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« De maison en maison », la République dominicaine vaccine face au danger du cholera

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La République dominicaine procède à une vaccination qui s'accompagne de la distribution d'eau potable dans les quartiers vulnérables tels que La Zurza, où le premier cas de choléra du pays a été signalé, le 16 févier 2023 © AFP Erika SANTELICES

Saint-Domingue (AFP) – « On ira vacciner de maison en maison », promet l’épidémiologiste dominicain Jesus Suardi à propos du plan de bataille contre le choléra dans la zone la plus peuplée et une des plus pauvres de la capitale de la République dominicaine, pays frontalier d’Haïti où une épidémie fait rage.

Les zones de tourisme, principale activité économique de la République dominicaine, n’ont pour l’instant pas été touchées.

Après trois ans sans aucun cas de choléra, 82 personnes ont été infectées ces dernières semaines. Les autorités ne veulent prendre aucun risque et ont lancé en janvier un plan de vaccination dans ce pays de 11 millions d’habitants alors qu’une épidémie d’ampleur affecte le voisin Haïti, avec qui la République dominicaine partage l’île d’Hispaniola.

A Haïti, les premiers cas ont été signalés en octobre et, à ce jour, un peu plus de 2.300 ont été dénombrés, avec 32.754 cas suspects et 594 décès, selon les données publiées par l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS/OMS).

La maladie, qui provoque une déshydratation sévère et la mort si elle n’est pas traitée, est souvent causée par la consommation d’aliments ou d’eau contaminés par la bactérie Vibrio cholerae, mais elle peut également se transmettre d’une personne à l’autre.

Les premières infections ont été détectées à La Zurza, célèbre et grand quartier très pauvre de Saint-Domingue, aux toits de zinc. Le quartier s’est développé de manière désordonnée sur les rives de la rivière Isabela, où faute d’eau courante, les habitants puisent leur eau.

Celle-ci est possiblement contaminée.

Kelvin Herasmo, un technicien en téléphonie mobile de 37 ans, a été « la troisième personne à se faire vacciner » à La Zurza.

Il a pris cette décision après avoir conduit à l’hôpital un voisin malade depuis « deux jours ». « Il était évanoui, en état de déshydratation, on ne voyait que son squelette. Je l’ai mis sur la moto et je l’ai emmené », a-t-il raconté.

La femme et la fille de Julio Cesar Perez ont été testées positives et ont passé plusieurs jours à l’hôpital. « Je n’ai pas été infecté. Je suis vacciné maintenant », a déclaré à l’AFP Perez, un habitant de La Zurza, après avoir reçu sa dose.

Pour le moment, 26.000 personnes ont été vaccinées.

Les autorités ont particulièrement ciblé les quartiers défavorisés de Saint-Domingue qui ont des problèmes d’approvisionnement en eau. Des citernes d’eau potable ont été installées.

Une campagne de sensibilisation a aussi été lancée. On y explique les symptômes (diarrhées et vomissements incessants) et les causes de transmission.

« Tant que nous aurons des cas dans le pays voisin, Haïti, notre pays sera en danger », a affirmé Eladio Pérez, vice-ministre de la Santé.

La migration illégale constante d’Haïtiens, fuyant la misère et la violence des gangs, a favorisé l’apparition de la maladie en République dominicaine qui conduit une politique inflexible de reconduite à la frontière des clandestins.

Les autorités dominicaines distribuent également des tracts en créole invitant la population à ne pas utiliser les « puits » ou piscines naturelles qui pourraient être contaminés. Or, une journaliste de l’AFP a vu des personnes se baigner dans un de ces puits à proximité d’un rat mort…

© AFP

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