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Emirats: la COP28 sera présidée par le PDG du géant pétrolier public ADNOC

ministre de l'Inductrie et chef de la compagnie pétrolière nationale ADNOC, Sultan Ahmed al-Jaber

Photo fournie par le Ministère émirati des Affaires présidentielles le 28 novembre 2022 du ministre de l'Inductrie et chef de la compagnie pétrolière nationale ADNOC, Sultan Ahmed al-Jaber, désigné le 12 janvier 2023 président de la COP28 prévue aux Emirats © UAE's Ministry of Presidential Affairs/AFP/Archives Rashed AL-MANSOORI

Dubaï (AFP) – Le PDG de la compagnie pétrolière nationale des Emirats arabes unis a été désigné jeudi président de la conférence de l’ONU sur le climat prévue cette année dans le riche pays du Golfe, suscitant de vives critiques parmi les militants de l’environnement.

Le ministre émirati de l’Industrie, chef du géant pétrolier ADNOC (Abu Dhabi National Oil Company) et envoyé spécial pour le changement climatique, Sultan Ahmed al-Jaber, sera le premier PDG à présider une COP, selon un communiqué publié jeudi par l’agence de presse officielle WAM.

« Nous apporterons une approche pragmatique, réaliste et axée sur les solutions », a affirmé Sultan Ahmed al-Jaber, cité dans le communiqué.

« L’action climatique est une immense opportunité économique d’investissement dans la croissance durable. Le financement est la clé », a-t-il ajouté.

Le ministre émirati dirige la compagnie pétrolière nationale depuis 2016 mais aussi Masdar, l’entreprise émiratie d’énergies renouvelables.

Sa double casquette lui vaut toutefois des critiques de la part des militants de l’environnement.

« La nomination de Sultan Ahmed al-Jaber à la présidence de la COP28, alors qu’il occupe le poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale d’Abu Dhabi constitue un conflit d’intérêts scandaleux », a réagi Harjeet Singh, de l’organisation Climate Action Network International.

« La menace constante des lobbyistes des combustibles fossiles lors des négociations climatiques de l’ONU a toujours affaibli les résultats de la conférence sur le climat, mais cette situation atteint un autre niveau dangereux et sans précédent. », a-t-il ajouté.

[A lire aussi Le monde paie « un prix horrible » pour sa dépendance aux énergies fossiles, dit le chef de l’ONU]

 « Réchauffement climatique »

Les lobbyistes du secteur pétrolier et gazier étaient venus en force à la COP27 organisée en novembre en Egypte, avec un nombre en hausse de plus de 25% par rapport à la COP précédente à Glasgow, selon les associations.

Le contingent le plus nombreux venait des Emirats arabes unis, suivi de la Russie.

Cette édition a permis l’adoption d’une résolution sur l’indemnisation des pays les plus pauvres pour les dégâts causés par le changement climatique.

Mais elle n’a pas réussi à faire progresser la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour maintenir l’objectif de limiter le réchauffement de la planète.

Et la question d’une moindre utilisation des énergies fossiles a été à peine mentionnée dans les textes.

Les Emirats arabes unis, qui figurent parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, plaident pour une sortie graduelle des hydrocarbures, et se sont engagés à atteindre la neutralité carbone en 2050.

Le pays désertique de 10 millions d’habitants, dont 90% d’expatriés, a connu, grâce au pétrole, une croissance fulgurante depuis les années 1970, mais son économie s’est progressivement diversifiée.

« Limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius nécessitera des réductions significatives des émissions, une approche pragmatique, pratique et réaliste de la transition énergétique et une aide accrue aux économies émergentes », affirme le communiqué publié jeudi, en référence à l’objectif fixé lors des précédents sommets de la COP.

Le réchauffement climatique est un sujet particulièrement important pour les pays du Golfe où les températures frôlent parfois les 50 degrés en été.

Selon une étude publiée en 2021, certaines régions pourraient devenir invivables d’ici la fin du siècle.

La COP28 se tiendra à Dubaï en novembre et décembre.

© AFP

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3 commentaires

Ecrire un commentaire

    • Haguenauer

    certainement pas la meilleure solution pour se passer du pétrole et autres énergies polluantes

    • Guy J.J.P. Lafond

    Directement de Montréal, QC, Canada, un bonjour à tous,
    S.v.p., il y a un autre bon article à ce propos dans le quotidien canadien Le Devoir:
    « Steven Guilbeault entend « collaborer » avec le président de la COP28″ – Alexandre Shields (Le Devoir, le 13 janvier 2023)
    Il y aussi un encadré de l’agence AFP.
    Mise en exergue:
    « Dès les années 1980, la pétrolière Exxon Mobil disposait de prédictions sur le réchauffement climatique d’une justesse remarquable, réalisées par ses propres scientifiques, qui se sont révélées être précisément ce qui s’est produit plusieurs décennies plus tard, a confirmé une nouvelle étude parue jeudi dans la revue Science. ExxonMobil, l’un des plus gros groupes pétroliers du monde, a « modélisé et prédit le réchauffement de la planète avec une exactitude troublante, pour finir par passer les décennies suivantes à nier cette même science climatique », a déclaré Geoffrey Supran, coauteur de ces travaux ».
    Autrement dit, il est devenu urgent que l’OPEP et ses associés internationaux cessent de nous prendre pour des valises.
    @GuyLafond
    En devoir bénévole – ONU
    https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/1395129126814691329

    • ATSE

    Une bonne nouvelle de voir un pays producteur d’énergie fossile organiser la COP28 qui sera présidée par le PDG d’une entreprise producteur du pays.
    Cette nouvelle est d’autant bonne dans la mesure où ce pays est aussi victime des changements climatiques et réchauffement de la terre.
    Mais la réduction des gaz à effet impose aussi de débuter la lutte par la baisse des grandes consommations de ces énergies.
    Si les pays de forte consommation arrivent freiner leur importation et production pour ceux qui en produisent également, cela aura un effet sur l’offre à travers la chute du prix sur le marché et par entraîner les marges bénéficiaires. La production devenant en perte, les producteurs diminueront en retour leur production.

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