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Le changement climatique dissipe « la forêt des nuages » au Costa Rica

forêt de nuages costa rica

Des touristes marchent dans la "forêt des nuages" de Monteverde, au Costa Rica, le 23 mai 2023 © AFP Ezequiel BECERRA

Monteverde (Costa Rica) (AFP) – La « forêt des nuages » de Monteverde, au centre du Costa Rica, ne méritera bientôt plus son nom: le changement climatique menace ce milieu unique, sa faune et sa flore sous un ciel désespérément bleu.

Ici, on devrait écouter le goutte-à-goutte constant de la condensation de l’humidité tombant des arbres. Mais ce sont les branches mortes qui rompent le silence en craquant sous le pas des touristes sur les sentiers au sol asséché.

La forêt d’altitude résiste encore et régale le promeneur d’une infinie variété de verts sous un soleil, hélas, éclatant: le brouillard qui régnait encore il y a peu ici en maître se dissipe sous l’effet de la hausse des températures, se lamente le guide Andrey Castrillo, âgé de 24 ans.

« La forêt devrait être fraîche », explique-t-il. « On devrait entendre les gouttes tomber dans toute la forêt, mais cela n’arrive plus que pendant les journées les plus arrosées et venteuses de la saison des pluies », se désole-t-il.

« Ici il n’y avait pas de soleil… Nous avions une trentaine de jours de soleil par an. Maintenant nous en avons plus de 130 », déplore le guide.

A 1.400 mètres d’altitude, à 140 km au nord-ouest de la capitale San José, la réserve naturelle de Monteverde (privée) s’étend sur 14.200 hectares et abrite une centaine d’espèces de mammifères, 440 d’oiseaux et 1.200 d’amphibiens.

Ce type exceptionnel de forêts d’altitude ne représente que 1% des zones tropicales et subtropicales mondiales. « La couverture nuageuse proche du sol se forme lorsque la saturation d’humidité est supérieure à 90% avec des températures comprises entre 14 et 18 degrés Celsius », explique à l’AFP la chercheuse Ana Maria Duran à l’Université du Costa Rica, âgée de 38 ans.

« Marcher au milieu des nuages »

La chercheuse explique qu’elle vient ici régulièrement depuis plus de vingt ans. Normalement, le brouillard « presque permanent » donne l’impression « de marcher pratiquement au milieu des nuages » et l’on ne devrait pas voir à plus d’un mètre dit-elle, alors que le regard s’enfonce dans la forêt où règne une température de plus de 25°C sous un ciel bleu où seuls quelques nuages couronnent les sommets.

« Venir à Monteverde pour y trouver des conditions aussi sèches et ne pas être dans les nuages comme c’était le cas il y 20 ans quand j’ai commencé à venir, c’est évidemment très triste », commente Mme Duran.

Hausse des températures, baisse de l’humidité, plus de soleil: les mousses sont sèches sur les troncs d’arbres, les rivières ne sont plus que des ruisseaux, et les amphibiens sont ici les premières victimes du changement climatique.

« Le déclin des amphibiens dans les forêts des nuages peut servir de signal d’alarme », avertit la biologiste Andrea Vincent, qui enseigne à l’Université du Costa Rica.

Déjà, l’espèce Incilius periglenes, connue sous le nom de grenouille dorée, ou de Monteverde, est considérée comme éteinte depuis 2019 sur la liste de l’Union Internationale pour la Conservation de la nature (UICN).

« Une forêt des nuages sans nuages, elle va disparaître, c’est obligé », assène l’universitaire de 42 ans, avertissant qu' »il va y avoir beaucoup d’extinctions » d’espèces.

Mais ce « scénario décourageant » peut encore être évité, espère-t-elle : « les écosystèmes sont résilients. Si nous faisons des efforts pour arrêter le changement climatique c’est possible que les forêts des nuages se restaurent… pas pendant notre vie à nous mais peut-être pour les prochaines générations ».

© AFP

Un commentaire

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    • Guy J.J.P. Lafond

    C’est dans tous les pays de la Terre que des efforts signifiants doivent être faits afin de réparer le Climat pour les siècles à venir. C’est maintenant que nous devons agir!
    Personne n’est éternel sur Terre, pas même des banquiers! L’avenir de nos enfants compte bien plus que la production à la chaine de Hummers et de F-150, des véhicules trop nombreux, bien trop lourds, bien trop polluants et beaucoup trop sales, peu importe qu’ils fonctionnent à électricité ou à l’énergie fossile.
    Réduisons nos attentes en mobilités trop luxueuses et trop polluantes. Faisons-le pour toutes nos magnifiques forêts sur Terre.
    La voie des rickshaws électriques peut représenter une alternative moins dommageable que des véhicules très lourds et très individuels. Un rickshaw pèse seulement 500 Kg.
    Ceci en attendant de convaincre plus de gens que le vélo est l’une des plus belles inventions sur Terre pour se déplacer librement.
    Dans les années 80, j’ai traversé la Belgique et la France en vélo. Un de mes plus beaux souvenirs et un de mes plus beaux voyages! Nous étions autonomes: tente, sac de couchage, gamelles. Nous étions libres et nous avancions chaque jour dans un magnifique lavabo d’air frais. Rien de comparable avec aujourd’hui.
    Au Québec et en ce moment, nous poursuivons le combat contre la spirale infernale des inégalités sociales associées à de mauvaises politiques, associées aussi à des comportements abusifs de la part de multinationales énergivores:
    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/792204/chronique-l-injustice-en-spirale
    @Guy J.J. P. Lafond
    Toujours raisonnablement, n’en déplaise encore et encore à des politiciens, à des des juges et à des avocats en Ontario et au Canada qui tardent à adopter de bons projets de loi et qui cherchent à me mettre encore en prison.
    Guy demande simplement un Monde plus sain, plus juste et plus limpide s.v.p. @:-)
    https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/1395129126814691329
    Pensons à nos enfants d’abord!