L’équipage est sur le retour. Notre correspondante à bord s’étonne du tourisme en Antarctique rendu possible par la présence de bateaux de croisière. En 5 ans, le nombre de touristes a été multiplié par 2 tandis que les glaciers poursuivent leurs vies pas s tranquilles que ça.

Remontant vers les îles Shetland du Sud – région plus accessible, au nord de la Péninsule antarctique – il nous arrive désormais de croiser quelques voiliers mais aussi des bateaux de croisière. Le nombre de touristes dans la région a explosé au cours des dernières années, passant de 55 000 passagers avant la pandémie de COVID-19 à 100 000 cette année ! La grande majorité des personnes souhaitant découvrir la région – essentiellement des Américains et des Chinois – embarquent à bord de bateaux pouvant accueillir plusieurs centaines de passagers. Ces navires parcourent en un temps record des distances phénoménales : l’un d’entre eux nous a indiqué avoir mis deux jours et demi pour atteindre la baie Marguerite, que nous avons découverte au bout d’un mois de navigation !
Notre petit voilier nous permet de nous faufiler dans des criques et anses inaccessibles aux gros bateaux. Et surtout, comble du luxe, nous avons le temps et en profitons allègrement.

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Au cours des dernières journées de navigation, nous avons approché de nombreux – et immenses – glaciers qui viennent se jeter dans la mer. Amarrés près d’eux, nous les entendons et les voyons « vivre » : la glace craque, gronde, des morceaux se détachent, des avalanches venant des sommets créent des nuages poudreux sur les hauteurs… Tout cela, sous le regard nonchalant des manchots qui ne semblent pas perturbés par le mouvement de ces énormes masses si proches d’eux.

Sur le pont, nous guettons les orques – que nous n’avons pas encore eu l’honneur de rencontrer – et retrouvons avec bonheur les sternes antarctiques, ces virgules virevoltant dans le ciel. Quand le froid commence à devenir trop mordant, nous descendons deux marches et c’est un autre univers qui s’offre alors à nous : l’intérieur du bateau est notre cocon immuable au milieu de cette immensité inconnue. Une tasse de thé fumante, une polaire supplémentaire, un coup d’œil à la carte et nous revoici sur le pont, prêts à continuer cette folle aventure.

Ingrid Vanhée, pour les Marins des Glaces

Suivre le tracé du bateau en direct ICI

Les marins des Glaces est une expédition conduite en partenariat avec la Fondation le Français, témoin des pôles.

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