Le visiteur de l’exposition Félins au Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) de Paris est accueilli par un spécimen naturalisé de chacune des 38 espèces de félins sauvages vivant sur Terre. D’un coup d’œil, il peut contempler toute la diversité de cette famille de mammifère dont, en général, on ne connaît qu’une dizaine de représentants. Parmi les plus emblématiques, on peut citer le lion, le tigre, le léopard, le lynx, le puma, le jaguar ou encore, évidement, si populaire et si proche de nous : le chat.
Des prédateurs fascinants
« Cette exposition présente la diversité des félins et les menaces qui pèsent sur eux », explique Géraldine Véron, professeure au MNHN et commissaire de l’exposition Félins. Le Muséum National d’Histoire Naturelle leur consacre une exposition exceptionnelle du 22 mars 2023 au 7 janvier 2024. Le parcours se découpe en 4 parties : Fascinants félins, De parfaits prédateurs ? Des félins et des Hommes, Apprivoisés ou domestiqués ?
La déambulation dans l’exposition permet de mieux connaître ces mammifères poilus qui nous subjuguent grâce à des animaux naturalisés, une scénographie impressionnante, ou encore des bornes interactives pour comprendre pourquoi les félins sont de bons chasseurs, quels sens ils utilisent, quelles sont leurs qualités athlétiques pour courir, sauter et s’emparer de leurs proies. C’est un trait commun à toutes les espèces de félin.
Géraldine Véron raconte : « ces animaux sont très adaptés à la prédation, mais ils se montrent aussi très fragiles car ils ne réussissent pas à tous les coups à atteindre leurs proies. » En effet, par exemple, le lion affiche un taux de réussite de 30 % quand il chasse le gnou et un chiffre bien moindre quand il s’attaque au zèbre. Quant à lui, le guépard peut se vanter d’attraper 75 % de ses proies quand il s’en prend aux faons de gazelles. Mais, son taux de réussite diminue de moitié quand il s’attaque aux gazelles adultes dont il ne parvient à se saisir que dans 37 % des cas.
Les félins sauvages ne sont pas l’apanages des contrées lointaines puisqu’on en trouve en Europe avec le lynx, qui fait l’objet d’une attention toute particulière dans cette exposition, ou encore le chat forestier qu’on trouve même en Île-de-France.
Au-delà de l’aspect purement naturaliste, l’exposition revient aussi sur les relations de fascination, d’affection ou de crainte entre les êtres humains et les félins. Elle présente une série d’objets qui, de l’Egypte antique à l’Asie en passant par l’Afrique et la période contemporaine, évoquent ces liens.
Le chat domestique, un vrai félin, un authentique prédateur
Bien sûr, ce panorama ne serait pas complet sans s’arrêter sur la domestication du chat. La seule espèce de félin domestiqué est le chat ganté. Cette dernière espèce est à l’origine du chat domestique tel que nous le connaissons. Géraldine Véron précise : « le chat domestique est le fil rouge de l’exposition car le chat est l’animal de compagnie favori partout dans le monde. Lui aussi est un félin qui garde toutes les spécialisations et les adaptations de prédateur. Le visiteur peut se rendre compte que la domestication permet d’avoir un petit félin chez soi. » On compte aujourd’hui 15 millions de chats en France.
L’exposition présente une reconstitution de la « sépulture au chat » de Shillourokambos, à Chypre. Vieille de 9 500 ans et découverte en 2002, la tombe abrite un jeune homme et un chat domestique. C’est l’une des plus anciennes traces de cette relation spéciale entre le chat et l’humain, qui témoigne de liens affectifs entre les deux espèces.
Des félins menacés
Ce tour d’horizon du monde des félins fait la part belle à la beauté sans toutefois oublier la triste réalité. 17 des 38 espèces de félins sauvages dans le monde sont menacées d’extinction. En cause, la destruction et la fragmentation de leurs milieux, la chasse et le braconnage, les collisions avec les véhicules…
Mieux connaître et comprendre ces animaux, en apprécier la beauté aide à les préserver. Mais concrètement, en plus des scientifiques et des associations qui œuvrent en ce sens, chacun peut agir. Géraldine Véron le confirme et estime que cela nécessite de revoir la manière dont nous consommons parce que : « beaucoup de félins sauvages sont victimes de la déforestation.En Asie du Sud-Est, elle est due à l’essor des plantations de palmiers à huile. » L’huile de palme est un ingrédient qu’on retrouve dans de nombreux produits de l’industrie agroalimentaire qu’il convient donc d’éviter ou de restreindre.
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Finalement, la visite de l’exposition Félins s’avère accessible à tous les âges. Des visites et des contes sont mêmes proposés pour le jeune public. Il faut compter de 1 à 3 heures pour faire le tour. On recommande !
Le trailer de l’exposition Félins
Julien Leprovost
Infos pratiques
Exposition Félins (site Internet de l’expo), du 22 mars 2023 au 7 janvier 2024 à la Grande Galerie de l’Évolution au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.
Ouvert tous les jours sauf les mardis · De 10 h à 18h.
Tarifs : 13 € / 10 €
Atelier et programmation spécifique, dont visite guidées et ateliers pour les enfants dès 3 ans, en plus de l’exposition à découvrir sur le site de l’exposition Félins.
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Un commentaire
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xavier7857
je vais y aller