans le film « Une Vérité qui dérange » que c’est la photographie la plus importante pour l’environnement ». La photo prise au cours de la mission Apollo 17 n’est toutefois pas la première image de la Terre depuis l’espace, mais elle est la première à montrer l’entièreté de la planète.

Le photographe connu pour ses prises de vues aériennes avoue qu’il aurait rêvé faire cette photographie depuis l’espace et qu’on devient « complétement amoureux de la Terre » quand on voit ces images ou celle de Thomas Pesquet. Yann Arthus-Bertrand rajoute que « bien évidemment une photographie peut contribuer à changer le monde. Les images ont une force. C’est une avancée incroyable dans l’histoire du monde de voir la Terre de loin. On pourrait parler de maison à protéger mais l’expression a été trop entendue, elle me passe par-dessus la tête.  La photo de la NASA montre bien que la Terre est vivante. Elle a une couleur, elle sent la vie. » Une telle image aide à prendre du recul. Yann Arthus-Bertrand explique : « avec une image verticale, la vision devient différente. »

[À lire aussi « La Terre entre nos mains »: depuis l’espace, un plaidoyer pour la planète signé Thomas Pesquet]

Deux phénomènes ont marqué la seconde moitié du XXe siècle et ont conduit à percevoir autrement la Terre : la prise de conscience écologique et les premières incursions humaines dans l’espace. Ces 2 mouvements sont concomitants. Même si nous savions que la Terre était une sphère isolée dans le vide stellaire, jamais auparavant nous n’avions pu la voir. En 1968, la mission Apollo 8 rapporte une image d’un lever de Terre prise depuis les environs de la Lune.

Le levé de Terre capturé par la mission Apollo 8. Taken aboard Apollo 8 by Bill Anders, this iconic picture shows Earth peeking out from beyond the lunar surface as the first crewed spacecraft circumnavigated the Moon, with astronauts Anders, Frank Borman, and Jim Lovell aboard. © NASA

Puis, c’est en 1972, soit la même année que le Sommet de Stockholm sur l’environnement, que la NASA dévoile l’image de notre planète bleue flottant dans le vide : la Bille Bleue ou Blue Marble. Cette photographie emblématique rappelle que la Terre est l’unique maison de l’espèce humaine. Ce que Yann Arthus-Bertrand confirme « quand vous voyez Elon Musk qui a l’insensé projet d’aller vivre sur Mars. En mettant côte à côte une image de la Terre et de Mars, on voit bien que la Terre est pleine de vie alors que Mars est invivable. » L’écologiste déplore la situation actuelle et le fait que 50 années plus tard, après de nombreux sommets sur l’écologie, une diffusion de l’information : « peu de choses ont changé. On reste dépendant des énergies fossiles et de la croissance. » C’est pourtant en 1972, déjà, que le Club de Rome publie le rapport Meadows qui avertit le monde des « limites de la croissance ». En s’appuyant sur des modèles informatiques, il alerte sur les défis environnementaux, économiques et sociaux à venir en raison de l’industrialisation, de l’épuisement des ressources, de l’augmentation de la consommation, de l’extraction et de la population humaine. Réédité et mis à jour régulièrement, l’ouvrage a été vendu à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde et traduit dans une trentaine de langues.

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Au terme de ce parcours avec la photographie du Blue Marble, Yann Arthus-Bertrand exprime sa perplexité et son étonnement : « on se réfugie derrière des espoirs bidons reposant sur la technologie comme l’avion à hydrogène ou la fusion. Au fond, on n’a pas vraiment envie de changer alors que tout le monde est au courant. Je pense tout le temps à cette question de fond, elle me travaille. » Il croit néanmoins que changer reste possible : « je prépare actuellement un film sur la biodiversité et je suis surpris de voir que dans la nature de nombreuses espèces savent placer le collectif avant tout. C’est ce qu’il faudrait et pour cela on a besoin d’une révolution spirituelle, d’être capable de penser collectif. On continue pourtant d’être prisonniers de nos égos et de nos envies individuelles. »

Julien Leprovost

Voir d’autres images de la série Blue Marble sur le site de la NASA

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2 commentaires

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    • Guy J.J.P. Lafondg

    Des clichés époustouflants. @:-)
    Et des réflexions édifiantes et profondes, qui interpellent nos caractères et nos identités multiples. Merci.
    “Dans la nature, de nombreuses espèces savent placer le collectif avant tout” – Yann Arthus-Bertrand
    Qu’est-ce qu’on attend?
    Il n’est jamais trop tard pour prendre la main qu’on nous tend, pour s’éduquer à plus de coopération, et pour se cambrer pour la sauvegarde de la notre diversité biologique.
    @GuyLafond
    Montréal (Québec) et Ottawa (Ontario)
    https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/13951291268146

    • Henri DIDELLE

    LA PHOTO MONTRE TRES BIEN QUE LA TERRE EST PLATE (lol ….)
    Et dire qu’au XXIème siècle il y a encore 1 français sur 10 qui croit mordicus à cette supercherie. En fait cela dépend de l’échelle. Sur un lac de 100 mètres de long la courbure n’est même pas mesurable. On ne peut pas en dire autant de l’océan.