Marins des Glaces épisode 8 : quand franchir le mythique Cap Horn signifie renouer avec le « monde normal »

Le Cap Horn, vu depuis le phare chilien qui domine le parc national du Cap. Photo DR Marins des Glaces/Ingrid Vanhée

Le voyage du retour touche à sa fin. Les ultimes jours de mer marquent la transition du monde antarctique au mone normal, un peu plus vivant et diversifié.

Nous venons d’achever notre dernière semaine de navigation dans les mers australes. Jusqu’au bout, l’Antarctique nous aura réservé de belles surprises : après avoir découvert la magnifique île volcanique de Deception, un ballet de cinq baleines à bosse est venu escorter notre voilier, comme pour saluer notre départ prochain. La fenêtre météo identifiée nous imposait en effet de repartir rapidement pour le fameux passage du Drake. Un bon sas de décompression – dont nous appréhendions un peu la violence – avant le retour à la civilisation. Petit à petit, durant ces trois journées et trois nuits de navigation, le changement s’opère : la température s’adoucit, les étoiles réapparaissent et certains de nos grands amis volants refont surface. Avec ses 3,5 mètres d’envergure, l’albatros errant est en effet l’un des oiseaux les plus grands au monde. L’observer évoluer majestueusement dans les airs autour du bateau, tirant partie du vent, nous occupe durant des heures. Ses ailes immenses lui permettent de voler jusqu’à 80km/h !

albatros — Vol d’un goéland Photo DR Marins des Glaces/Ingrid Vanhée

À l’arrivée au Cap Horn, un nouveau monde commence : arbustes, odeur de la terre, insectes, petits oiseaux colorés… Nos sens ne sont plus habitués à une telle diversité ! Les îles de Patagonie que l’on devine dans la brume, même si peu habitées et souvent austères, sonnent pour nous le retour à la civilisation. Nous revenons émerveillés par la nature préservée que nous avons pu découvrir au cours de ces dernières semaines. Observer des animaux dans leur environnement naturel, sans les déranger, n’a décidément pas de prix. Emus par ces découvertes et heureux d’avoir pu les partager – notamment avec de nombreux scolaires – nous tâcherons de faire en sorte que cette quête du sauvage continue à nous animer au quotidien.