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Climat : « réagir vite » pour éviter « l’Apocalypse », plaide le Premier ministre du Vanuatu

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Le Premier ministre du Vanuatu, Ishmael Kalsakau, à New York le 28 mars 2023 © AFP Ed JONES

Nations unies (Etats-Unis) (AFP) – Les dirigeants du monde « doivent réagir, et vite », contre le changement climatique pour éviter « l’Apocalypse », a alerté le Premier ministre du Vanuatu Ishmael Kalsakau lors d’un entretien mardi avec l’AFP à New York.

Il espère que la résolution que son pays porte mercredi devant l’Assemblée générale de l’ONU — qui demande l’avis de la Cour internationale de Justice sur les obligations climatiques des Etats — sera « un pas dans la bonne direction » pour ajouter un peu « d’urgence » aux intentions de l’accord de Paris de limiter le réchauffement bien en deçà de +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, si possible +1,5°C.

Votre archipel a été frappé il y a trois semaines par deux cyclones en quelques jours. Quelle est la situation ?

Dans les îles où les cyclones ont frappé, c’est la dévastation extrême. Avec des cyclones plus fréquents, plus puissants et plus dévastateurs, c’est extrêmement difficile pour un petit pays comme le Vanuatu d’être performant économiquement et socialement.

C’est beaucoup d’émotions. J’ai été sur certaines des îles éloignées les plus touchées, et vous ressentez tout simplement qu’il faut faire quelque chose pour faire face à ces tendances climatiques, aux épreuves que les gens subissent de plus en plus.

Nous sommes toujours en train de nous relever du cyclone Pam de 2015, du cyclone Harold de 2020, beaucoup de structures n’ont pas été reconstruites. Nous faisons les frais de la violence du changement climatique qui touche le monde.

Dans ce contexte, quel message adressez-vous aux dirigeants du monde ?

Le message aux dirigeants du monde, c’est: +quel type d’avenir allons-nous laisser à nos enfants?+

Le changement climatique nous mène à l’Apocalypse. Les dirigeants doivent réagir, et réagir très vite, urgemment.

En 2020, je suis devenu vice-Premier ministre; deux ans plus tard, je suis Premier ministre, et sur une de nos îles, nous avons perdu trois mètres de littoral, trois mètres en seulement deux ans. Si nous continuons sur cette voie, alors il n’y a absolument aucun avenir pour nos enfants.

Feux de forêts, inondations… Si vous êtes parent, si vous êtes un dirigeant, vous devez avoir l’énergie de faire quelque chose, quelque chose de bien pour l’avenir de l’humanité.

Pourquoi la résolution qui devrait être adoptée mercredi par l’Assemblée générale de l’ONU est-elle importante ?

C’est extrêmement important parce que la Cour internationale de Justice va clarifier les droits et devoirs (des Etats, ndlr), le type d’obligations que chaque pays a envers la communauté internationale.

Cela fait entrer en jeu la façon dont nous déterminons nos responsabilités légales quand nous parlons de changement climatique.

Cette résolution ne joue pas sur la motivation, mais sur la conscience des dirigeants, pour qu’ils pensent différemment sur ce sujet, pas comme n’importe quelle autre question.

Certains disent que cette résolution sera, en matière d’enjeux climatiques, le moment le plus important depuis l’accord de Paris en 2015. Vous êtes d’accord?

Oui, je suis d’accord (…) C’est un pas dans la bonne direction, cela donne effet aux intentions initiales, en ajoutant un peu d’urgence pour résoudre ces problèmes qui doivent l’être avec diligence.

Il y a 10 ans, le gouvernement des Palaos avait lancé le même type d’initiative, sans succès. Comment expliquez-vous cette différence ?

La résolution entre demain (mercredi) aux Nations unies avec une majorité de pays co-sponsors (environ 120, ndlr). C’est ça, la grande différence: de plus en plus de pays prêtent attention au changement climatique.

Tout le monde a pris le train en marche par nécessité.

Tout a commencé avec des étudiants du Pacifique (à l’origine de cette campagne en 2019, ndlr), et des jeunes partout dans le monde ont réagi. Il est devenu grand temps pour les parents d’écouter leurs enfants sur l’avenir que nous allons leur laisser.

© AFP

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