Energies renouvelables: éolien en mer et solaire, les principales mesures du texte

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Eoliennes à Campigny, dans l'Eure, le 23 décembre 2022 © AFP/Archives JOEL SAGET

Paris (AFP) – Alléger les procédures administratives, installer des panneaux solaires en bord d’autoroute et sur les parkings, développer massivement l’éolien en mer: le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables doit permettre à la France de rattraper son retard.

Des objectifs ambitieux

En France, qui s’est longtemps reposée sur la puissance de son parc nucléaire, les énergies renouvelables ne représentent que 19,3% de la consommation finale brute d’énergie, une part plus faible qu’ailleurs en Europe et déjà en deçà de l’objectif fixé en 2020 de 23%.

A l’urgence climatique, la guerre en Ukraine vient aujourd’hui ajouter la menace d’un « blackout », rendant nécessaire pour le gouvernement un changement d’échelle.

Pour 2050, le président Emmanuel Macron s’est fixé comme objectifs de multiplier par dix la capacité de production d’énergie solaire pour dépasser les 100 GW, et de déployer 50 parcs éoliens en mer pour atteindre 40 GW.

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 Délais réduits

Il faut en moyenne en France 5 ans de procédures pour construire un parc solaire, 7 ans pour un parc éolien et 10 ans pour un parc éolien en mer.

Le texte prévoit des adaptations temporaires des procédures administratives pour simplifier et accélérer la réalisation des projets, l’objectif étant de raccourcir significativement les délais de déploiement.

Le gouvernement veut notamment réduire certains recours, en reconnaissant une « raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM) » pour des projets d’énergies renouvelables.

Planification et approbation des communes

C’était un des sujets les plus sensibles du texte.

[À lire aussi Marc Jedliczka, porte-parole de l’Association négaWatt : « la conjugaison de ces deux familles de mesures, sobriété et efficacité, permet de diviser par 2 la consommation finale d’énergie de la France »]

Après un compromis trouvé au Sénat, les communes pourront faire remonter – dans un dispositif de planification « ascendante » – les zones d’accélération, prioritaires pour déployer des projets d’énergies renouvelables. Pour la phase d’application de ces zones « propices », l’approbation du maire sera requise.

La mesure a crispé la gauche, qui redoute le retour du « veto des maires » que réclamaient des députés LR pour l’ensemble du territoire.

À l’exception des procédés de production en toitures, ces zones ne pourront être incluses dans les parcs nationaux et les réserves naturelles, a précisé l’Assemblée.

Acceptabilité

L’Assemblée a adopté en première lecture des amendements écologistes pour instaurer un observatoire et un médiateur des énergies renouvelables.

Pour une meilleure « acceptabilité », les députés ont ajouté au texte un objectif paysager incitant les collectivités à « veiller à limiter les effets de saturation visuelle », notamment des éoliennes.

Afin de mieux répartir les énergies renouvelables sur le territoire, le texte rend possible une modulation tarifaire qui inciterait des porteurs de projets à s’installer dans des zones aux conditions naturelles a priori moins favorables.

Plus d’espace pour le solaire

Le projet de loi facilite l’installation de panneaux photovoltaïques aux abords des autoroutes et grands axes. Il permet de déroger à la loi Littoral, dans un cadre très contraint, pour l’implantation de panneaux dans des « friches ». Il facilite aussi l’implantation dans les communes de montagne.

Il impose l’équipement progressif des parkings extérieurs de plus de 1.500 m2 avec des ombrières photovoltaïques.

 L’éolien prend la mer

Le projet de loi propose de mutualiser les débats publics sur la localisation des projets de parcs éoliens en mer « pour améliorer la planification spatiale » et accélérer leur développement.

L’Assemblée a rejeté en séance des amendements LR réclamant que les zones d’implantation soient situées à une distance minimale de 40 km du rivage.

Seront toutefois « ciblées en priorité des zones propices situées dans la zone économique exclusive », soit un peu plus de 22 km des côtes, et en dehors des parcs nationaux ayant une partie maritime.

Redistribution

Sur proposition des socialistes, l’Assemblée a renoncé à un principe de ristourne sur la facture des riverains d’énergies renouvelables. Les députés privilégient des mesures territoriales plus larges comme des fonds pour aider les ménages modestes en situation de précarité énergétique ou pour financer des projets en faveur de la biodiversité.

Agrivoltaïsme

Le texte entend définir « l’agrivoltaïsme », combinant exploitation agricole et production d’électricité, par exemple avec des panneaux solaires montés sur des pieds, permettant la culture voire le passage d’animaux. La production agricole devrait rester « l’activité principale » ou les installations être « réversibles ».

© AFP

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3 commentaires

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    • Balendard

    Concernant l’abandon du nucléaire, le Lutin thermique que je suis est en accord avec les visions qu’ont l’Allemagne, Greenpeace ainsi que Négawatt de ce sujet

    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/essentiel.pdf

    • Serge Rochain

    Non seulement rattraper pudiquement notre retard mais aussi tenter d’effacer l’erreur stratégique d’avoir décidé de replonger dans le nucléaire uniquement pour des raions électorales dont les effets ne pourront se faire sentir que dans au moins 15 ans pour les premiers, et qu’il faudra bien vivre en attendant. Le nucléaire ancien comme les récents « incidents » l’on démontré, sera bien incapable de tenir jusque là, et c’est donc bien sur le renouvelable, dont n’importe quel parc éolien ou solaire est opérationnel en moins de deux ans qui fera le job.

    • Dehousse Marc

    Il faut créer un organisme d’Etat ( SDF, Solaire De France 😳), chargé de couvrir à ses frais tous les toits moches (agricoles, artisanaux, industriels, habitat collectif, centre commerciaux et parkings…) en échange d’un loyer au m2 utilisé. L’électricité seraient injectée directement dans le réseau pour une production répartie.