Les biologistes marins de l’université de Nouvelle-Galles du Sud en Australie viennent de lancer un appel à l’aide afin de planter un million d’hectares de forêt de Kelp. Baptisée le Kelp Forest Challenge (le défi pour les forêts de Kelp), l’initiative a été dévoilée le 19 février 2023. Elle ambitionne d’aider à la régénération et à la restauration des forêts de Kelp dans le monde. Elle intervient à l’occasion d’un congrès mondial sur les algues. Les scientifiques déplorent en effet que le Kelp, ou le varech en français, attire moins l’attention que les forêts ou les coraux alors qu’il joue un rôle tout aussi essentiel dans le bon fonctionnement de l’environnement. Bien qu’on trouve du varech sur un tiers des littoraux du monde, ce type d’écosystème est menacé par le réchauffement climatique et les activités humaines. Ainsi, en Californie aux États-Unis ou en Tasmanie en Australie, jusqu’à 95 % de la canopée des forêts de Kelp a déjà disparu.
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Les scientifiques appellent ainsi à un mouvement international de reforestation des côtes. D’une couleur marron brune, le Kelp, ou varech, pousse dans les eaux peu profondes où il forme « des forêts ». Le docteur en océanographie Aaron Eger, qui dirige la Kelp Forest Alliance à l’origine de la démarche explique : « les forêts terrestres et les coraux ont bénéficié de campagnes indispensables de protection et de restauration ces dernières années. Les forêts de Kelp sont tout aussi vitales et elles disparaissent rapidement. Notre initiative doit encourager et faciliter la protection de ce qu’il reste tout en restaurant ce qui a été ce qui a été perdu. Nous travaillons avec des médias pour la promouvoir, avec des entreprises de plongée pour disposer du matériel sous-marins nécessaire et avec des aquaculteurs pour produire les stocks de graines dont nous avons besoin ». Les scientifiques évaluent le coût de la replantation d’un million d’hectares de forêts de Kelp à 40 milliards de dollars, ils estiment cependant que les retombées et les bénéfices, en termes de services écosystémiques (comme l’abondance des poissons pour la pêche, le stockage du carbone ou l’attractivité touristique), sont incommensurablement supérieurs. Une vingtaine d’organisation ont déjà répondu à l’appel. Un premier engagement a aussi été pris pour restaurer 30 000 hectares en Corée du Sud.
Julien Leprovost
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