Marin des Glaces, épisode 5 :l’expédition arrive enfin à destination après un mois en mer

L'Antarctique DR Marins des Glaces

Le voyage est Marins des Glaces se poursuit. Ils ont atteint leur destination, la baie Marguerite, tandis que les quelques rencontres qu’ls font témoignent à la fois de la beauté de l’Antarctique et de sa fragilité face au réchauffement climatique.

La semaine dernière, nous avons atteint l’objectif de notre périple : la Baie Marguerite !

La navigation jusqu’ici n’a pas été aisée, les conditions météorologiques après le passage du cercle polaire sont restées difficiles mais nous gagnons en réactivité, lors du slalom entre les blocs de glace.

Des rencontres qui témoignent de la fragilité de l’Antarctique

Par ici, les rencontres humaines sont toujours inattendues et précieuses. Abrités dans une cabane, nous avons ainsi fait la connaissance de quatre membres de la base scientifique anglaise de Rothera. L’un d’eux, biologiste, nous a parlé de son travail consistant à étudier les colonies voisines de cormorans. Il pose des balises GPS sur certains individus afin d’analyser le comportement de ces oiseaux sous l’eau. Ses travaux lui ont permis de relever des plongeons à plus de 140 mètres de profondeur !

Nous avons également appris par l’un d’eux que la banquise ne s’était pas formée dans la région cet hiver, chose très surprenante – pour ne pas dire inquiétante – compte tenu de notre latitude actuelle. Les vents violents, mais aussi les températures anormalement élevées en sont les principales causes. Ce phénomène n’est pas local : depuis 1979, l’extension de la banquise n’a jamais été aussi faible en Antarctique.

Éléphants de mer en Antarctique DR Marins des Glaces

Au cours des derniers jours, nous avons fait la connaissance de deux nouvelles espèces – les otaries et les éléphants de mer – qui adoptent des stratégies bien distinctes pour lutter contre le froid. À l’inverse des otaries qui misent tout sur leur fourrure (avec 46 000 poils par cm2, elles sont bien équipées !), les éléphants de mer comptent sur leur épaisse couche de graisse pour survivre ici. Les mâles peuvent peser 5 tonnes. Nous n’en menions pas large en les croisant à terre !

Cela fait un mois que nous vivons et voguons sur le voilier L’Ile d’Elle. Sans accès à l’actualité ni aux réseaux sociaux, nous oublions parfois que le « vrai » monde continue de tourner sans nous. La civilisation attendra encore un mois, le temps pour nous de rejoindre Ushuaïa, en continuant notre école buissonnière !